Second entretien d’une série de trois sur ce sujet passionnant des prévisions de trésorerie, avec cette semaine Joanna Bonnett, trésorière groupe de PageGroup. Son conseil ? Insister sur notre capacité à améliorer les processus existants. Téléchargez notre nouvelle enquête pour approfondir le sujet et découvrir les pratiques de prévisions de trésorerie de plus de 100 corporates ayant participé à la nouvelle enquête Redbridge.

– Redbridge : Pourquoi la prévision de trésorerie figure-t-elle généralement parmi les priorités des directions financières ?

– Joanna Bonnett, PageGroup : Dans le contexte actuel, il est essentiel de disposer d’un cadre de gestion de la trésorerie solide. Les prévisions de trésorerie sont tout aussi importantes. Elles permettent à la trésorerie de bien comprendre les cycles d’activité, les tendances du secteur et leurs facteurs sous-jacents. Des prévisions de trésorerie précises permettent d’analyser les éventuels décalages de trésorerie et de communiquer directement avec les filiales et/ou les centres de services partagés pour faire le point à tout moment. Sur un plan plus stratégique, des prévisions de trésorerie crédibles permettent de s’assurer que l’entreprise dispose d’un financement adéquat. En résumé, les prévisions sont la pierre angulaire de la trésorerie. Elles sont fondamentales.

– De quelle manière avez-vous utilisé les prévisions de trésorerie dans votre carrière jusqu’à aujourd’hui ?

– Chaque entreprise et secteur dans lesquels j’ai travaillé au cours de ma carrière avaient leurs propres défis. Certaines organisations étaient endettées, d’autres étaient cash rich, mais toutes avaient en commun d’avoir une organisation de trésorerie en chantier. En matière de prévision de trésorerie, comme de gestion de la trésorerie, aucune entreprise n’est jamais parfaite ; par conséquent, le chantier d’amélioration n’est jamais terminé.

Concrètement, je me concentre d’abord à établir un cadre solide pour la gestion de trésorerie et je mène une évaluation approfondie des besoins de financement actuels et futurs de l’entreprise. Je m’assure que les prévisions de trésorerie sont exactes, et la clé pour y parvenir, c’est de garder à l’esprit que la qualité de vos prévisions dépend de vos connaissances actuelles. Cela signifie qu’il est toujours nécessaire de rafraîchir vos connaissances et vos compétences et de remettre en question vos hypothèses, en vous demandant s’il y a de nouvelles données à examiner. Les entreprises sont en constante évolution, qu’elles soient en croissance ou qu’elles cherchent à consolider leur position actuelle sur le marché. Cette évolution peut impliquer un changement de ligne d’activité ou de division, un désinvestissement ou une activité de fusion et d’acquisition. Chacun de ces changements vous oblige à adopter une nouvelle perspective sur la façon dont vous établissez vos prévisions de trésorerie et à remettre en question vos hypothèses.

Au cours des dernières années, la façon dont la trésorerie accède à l’information a considérablement évolué, et cela ajoute maintenant à la complexité. Alors que la technologie informatique peut être fragmentée, nous avons maintenant la capacité de connecter de multiples systèmes et de créer de vastes lacs de données. Cela offre une opportunité passionnante de revoir la trésorerie sous un jour nouveau et d’ajouter de la valeur. C’est peut-être la fin des processus de prévision de trésorerie longs et parfois frustrants avec les filiales.

– Quelles méthodes de prévision des flux de trésorerie pouvez-vous distinguer et quels sont, à votre avis, les avantages et les inconvénients associés à chacune d’entre elles ?

– Il existe des points de vue très différents sur ce que sera le solde de trésorerie au sein d’une organisation. L’équipe de la trésorerie établit ses prévisions de trésorerie selon une méthode directe, tandis que l’équipe comptable utilise une approche très différente. Il n’y a pas de réponse unique à la question de ce qui déterminera le solde de trésorerie dans six ou douze mois, et nous devons donc comprendre les différences entre les méthodes. En trésorerie, vous avez les chiffres, vous devez faire un rapprochement avec la trésorerie, vous savez où vous allez et vous savez aussi ce qui est lié à votre position de trésorerie quotidienne ; il y a donc toujours une exigence constante de revérifier vos propres hypothèses. D’un point de vue budgétaire ou comptable, les projections sont établies d’une manière très différente, à partir des profits et pertes, des ventes, etc.

Vous ne voulez pas annoncer au directeur financier une prévision de trésorerie excédentaire de cent millions en fin d’année, alors que les comptables anticipent une dette nette de dix millions ! Il est primordial de comprendre et de gérer les différences d’approche.

