Ces deux dernières années, les trésoreries des entreprises américaines n’ont pas tiré parti du mouvement de hausse des taux, les banques n’ayant pas revalorisé le taux d’earnings credits (ECR) servant à rémunérer les soldes à vue pour dégrever une partie des frais de cash management. La perspective proche d’un desserrement monétaire outre-Atlantique reste propice à l’adoption d’un mécanisme indexé et transparent pour la rémunération des dépôts en dollars, et invite plus globalement les trésoriers locaux à repenser leurs flux et la gestion de leurs relations bancaires. Découvrez nos conseils pour 2024.
Le mouvement de baisse des taux directeurs américains qui va s’enclencher cette année constitue manifestement une bonne nouvelle pour les entreprises. Le desserrement monétaire est synonyme de retour progressif à une situation d’inflation maîtrisée et de baisse des coûts de financement. Les membres du Federal Reserve Open Market Committee, qui partagent leurs anticipations de taux chaque trimestre, tablent actuellement sur trois baisses de 25 points chacune en 2024, ce qui ramènerait la fourchette des Federal Reserve Funds Rates de 5,25%-5,5% à 4,5%-4,75% en fin d’année.
Les trésoriers américains devront néanmoins se montrer attentifs aux conséquences des baisses de taux sur la rémunération des dépôts à vue et plus particulièrement le niveau des earnings credits, qui viennent dégrever une partie des frais de cash management facturés par les banques.
Une rémunération des dépôts en dollars plus transparente
Ces deux dernières années, les trésoreries des entreprises américaines n’ont, dans leur immense majorité, pas tiré parti du mouvement de hausse des taux, les banques n’ayant pas revalorisé le taux d’earnings credits (ECR) de leurs clients, ou alors dans des proportions moindres et avec beaucoup de retard sur l’envolée des taux. Mais rien ne garantit que les banques continueront de se montrer attentistes lorsque s’enclenchera le mouvement de baisse des taux.
Quelques trésoriers bien avisés ont pris soin d’indexer le taux de rémunération de leurs dépôts à vue sur un indice de référence. Ils ont ainsi pu bénéficier sans discussion ni délai de l’intégralité des hausses de taux. Leurs négociations avec les banques ne se sont pas limitées à fixer un spread avec l’indice de référence. Certains trésoriers ont également veillé à mettre en place une structure de pied de compte hybride, pour que dans la situation où les earning credit excédent les frais de cash management, la banque leur rétrocède cet excédent sous forme d’intérêts financiers. D’autres ont pu négocier l’extension du système des earning credits à d’autres types de frais bancaires, ou à des comptes détenus à l’étranger, voire dans une autre devise.
Au vu de l’extrême dispersion de la rémunération des pieds-de-compte (ECR) parmi les banques, engager une négociation avec ses partenaires en vue d’obtenir un réalignement vers le haut de ses ECR constitue un excellent moyen pour le trésorier de parer à la baisse des taux courts américains. L’objectif ? Négocier le spread le plus élevé et une application la plus large possible du mécanisme d’earnings credits.
Repenser sa stratégie cash management
Au-delà, le mouvement de baisse des taux va venir rappeler à chaque trésorier américain l’impératif de fonder sa stratégie cash management sur une utilisation raisonnée et qualitative des services bancaires. Nos 4 conseils pour 2024 sont les suivants :
- Analyser les frais de cash management versés à chaque partenaire bancaire et s’assurer que la facturation est cohérente avec les volumes de service utilisés.
- Se défaire des services inutiles et clôturer les comptes qui encrassent la structure de trésorerie et génèrent des frais inutiles.
- Privilégier les moyens de paiements et les services les plus efficaces de rapidité d’exécution, de sécurité, de coût et d’intégration avec les autres systèmes d’information de l’entreprise.
- Mener une renégociation structurée de ces services pour obtenir des baisses significatives du cout du cash management et faire vivre sa relation bancaire, en engageant plus qu’une simple négociation, mais un véritable dialogue avec ses partenaires sur la manière dont ils peuvent vous accompagner.
En conclusion, pour l’année 2024, l’objectif sera d’intégrer la baisse des taux dans sa stratégie cash management et mener toutes les actions qui s’imposent pour en tirer parti !