De nombreux éditeurs de logiciels de trésorerie (Kyriba, Diapason, Bellin, Sage, ACA, etc.) s’efforcent de proposer des modules fiables et performants pour anticiper les flux d’encaissement et de décaissement. L’un de ces éditeurs, CashForce, a même fait un pari disruptif en faisant de la prévision de trésorerie, ainsi que de la gestion du besoin en fonds de roulement (BFR), les deux piliers de sa solution. Cette offre s’inscrit…

De nombreux éditeurs de logiciels de trésorerie (Kyriba, Diapason, Bellin, Sage, ACA, etc.) s’efforcent de proposer des modules fiables et performants pour anticiper les flux d’encaissement et de décaissement. L’un de ces éditeurs, CashForce, a même fait un pari disruptif en faisant de la prévision de trésorerie, ainsi que de la gestion du besoin en fonds de roulement (BFR), les deux piliers de sa solution. Cette offre s’inscrit aux côtés d’acteurs uniquement centrés sur l’O2C, le P2P ou la prévision de cash (CashNow et CashLab, par exemple). Pour Aymeric Dupas, responsable marketing & ventes d’AstoniTF, « les entreprises petites ou grandes sont confrontées à deux défis : innover grâce au digital pour rester compétitives et trouver du cash pour financer cette transformation ». « Face à ces nécessités, l’optimisation du BFR et la culture cash jouent un rôle stratégique », ajoute-t-il.

À côté des outils intégrés de trésorerie (TMS) se développent des solutions entièrement dédiées (stand-alone) à la gestion et à l’optimisation du BFR. Ces solutions de niche ont pour vocation d’améliorer la gestion d’une partie du cycle d’achat (Procure to Pay – P2P), ou du cycle de vente Order to cash – O2C). Elles s’insèrent dans une chaîne de gestion qui prend naissance avec l’acte d’achat ou de vente et se conclut par un acte de paiement ou de recouvrement, in fine au niveau de la direction de la trésorerie et des financements.

Du côté du P2P se trouve, par exemple, la société C2FO. Apparu aux États-Unis il y a dix ans, cet éditeur se présente comme le premier pourvoyeur mondial de fonds de roulement aux entreprises après les banques. La société a développé une plate-forme d’escompte permettant aux fournisseurs d’être payés plus rapidement par leurs principaux clients à des taux qui se veulent attractifs. L’approche se veut collaborative et dynamique : les acheteurs chargent sur l’outil leurs factures fournisseurs approuvées. Ils déterminent un taux de rendement cible et renseignent leur trésorerie disponible. Les fournisseurs proposent pour leur part un taux d’escompte en échange du paiement anticipé de leurs factures. Sur cette base, la plate-forme va aligner les propositions en déterminant un taux mutuellement avantageux pour l’optimisation des flux de trésorerie.

Certains acteurs de la dématérialisation des factures sortantes ont également investi le champ de l’optimisation du P2P. Leur objectif est d’élargir leur offre et de remonter depuis la direction des achats jusqu’à la direction financière. C’est le cas d’Ariba ou encore de Basware, une société finlandaise créée en 1985. « Un des grands enjeux de l’optimisation du BFR réside dans l’amélioration des processus de facturation. L’élimination de la facture papier et son remplacement par un processus purchase-to-pay permet de réduire les coûts opérationnels du département finance, mais surtout de percevoir plus rapidement des escomptes sur ses paiements. Par ailleurs, la dématérialisation donne de la visibilité à l’entreprise sur sa trésorerie à travers une prévision plus précise », explique Nicolas Gudin, directeur de Basware France.

L’O2C bénéficie également d’innovations technologiques importantes. Depuis quelques années, la société SideTrade propose par exemple des solutions qui permettent de consulter en temps réel les principaux indicateurs financiers du cycle client (balance âgée, DSO, stock de litiges, taux d’échus…). Un autre acteur, Aston ITF propose quant à lui une plate-forme qui vise notamment à faciliter la relance du recouvrement, la gestion du risque client et l’affacturage des créances clients. « Les entreprises nous sollicitent sur la robotisation du processus de cash collection pour faire mieux plus vite, sur l’analyse de performance et l’anticipation du risque clients. Grâce au Big Data et à l’IA, nous pouvons automatiser intelligemment les tâches, fournir en temps réel des tableaux de bord métiers à chaque niveau de l’entreprise et analyser le comportement de paiement des clients pour adapter en conséquence la relance », explique Aymeric Dupas. Selon AstoniTF, il est possible de réduire 60 à 80 % des tâches manuelles et d’abaisser les délais d’encaissement de plus de 20 %.

Cet accroissement significatif de l’offre technologique liée à la gestion du BFR et la concurrence qui en résulte impliquent, pour une société qui souhaite digitaliser sa gestion du BFR, de bien définir en amont son besoin. Par ailleurs, outre les traditionnelles contraintes d’un projet (coût, calendrier, équipe interne dédiée, etc.), ce type de projet exige d’être particulièrement attentif en raison de la multiplicité des acteurs qui coopèrent sur la chaîne clients et fournisseurs (directions des achats, des systèmes d’information, direction comptable, trésorerie, credit management, etc.), dans la mesure où leurs intérêts sont parfois divergents.

Guillaume Roudeau & Emmanuel Léchère


Pour aller plus loin – Etude – Le trésorier et l’optimisation du BFR

Optimiser le BFR exige une volonté commune au sein de l’entreprise d’atteindre l’excellence opérationnelle

Culture cash, délai de paiement fournisseurs, délai de paiement clients, digitalisation des process, financements innovants, affacturage, reverse factoring… les sujets à maîtriser pour optimiser le besoin en fonds de roulement (BFR) sont nombreux.

Pour vous accompagner, Redbridge a conçu une nouvelle publication, qui précise les liens, au sein des grands groupes, entre la trésorerie et les fonctions achats, commerciales, administration des ventes et credit management.

La nouvelle publication de Redbridge mêle le point de vue de nos experts et celui de 68 responsables financiers ayant participé à une enquête sur l’organisation des grandes entreprises en matière d’optimisation du BFR. Elle est également illustrée de cas pratiques.

Au sommaire

  • Interactions entre le cycle fournisseur et la fonction trésorerie
  • Interactions entre le cycle client et la fonction trésorerie
  • Comment les entreprises financent leur BFR ?
  • Quelles solutions technologiques pour optimiser le BFR ?
  • Affacturage: la dynamique concurrentielle toujours plus favorable aux entreprises

Ainsi que les points de vue de :

  • Pierre Pelouzet, médiateur des entreprises, sur les enjeux de la relation client-fournisseurs
  • Laurent Lestienne, responsable trésorerie-financement d’Adeo, sur la transversalité des projets BFR

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