Chez PageGroup, nous procédons chaque mois à un examen des différences. Nous commençons par calculer les positions de trésorerie et nous effectuons un rapprochement entre la trésorerie et la fonction comptable. Ce processus nous permet de mieux comprendre où se situent les différences, pourquoi elles existent et si nous avions dû les connaître pour améliorer nos prévisions à l’avenir.

– Où voyez-vous des possibilités d’amélioration dans les processus de prévision les plus communément utilisés aujourd’hui ?

– La technologie est capable d’apporter beaucoup de valeur à la communauté des trésoriers et aux responsables des prévisions de trésorerie. Les systèmes d’information de l’entreprise, la connectivité et l’intégration ont progressé à pas de géant ces dernières années, ce qui constitue une opportunité fantastique pour la trésorerie. Nous pouvons maintenant automatiser la collecte de vastes quantités de données, beaucoup plus que ce que nous ne pourrions jamais saisir manuellement. Nous sommes capables de faire communiquer différents systèmes entre eux, ce qui permet à la trésorerie d’accéder à des données actualisées sur les comptes fournisseurs, sur les comptes clients et même sur les chiffres de la paie. Cette connectivité nous donne la visibilité indispensable pour comparer nos prévisions de trésorerie avec celles établies par méthode indirecte.

Les écarts s’observent de manière beaucoup plus efficace, et cela permet d’agir rapidement. Si, par exemple, le règlement de plusieurs factures importantes manque, il devient plus simple d’entrer en contact de manière proactive avec la « bonne » équipe de comptabilité fournisseurs et d’effectuer les recherches nécessaires. La technologie nous permet donc de devenir des partenaires commerciaux importants et de continuer à créer de la valeur pour le groupe et les filiales.

Pour l’avenir, je crois que l’intelligence artificielle ou le machine learning contribueront à améliorer notre rôle. L’IA est capable d’éliminer le fardeau considérable du traitement manuel et facilite le processus d’examen et d’analyse en fournissant une grille de lecture des tendances et des écarts.

La communauté des trésoriers est largement composée de personnes brillantes, intelligentes et curieuses qui ont grandi avec la technologie. Nous avons l’expérience nécessaire pour utiliser l’IA. Je suis enthousiaste à l’idée de voir où cela va nous mener à l’avenir.

Propos recueillis par E.L.

Pour en savoir plus sur l’amélioration des processus de trésorerie, lisez vite notre nouvelle enquête !

Un cadre efficace pour les prévisions de trésorerie résulte de plusieurs paramètres :

  1. la qualité de la modélisation 
  2. la formation des équipes
  3. et enfin les outils permettant de limiter le temps consacré à l’élaboration des prévisions

Pour notre nouvelle enquête sur les prévisions de trésorerie au sein des grands groupes, nous avons interrogé 102 responsables financiers d’entreprises en Europe et aux Etats-Unis. Leurs réponses pointent deux carences à l’amélioration des processus : un manque de qualité des données et une coopération perfectible entre les équipes contributrices.

AU SOMMAIRE DE CETTE NOUVELLE PUBLICATION

  • Panorama des pratiques de prévisions de trésorerie au sein des grands groupes
  • Table ronde / Le point de vue de trois trésoriers
  • L’intelligence artificielle peut-elle révolutionner les processus de prévision ?

Téléchargez gratuitement notre étude complète sur les prévisions de trésorerie en renseignant votre email ci-dessous.

La période d’incertitude économique liée à la crise sanitaire renforce l’intérêt de la monétisation du poste client pour financer la reprise de l’activité ou bonifier un bilan dégradé. Le marché de l’affacturage reste ouvert et l’attitude des assureurs-crédit sera un facteur déterminant pour lui permettre de jouer son rôle, écrit Hugo Thomas, associate chez Redbridge.

Le début de la période de confinement et la mise en place du télétravail généralisé au sein des banques et des sociétés d’affacturage ont entraîné quelques difficultés techniques sur certains programmes d’affacturage en place, suscitant l’inquiétude des cédants de voir le marché se refermer.

Les sociétés d’affacturage sur le pont pour soutenir leurs clients actuels

La situation semble avoir été rapidement maîtrisée et les grands acteurs assurent à nouveau la continuité du service. Pour preuve, les volumes de cessions au mois de mars ressortent en ligne avec ceux de février, malgré la chute des facturations dans beaucoup de secteurs.

