Cash Pooling en Europe – Pour les 75 responsables financiers interrogés par Redbridge, la retenue à la source compte parmi les principales barrières à une centralisation plus efficace des liquidités à l’échelle du continent.

Principales conclusions

  • En moyenne, 7 groupes sur 10 déclarent centraliser plus de 90 % de leurs liquidités situées en France. Ils ne sont plus que 3 sur 10 à atteindre ce niveau de centralisation sur le périmètre de l’Europe, hors France.
  • Plus de 80 % des responsables trésorerie-financement interrogés ont pour projet soit d’intégrer de nouvelles filiales, soit d’intégrer de  nouveaux pays au périmètre de la centralisation des liquidités de leur groupe.
  • Les principales barrières identifiées à une centralisation accrue sont d’ordre fiscal et réglementaire. En moyenne, un répondant sur cinq déplore toutefois un manque de connaissances ou de ressources pour pousser plus loin les feux de la centralisation.
  • Privilégier le financement intragroupe et sécuriser le risque de liquidité sont les deux principaux objectifs assignés aux cash poolings, devant l’optimisation des intérêts créditeurs / débiteurs.
  • L’environnement de taux durablement faibles (voire négatifs) et l’entrée en vigueur des nouvelles règles prudentielles pour le secteur bancaire ne sont pas perçus par les grands groupes comme une menace pour le fonctionnement des cash poolings.
  • La sélection des prestataires de cash pooling repose en premier lieu sur la couverture géographique, ensuite sur la simplicité de l’organisation et enfin sur des enjeux de relation bancaire (side business).
  • Pour les répondants à notre sondage, le volet contractualisation compte parmi les points à améliorer lors de la mise en place d’un cash pooling.
  • En phase opérationnelle, les responsables trésorerie-financement sont quelques-uns à déplorer des décalages de dates de valeur non anticipés lors du choix de leur solution.

Méthodologie

L’enquête « Centralisation de trésorerie en Europe » a été menée par le cabinet Redbridge entre le 5 et le 30 mars 2017.

Sollicités sur leur architecture de cash pooling en Europe, 75 responsables financiers de grands groupes français ont répondu à un questionnaire accessible en ligne. Le chiffre d’affaires global des 75 entreprises – parmi lesquelles 9 groupes du CAC 40 – ayant participé à l’enquête s’élève à plus de 640 milliards d’euros.

Panel

La centralisation de la liquidité à l’échelle de l’Europe reste à construire pour plus d’un groupe sur deux.

En moyenne, sept groupes sur dix déclarent centraliser plus de 90 % de leurs liquidités en France. Ils ne sont plus que trois sur dix à atteindre ce niveau de centralisation sur le périmètre de l’Europe, hors de France.

La moitié des répondants travaille avec des solutions multidevises.

Interrogés sur les objectifs de leurs cash poolings, les responsables financiers mettent en avant la volonté de sécuriser le risque de liquidité et de privilégier le financement intragroupe. L’optimisation des intérêts créditeur / débiteur ressort comme le troisième critère le plus important, classé dans le trio de tête par 56 % des répondants.

La part de répondants déclarant ne pas avoir évalué les coûts et les bénéfices de leur structure de centralisation des liquidités est troublante (44 %). Par ailleurs, moins d’une entreprise sur trois évalue régulièrement sa structure.

Un groupe sur deux fait appel aux banques pour centraliser ses liquidités, mais cette solution n’est pas exclusive. Elle est complétée par des virements manuels ou des virements d’équilibrage semi-automatiques par le biais du logiciel de gestion de la trésorerie (TMS).

Plus de huit groupes sur dix envisagent d’approfondir leur centralisation de trésorerie en Europe en intégrant soit de nouvelles filiales, soit de nouveaux pays, soit de nouvelles devises.

Les principales barrières à une centralisation accrue des liquidités sont d’ordre fiscal et réglementaire.

La retenue à la source est une barrière à la capacité des groupes de centraliser efficacement leurs liquidités à l’échelle du continent.

L’environnement de taux durablement faibles (voire négatifs) et l’entrée en vigueur des nouvelles règles prudentielles pour le secteur bancaire ne sont pas perçus comme une menace pour le fonctionnement des cash poolings.

Plusieurs banques européennes ont lancé, ou développent actuellement, une solution de virtual accounts en alternative aux offres  traditionnelles de centralisation des liquidités. Le principe est simple. La banque fournit un numéro de compte unique à communiquer à l’ensemble des clients de l’entreprise, puis réaffecte les fonds reçus entre les différents comptes de l’entreprise en fonction du libellé mentionné par les émetteurs de virements.

Ces solutions présentent l’avantage d’être moins onéreuses qu’un cash pooling classique, car elles ne nécessitent pas de mobiliser des fonds propres pour la banque. Monopays, monodevise et monobanque, ces offres ne semblent pas répondre aux aspirations des répondants à notre sondage. Aucun ayant analysé l’offre de virtual accounts n’y voit une alternative à son organisation existante.

La sélection des prestataires de cash pooling repose en premier lieu sur la couverture géographique, ensuite sur la simplicité de l’organisation proposée et enfin sur des enjeux de relations bancaires.

Près d’un répondant sur trois déplore des décalages de dates de valeur parmi les points faibles qui n’avaient pas été anticipés au départ. Cela rappelle que le discours commercial de certaines banques n’est pas toujours conforme à la réalité de leurs capacités, appelant chaque trésorier à la plus grande vigilance.

En ce qui concerne les cash poolings internes gérés par l’outil de trésorerie, notre sondage reflète la nécessité d’allouer une ressource dédiée au sein de la trésorerie pour valider les virements d’équilibrage paramétrés dans le TMS.

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