Neuf entreprises sur dix paient trop cher leurs frais de change. Tel est, du moins, le constat tiré par Redbridge Debt & Treasury Advisory, conseil des directions financières, de ses observations parmi les grosses ETI et les grands groupes qu’il accompagne dans leurs relations avec les banques en cash management et en financement.
« L’optimisation des marges, le suivi précis des opérations est l’apanage des entreprises pratiquant une gestion du change sophistiquée, avec des volumes élevés et mettant les banques en compétition via des plateformes de type FXall et 360t, explique Pauline Lion, Associate Director, Redbridge Debt & Treasury Advisory. Chez celles qui ont pour habitude de traiter en bilatéral avec leurs banques, les marges observées ressortent dix fois plus élevées, voire au-delà. » Le coût est encore plus élevé sur les transactions de compte à compte où s’applique un
taux de change automatique. « Le taux peut aller jusqu’à plusieurs points de pourcentage », poursuit Pauline Lion. Et de citer l’exemple d’une grande entreprise avec une trésorerie sophistiquée mais qui suivait peu ses opérations de change, celles-ci étant relativement rares : les marges sur des opérations automatisées de change montaient jusqu’à 220 points de base auprès de certaines banques. « Ce niveau de marges n’était pas en adéquation avec le profil de notre client, assure la spécialiste. Nous avons donc renégocié les conditions et diminué le coût du change de 75% pour cette entreprise ».
Des cours « all in »
Payer des prix élevés en change serait fréquent parmi les entreprises du SBF 120, faute pour celles-ci d’avoir une vue claire de ce qui leur est proposé. « Les banques donnent aux entreprises un cours ‘all in’ qui ne distingue pas le cours et la marge », observe Pauline Lion. Après l’opération, si les plateformes de négociation envoient des comptes rendus consolidés avec de la visibilité sur les prix, quand les entreprises reçoivent des confirmations d’opérations une à une des banques, l’analyse constitue un véritable défi et requiert beaucoup de temps. D’où la proposition de Redbridge d’analyse des opérations, qu’il s’agisse du change lié aux transactions ou aux couvertures. « Nous parvenons à reconstituer la marge à partir des confirmations d’opérations que les banques sont tenues d’envoyer à leurs clients et grâce aux informations de marché dont nous disposons en quantité », déclare Pauline Lion.
Avec des résultats à la clé pour les entreprises qui ont déjà utilisé ce service. « Notre intervention permet d’abaisser de manière significative les frais de change et surtout, elle favorise un dialogue plus constructif avec la banque, les opérations de change constituant un poste de ‘side business’ important », rappelle Pauline Lion. Réduire l’asymétrie d’information entre la banque et son client va toujours dans le bon sens…