Désormais, les équipes sont majoritairement occupées à adapter leurs services aux circonstances exceptionnelles, afin de limiter la diminution des encours financés. Les comités de crédit statuent sur un définancement plus tardif des créances échues, un déblocage partiel de comptes de garantie, ou l’ajout de nouveaux débiteurs.

Les analyses déjà en cours de nouvelles opérations ont pu continuer, mais les factors sont peu sollicités pour l’étude de nouveaux dossiers.

Enclencher la réflexion rapidement

Ce ralentissement des demandes s’explique par la possibilité, voire la nécessité pour certaines entreprises, de mettre en œuvre rapidement les dispositifs de soutien public. Cependant, enclencher sans attendre une réflexion et des démarches autour d’un programme d’affacturage permettrait de tirer un maximum de bénéfices lors de la reprise de l’activité, et d’éviter un embouteillage en comité de crédit anticipé à partir de fin mai, et de procéder beaucoup plus rapidement à des cessions ponctuelles si la situation de liquidité de la société devait le nécessiter

Deux grands types d’opérations peuvent en effet être envisagés. Les cessions spots pour répondre à des besoins urgents de trésorerie, ou à la volonté de bonifier son bilan à des dates précises (clôture, tests des covenants). Les programmes d’affacturage, qui s’inscrivent dans la durée, sont un outil pertinent pour faire face à une augmentation prévisible des besoins en fonds de roulement (BFR) – ce qui pourrait être le cas dans certains scenarios de sortie de confinement

Dans les deux cas, plusieurs éléments sont clés pour bien préparer sa demande et s’assurer un traitement rapide et fluide. L’entreprise doit d’abord vérifier sa capacité à céder ses créances : pas d’interdiction prévue dans les contrats, pas de contrainte dans la documentation financière. La typologie du poste client (grands comptes ou PME, exposition à des secteurs en difficulté) et la qualité des données permettant de les identifier et les analyser vont cristalliser l’attention des financeurs lors de l’étude préalable du dossier.

Les conditions de marché vont continuer d’évoluer

Les sociétés d’affacturage indiquent conserver des politiques de risque leur permettant de soutenir les entreprises dans des proportions similaires à celles d’avant-crise. Certaines prépareraient même pour la reprise des nouvelles offres plus souples, permettant d’élargir le champ des actifs cessibles (bons de commande, par exemple).

Parallèlement, les conditions de marché risquent d’évoluer, impactant plus ou moins fortement, et plus ou moins rapidement les différents financeurs : des écarts de prix sont à prévoir.

Enfin, le marché de l’affacturage va continuer à suivre de près la position des assureurs-crédits. La fragilisation de nombreuses entreprises se traduit par l’ajustement à la baisse des limites de garanties, limitant directement la capacité de financement de leurs fournisseurs. Après avoir déjà vu leurs plafonds réduits en fin d’année 2019, les entreprises du secteur automobile sont de nouveau touchées. A l’heure actuelle, les réductions semblent limitées aux secteurs les plus directement touchés par la crise (aéronautique, tourisme, textile). La communication des assureurs-crédits, qui assurent que les ajustements de garanties seront progressifs, contrairement à ce qui leur a été reproché lors de crises passées, ne semble pas convaincre. L’action des pouvoirs publics pourrait contribuer à atténuer cet effet pro-cyclique. Le Ministère de l’Economie et des Finances a indiqué le 19 mars 2020 la réactivation des dispositifs de réassurance publique CAP, CAP+ et CAP Francexport, pour une enveloppe globale de 12 milliards d’euros, portée à 15 milliards d’euros le 15 avril. A date, les modalités de mise en œuvre font encore l’objet de discussions.

Sur quelle proposition de valeur les entreprises peuvent-elles adopter des solutions technologiques pour réduire le coût de traitement et atténuer les risques de leurs opérations de commerce international ? Pour Mihai Andreoiu, senior director chez Redbridge, la solution retenue sera différente selon que l’avantage recherché est un gain d’efficacité, un gain financier, une réduction des risques, ou une combinaison des trois.

Le 6 avril, la Chambre de commerce internationale (ICC) a publié un mémo urgent à l’intention des gouvernements et des banques centrales portant sur les mesures essentielles destinées à faciliter la continuité du financement du commerce international dans le contexte inédit de crise sanitaire mondial. Le mémo demande aux gouvernements de lever temporairement toutes les exigences de documentations papier accompagnant les opérations de négoce. Les gouvernements sont également invités à adopter la loi-type de 2017 relative aux documents transférables électroniquements (MLETR) préparée par la Commission pour le droit commercial international des Nations Unies. Ce texte fixe un cadre juridique pour l’adoption de contrats numériques pour les effets de commerce et leurs instruments de financement.

