La nouvelle étude de Redbridge sur le financement des corporates du SBF 120 souligne la bonne santé financière des principaux groupes cotés français. Le ratio dette nette / EBITDA passe pour la première fois depuis 2011 sous la barre des 1,5x.
Les principaux groupes français utilisent leur génération de cash flows pour accélérer la croissance
- Les principales sociétés non financières cotées françaises ont enregistré une forte croissance de leur chiffre d’affaires (+6,5%) au cours de l’exercice 2018, à 1 577 milliards d’euros.
- L’EBITDA progresse à 237 milliards d’euros (+7,1%) et la capacité d’autofinancement continue de s’inscrire en forte progression (+8,2%), à 197 milliards d’euros.
- La dette brute des 102 entreprises du panel s’est accrue de 33 milliards d’euros, à 622 milliards d’euros (+5,6%).
- La trésorerie a également légèrement augmenté, passant de 273 à 278 milliards d’euros. Elle représente 45% de la dette brute.
- Au final, l’endettement net progresse de 27 milliards d’euros, à 344 milliards (+8,5%).
Principaux agrégats financiers :
La capacité d’endettement net des corporates français s’est encore accrue
Principaux ratios de crédit :
- Avec un ratio CAF/dette nette de 50 % en moyenne, le profil de crédit des corporates du SBF 120 est aujourd’hui solidement positionné dans la catégorie « Investment Grade ».
- Tant en terme de profitabilité que de conversion de cash, les entreprises ont réalisé une grande partie du potentiel d’amélioration.
- Au cours des quatre derniers exercices, le ratio Dette nette/EBITDA s’est contracté de 10 bps, passant pour la première fois depuis 2011 sous la barre des 1,5x.
- A titre d’illustration, si le panel s’endettait de 30 milliards d’euros supplémentaires, il conserverait un niveau de levier net maîtrisé équivalent à celui de 2014 (à trésorerie constante).
La trésorerie des grands groupes est largement mobilisable pour financer des plans d’investissement et de croissance
Profil de maturité :
- Le profil de maturité de la dette des corporates du SBF 120 reflète bien l’activité intense de renégociation des conditions des crédits et des refinancements obligataires au cours des trois dernières années.
- Le ratio de couverture des engagements à moins d’un an (par la trésorerie et les lignes de liquidité disponibles) s’est légèrement résorbé, passant de 3,6 à 3,4.
- Les lignes de liquidité confirmées couvrent aisément les échéances de dette à moins d’un an (1,34x pour le SBF 120 vs. 1,46x l’année précédente).
- Une trésorerie significative de 278 milliards d’euros semble surdimensionnée pour répondre au seul objectif de maintien du profil de liquidité.
La répartition entre financements intermédiés et désintermédiés est restée stable entre 2017 et 2018
Modes de financement :
- La part des financements obligataires (cotés et privés réunis) dans la dette brute des corporates du SBF 120 a augmenté d’un demi-point l’an dernier.
- Sur les sociétés de l’indice CAC 40, la part des financements obligataire ressort à 78%. Sur les sociétés de l’indice SBF 120 hors CAC 40, elle est de 65%, montrant encore un potentiel d’accroissement du financement obligataire d’une vingtaine de milliards.
- La répartition des financements est désormais stable au sein des groupes du SBF 120. Une vague de fusions-acquisitions pourrait changer cette donne, avec des opérations qui ne seraient pas nécessairement financées par les banques mais par les investisseurs institutionnels.