« En dépit de négociations approfondies et l’adoption unanime de ce texte par l’Assemblée générale des Nations unies – ainsi que des discussions connexes au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) – l’adoption de la MLETR est faible. Le moment est venu de promouvoir son adoption à grande échelle, afin de garantir que le financement du commerce international puisse se faire avec des documents dématérialisés, avec des opérateurs travaillant depuis leur domicile ».

Si la levée de la documentation papier est présentée comme une mesure temporaire justifiée par la crise sanitaire, un retour en arrière semble difficilement imaginable. Le mémo de la CCI fait suite à deux révisions majeures du cadre juridique régissant le commerce international, dans l’objectif d’aider les banques et les entreprises à accélérer la dématérialisation des opérations de négoce : la version révisée des Règles et usances uniformes électroniques relatives aux crédits documentaires (e-URC version 2.0) et son tout premier supplément aux règles uniformes pour l’encaissement URC 522 (e-URC version 1.0).

Cette initiative s’inscrit dans le cadre des travaux de la commission bancaire de la CCI, centrés sur trois piliers : eCompliance, eLegal et eStandards. Selon le site web de la CCI, les e-UCP version 2.0 complètent les RUU n° 600 de la CCI (révision de 2007) « afin d’autoriser la présentation de documents électroniques seuls ou en combinaison avec des documents papier ». La version 1.0 des e-URC complète les URC n° 522 de la CCI (révision de 1995) pour permettre également la présentation électronique ou la présentation mixte de documents électroniques et papier.

La CCI exhorte les gouvernements à agir en faveur de la digitalisation des opérations de négoce international. Les opportunités d’améliorer les processus, de réduire les coûts de traitement et d’atténuer les risques des opérations de commerce international grâce à la technologie sont importantes. Cependant, trop de solutions sur le marché sont positionnées sur une niche ou une technologie bien particulière. Certaines solutions proposent de remplacer les documents papier par des documents électroniques, d’autres s’occupent uniquement de la numérisation de l’exécution des transactions, ou se concentrent sur les aspects de communication entourant les processus de financement du commerce. D’autres s’appuient sur de nouvelles technologies telles que la blockchain. Certaines solutions sont réservées au négoce de matière première agricoles, tandis que d’autres couvrent les besoins des acteurs du secteur de l’énergie…

Reste la question de la proposition de valeur. Qu’est-ce qui invite les exportateurs, les négociants et les importateurs ainsi que leurs financiers à privilégier une solution sur une autre ?

Nous avons identifié certains avantages clés à prendre en compte par les entreprises :

  1. Opérationnel : accélération des processus documentaires, y compris la création, la signature, la modification, le stockage et la traçabilité ; automatisation de certaines tâches manuelles jusqu’à l’automatisation des processus robotisés ; communication plus rapide avec les parties concernées par le processus ; possibilité de facturation automatisée avec élimination des retards liés à la disponibilité des données ; certificats électroniques accélérant le traitement.
  2. Financier : réduction des coûts de traitement, réduction des coûts commerciaux et financiers spécifiques (par exemple, surestaries, confirmation), amélioration du délai de recouvrement des créances, ce qui signifie une réduction du besoin en fonds de roulement et des coûts connexes ; réduction du coût des emprunts grâce à l’amélioration du suivi des actifs mis en gage et des titres.
  3. Risque : réduction du risque opérationnel, réduction du risque de fraude, réduction du risque de conformité et de crédit grâce à une traçabilité complète des actifs, réduction du risque de contrepartie.

Nous pensons que le monde du financement du commerce et les trésoreries d’entreprise ne tarderont pas à adopter le potentiel d’optimisation offert par un monde commercial numérisé.

Nous sommes impatients de connaître votre point de vue et de soutenir votre entreprise dans l’identification et la mise en œuvre de solutions pertinentes pour le financement du commerce.

Les plus grands groupes européens se tiennent à l’écart des dispositifs de financement spéciaux mis en place par les Etats. En France, parfois avant même la présentation du Prêt Garanti par l’Etat, plusieurs large caps avaient déjà sécurisé des liquidités complémentaires en vue de traverser les premiers mois de la crise, à l’image d’Airbus qui a annoncé la signature le 23 mars d’un crédit syndiqué de 15 milliards d’euros.

Ces opérations ont été mis en place avec une célérité qui tranche nettement avec les délais d’obtention des financements couverts par une garantie de l’Etat. Elles concernent essentiellement un univers d’entreprises qui se financent en obligataire et commercial papers (CP) ; sont généralement équipées de facilités de crédit (type RCF) à 5 ans pour parer à l’éventualité d’une fermeture des marchés de CPs ; et présentent un potentiel de side-business important pour les départements ECM, DCM et Produits dérivés des banques.

Pour les directions financières de ces grands groupes au profil très international, l’entrée en crise s’est faite avec le souci de trouver rapidement une solution globale à l’objectif de sécurisation de la liquidité. Les banques ont immédiatement répondu à ce besoin, en proposant à leurs meilleurs clients corporate de prendre ferme un financement additionnel sur leur bilan, avant de syndiquer dans un second temps l’opération, de manière à agir vite. Sur les conditions de ces opérations « jumbo », dont le montant unitaire varie de 1 à 15 milliards d’euros, les banques ont toutefois appliqué des grilles de marge nettement supérieures à celles d’un RCF classique d’avant crise, considérant le risque de tirage plus important et les nouvelles contraintes liées à la crise pesant sur leur bilan. Typiquement, pour un financement de type bridge court à un an avec une option d’extension à deux ans, le rapport entre la marge du RCF classique et la nouvelle ligne mise en place ressort quatre fois plus élevé… sur une maturité deux fois et demie plus courte !

Alors que l’option d’un tirage simple du RCF existant était permise, les corporates se sont laissés convaincre que la situation exigeait qu’ils veillent à la capacité de leurs banquiers à continuer d’être à leurs côtés si la crise venait à s’aggraver. Mais même avec une marge quadruplée, l’opération reste intéressante pour ces emprunteurs présentant un bon profil de risque. Elle l’est aussi pour les banques qui jouent sur l’arbitrage entre les différentes opportunités et s’assurent un flux juteux de side business. S’ils avaient contracté un PGE, le prix de la garantie (50 pb la première année et 100 pb la seconde) serait ressorti dans la majorité des cas plus élevé que la marge du nouveau financement. Du fait de son caractère franco-français, des restrictions imposées sur le montant (25 % du chiffre d’affaires France), de son prix au global plus cher, sans compter les incertitudes et la lenteur dans la mise en place, le PGE n’a pas été l’option privilégiée des larges caps.

Réécoutez LE DEBRIEF – L’info-talk de Redbridge du 15 avril 2020 animé par nos experts dette et trésorerie et consacré cette semaine au dispositif de Prêt Garanti par l’Etat et à la manière de préparer son dossier pour maximiser ses chances d’un traitement rapide ! – PODCAST

 

Une émission exclusivement consacrée à l’équation des dispositifs de financements spécial COVID-19. Que veulent les banques ? Comment travailler son dossier de crédit et ses prévisions pour obtenir son PGE ? Les informations à retenir, notre analyse et un temps d’échange avec vous, pour répondre ensemble à toutes les questions que vous vous posez.

 

L’équipe conseil en trésorerie de Redbridge a listé six points de vigilance en temps de crise pour sécuriser ses flux et ses moyens de paiement, tout en mettant l’accent sur la qualité de service et les économies.

Concentrer l’activité sur ses principaux partenaires

Une crise invite à se recentrer sur ses principaux partenaires, qui vous accompagnent au mieux et adaptent leur offre aux différents besoins, de financement ou d’ajustement de votre organisation pour une poursuite optimale de votre activité. Concentrez vos discussions avec ces partenaires pour limiter les risques et bénéficier d’un effet volume.

Adapter les moyens de paiement nécessaires à son activité

Les paiements électroniques enregistrent une croissance forte : les paiements sans contact en proximité, les paiements par carte et portefeuille électronique en e-commerce, les paiements par virement électronique pour les entreprises et le PtoP…

Cette crise a profondément changé nos habitudes de paiement à tous, et mis en exergue qu’aujourd’hui, il faut être agile et proposer à ses clients les moyens de paiement les plus adaptés à son activité.

Dématérialiser au maximum ses paiements

Avec la crise, les paiements par chèques, espèces ou virements papiers ne sont plus possibles.
Les entreprises qui ont le mieux su s’adapter à la crise et au télétravail sont celles qui avaient déjà dématérialisé 100% de leurs paiements, de l’émission jusqu’à la signature.

Se doter d’outils visant à limiter la fraude et monitorer ses opérations

La crise est une période très propice à la fraude. Si cela n’est pas déjà fait, il devient urgent de sécuriser à la fois vos encaissements grâce aux outils de marché et à la mise en conformité règlementaire ; et vos paiements grâce à des process d’émission et de signature très précis, le tout avec une traçabilité parfaite de toutes vos opérations.

Simplifier, uniformiser et optimiser ses conditions tarifaires

Pour la plupart des secteurs d’activité, le nombre d’opérations émises et reçues a très fortement chuté et le moindre euro sera très précieux demain.

C’est le moment idéal pour faire un état des lieux des flux que vous confiez à vos partenaires et des conditions appliquées pour évaluer leur pertinence, et le cas échéant, ouvrir des discussions pour les optimiser, uniformiser et en simplifier le contrôle.

S’assurer de la solidité de son infrastructure face à l’augmentation du e-commerce

La très forte progression des ventes en e-commerce a été une parfaite occasion pour tester la solidité de son infrastructure, à toutes les étapes, depuis la page de paiement jusqu’au crédit en compte.
Plus que jamais, l’organisation mise en place doit absolument pouvoir absorber du volume et permettre un traitement rapide des transactions, sans aucune défaillance du système.

Mobilisées pour offrir aux entreprises un accès large aux financements spéciaux COVID-19, les banques ne sont pas entièrement à l’aise avec certaines modalités du dispositif et exercent leurs diligences comme sur des dossiers de crédit classiques. Les directions financières ne doivent pas attendre pour engager leur réflexion sur leur structure de financement optimale dans un contexte de reprise plus ou moins rapide.

Depuis les annonces de Bpifrance et la publication le 23 mars du projet de loi de finances rectificatives et de l’Arrêté encadrant le prêt garanti d’Etat (PGE), une course contre la montre s’est engagée pour fournir massivement des prêts à toutes les entreprises françaises qui en ont besoin. L’enveloppe des financements spéciaux COVID-19 doit être distribuée largement. A défaut, le risque existe que des entreprises bénéficiaires chutent en raison des difficultés éprouvées par leurs clients et leurs fournisseurs, qui n’auraient pas la chance d’être aidés à temps.

Nos premiers retours semblent indiquer que le montant maximal de 30 millions d’euros du prêt Atout de Bpifrance est très théorique (rares étant les corporates ayant reçu un prêt Atout de plus de 15 millions d’euros, voire 10 millions), mais la machine avance.

Les règles du PGE progressivement clarifiées

Parmi les quatre dispositifs de financements spéciaux, la garantie Prêt Garanti d’Etat (PGE) dispose d’une enveloppe confortable de 300 milliards d’euros, équivalente à un an de production de crédit bancaire en France. Plusieurs questions relatives à l’éligibilité des entreprises et au fonctionnement de ce dispositif ont été clarifiées ces derniers jours : critères d’éligibilité ; règles applicables au calcul du montant maximum du prêt (liasse fiscale, comment faire en cas de multiplicité de structures juridiques, non retraitement des intra-groupes, etc.) ; critères relatifs aux processus d’octroi de la garantie (process de masse vs. décision individuelle du Trésor) ; format du prêt (qui peut être aussi bien en crédit bilatéral qu’en crédit syndiqué).

Certains sujets restent en débat, notamment le traitement des entreprises en difficulté. Sont en principe exclues du dispositif PGE les entreprises en procédure de sauvegarde, en redressement judiciaire et en liquidation judiciaire. L’éligibilité des entreprises dont la note Banque de France (référentiel FIBEN) est inférieure à 5+ est incertaine.

Réticences des banques

Mobilisées sur le sujet, les banques expriment des réticences sur plusieurs points du dispositif :

  • La forme juridique de la garantie d’Etat. Assortie d’un délai de carence de deux mois, celle-ci n’est pas une garantie à première demande (GAPD) pouvant être appelée au premier défaut de l’emprunteur. Plus proche d’une caution dans sa forme, la garantie de l’Etat crée une incertitude face à un éventuel défaut des emprunteurs, à minima sur le délai de récupération des fonds. Les banques ne savent pas en conséquence quel LGD appliquer, ce qui impacte la mobilisation de fonds propres ;
  • La quotité non garantie, qui peut aller jusqu’à 30 %, alors qu’en Allemagne par exemple, il est évoqué une garantie à 100 % ;
  • Le taux d’intérêt « à prix coûtant » pour la première année, soit au coût du financement du prêteur, sans marge. Après un certain flou, un consensus entre banques se serait établi sur l’Euribor (donc floor zéro). Combinée à l’exposition résiduelle, cette absence de marge, et dans de nombreux cas, de frais de dossier, entraîne des RAROC négatifs, faisant à priori des clients générateurs de side-business et/ou de meilleur qualité de crédit les plus avantagés dans la décision d’octroi des prêts ; et dans un contexte où le marché de la liquidité Euro est en train de montrer des premiers signes de tension
  • L’option de prorogation jusqu’à six ans à la main de l’emprunteur créé une exposition supplémentaire que les banques ne souhaitent pas forcément. Cette option place les prêteurs en risque de refinancement et peut créer de la subordination temporelle par rapport à des importantes échéances sur d’autres financements ;
  • Le fait que certaines entreprises en difficulté (sous mandat ad hoc par exemple) soient éligibles.

L’argent ne tombe pas du ciel

En dépit de ces critiques, les banques sont volontaires et mobilisent leurs équipes commerciales pour traiter les demandes de prêts de leurs clients suivant un calendrier accéléré. Toutefois, elles exercent leurs diligences comme sur un dossier de crédit classique.

Face aux menaces d’engorgement des services des banques et de la plate forme Bpifrance / Trésor, les entreprises les plus efficaces seront les premières servies. En conséquence, les demandes doivent être motivées et documentées sur l’impact du ralentissement d’activité liée à la crise sanitaire. Chaque direction financière est donc tenue de soigner ses prévisions de trésorerie, avec des scénarios dégradés à horizon 3, 6 et 12 mois. Il faut également montrer comment stratégiquement, l’entreprise entend rebondir après le confinement et le cas échéant comment elle adapte ses produits et services.

Au final, il ressort que les financements COVID-19 ne sont pas de la « monnaie hélicoptère » et il convient de rappeler leur objectif premier : fournir une source de liquidité à bon compte aux entreprises pour passer les premiers mois de cette crise et accompagner le rebond. Le PGE est un financement qui, passé un an, retombe sur une grille de marge (que les banques ne veulent pas logiquement déterminer à l’avance), à laquelle s’ajoute le prix de la garantie, qui passe à 100 points de base par an pour les années 2 et 3 pour les ETI et Grandes Entreprises, et à 200 bps par an pour les années 4 à 6. Aussi, le PGE doit-il être vu comme un « bridge ». A la sortie du confinement, chaque entreprise devra retravailler sa dette pour retrouver une structure de financement optimale dans un contexte de reprise plus ou moins rapide. L’enjeu sera de dimensionner sa liquidité confirmée dans un environnement nécessairement différent.

Le directeur de la trésorerie internationale de Sanofi livre sa recette des prévisions de trésorerie réussies. Un premier entretien d’une série de trois (Sanofi, Page Group, Marsh & McLennan) sur ce sujet passionnant à lire sans attendre en téléchargeant gratuitement notre nouvelle enquête Prévisions de trésorerie.

 

– Pourquoi les prévisions de trésorerie sont-elles une priorité pour les trésoriers internationaux ?
– Philippe Alix, Sanofi : Pour un groupe international, les prévisions de trésorerie servent principalement à la réduction des risques financiers. Elles guident notamment la centralisation et la politique de rapatriement du cash. Elles sont essentielles à la gestion des risques de liquidité, de crédit, de change, de contrepartie, et même de conformité !

Par ailleurs, depuis quelques années, les entreprises cherchent à optimiser de manière croissante le besoin en fonds de roulement et portent une attention particulière au cycle de conversion du cash. Or, la prévision de trésorerie est un élément révélateur de la performance des équipes à convertir le cash.

– Pouvez-vous nous parler de la manière dont vous avez utilisé les prévisions de trésorerie au cours de votre carrière ?
– Suivant leur méthode d’élaboration, les prévisions de trésorerie ont une finalité différente. La méthode directe, fondée sur les flux de trésorerie et coordonnée directement par l’équipe trésorerie, sert à déterminer les besoins de financement des filiales ainsi que la politique de rapatriement du cash des filiales en excédent de trésorerie. Cette méthode sert ainsi de base aux consultations bancaires de début d’année, durant lesquelles les grands groupes présentent leurs besoins de financement externe. La méthode directe sert également à définir le calendrier de dividendes de l’ensemble des filiales. Enfin, les trésoriers utilisent cette méthode sur un pas glissant pour dimensionner les couvertures relatives aux expositions sur des devises non fonctionnelles.

La méthode indirecte, généralement mise en œuvre par le département comptabilité/contrôle de gestion, dérive du compte de résultat ainsi que du bilan : elle se fonde sur des éléments cash et non-cash pour générer des prévisions de trésorerie. Ce format, plus normé, sert davantage à définir la stratégie annuelle du groupe et à suivre les grands agrégats liés à l’exploitation et au financement. C’est un élément indispensable de la communication financière.

Pour prévoir la situation de trésorerie en fin de trimestre, la méthode directe est généralement plus précise. La concertation entre la trésorerie et le département contrôle de gestion est néanmoins indispensable pour croiser les deux approches. Essayer de comprendre les écarts entre les deux méthodes permet d’agir et de rendre les prévisions plus précises. Cela permet également d’actionner des plans d’amélioration du BFR auprès des filiales.

– Comment améliorer les processus de prévision de trésorerie ?
– Les processus robustes, qui reposent sur une concertation entre les différentes équipes, peuvent être améliorés. En termes de systèmes, les ERP demeurent aujourd’hui un outil de reporting avant d’être un outil de construction des prévisions. Les processus de prévision reposent encore trop largement sur la manipulation de fichiers Excel. Les équipes passent trop de temps à collecter des données, et ont moins de temps à consacrer pour mener des analyses et développer les modèles de prévision.

Le premier enjeu est d’en finir avec la collecte manuelle des données. Les outils de trésorerie ont des modules de prévision qui permettent déjà de récupérer en temps réel une partie des informations nécessaires à l’élaboration des prévisions de trésorerie. La technologie doit encore améliorer l’interopérabilité entre les systèmes, pour permettre aux éditeurs d’intégrer de nouveaux systèmes satellites. Le second enjeu, aussi important que le premier, est d’améliorer rapidement les modèles de prévision. La technologie d’intelligence artificielle semble prometteuse pour affiner, en temps réel, les lois d’éclatement relatives à la prévision de trésorerie, en se fondant sur des algorithmes libérés des biais humains.


Pour en savoir plus sur l’amélioration des processus de trésorerie, lisez vite notre nouvelle enquête !

Un cadre efficace pour les prévisions de trésorerie résulte de plusieurs paramètres :

  1. la qualité de la modélisation 
  2. la formation des équipes
  3. et enfin les outils permettant de limiter le temps consacré à l’élaboration des prévisions

Pour notre nouvelle enquête sur les prévisions de trésorerie au sein des grands groupes, nous avons interrogé 102 responsables financiers d’entreprises en Europe et aux Etats-Unis. Leurs réponses pointent deux carences à l’amélioration des processus : un manque de qualité des données et une coopération perfectible entre les équipes contributrices.

AU SOMMAIRE DE CETTE NOUVELLE PUBLICATION

  • Panorama des pratiques de prévisions de trésorerie au sein des grands groupes
  • Table ronde / Le point de vue de trois trésoriers
  • L’intelligence artificielle peut-elle révolutionner les processus de prévision ?

AINSI QUE LE POINT DE VUE DES RESPONSABLES DE :

  • Sanofi
  • Marsh & McLennan
  • Page Group
  • Verteego

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Les agences de notation de crédit ne réagissent pas de la même façon à la crise. L’analyse (*) des actions de notation entreprises par les trois principales agences depuis fin février révèle que Standard & Poor’s (S&P) est plus prompt à réviser à la baisse son jugement que ses homologues Moody’s et Fitch – ENQUÊTE

En l’espace d’un mois, S&P a passé en revue près de 20% de son portefeuille d’entreprises dans les principaux pays européens et aux Etats-Unis. Dans le cadre de cet exercice, l’agence a dans 7 % des cas abaissé la notation de crédit avec perspectives négatives et dans 8 % des cas placé l’émetteur sous surveillance négative ou abaissé ses perspectives. C’est un total d’environ 15% d’actions négatives sur son portefeuille revu. En comparaison, Moody’s et Fitch ont publié trois fois moins d’actions négatives et deux fois moins dégradations, sur un périmètre sensiblement identique.

 

Agir dans l’urgence

Les agences de notations ne souhaitent pas reproduire leurs erreurs de la crise financière de 2007. Trop lentes à identifier la montée des risques sur les marchés de titrisation, elles étaient intervenues tardivement en distribuant des dégradations de plusieurs crans par nuées, ce qui avait plongé le système financier dans une profonde détresse. Critiquées pour leur action jugée déstabilisatrice, elles furent alors régulées, notamment en Europe.

Dans notre contexte actuel de choc macroéconomique d’ampleur inédite, la rapidité avec laquelle agit S&P pose néanmoins question. Dans le cadre de ses missions auprès des directions financières, l’équipe conseil en dette de Redbridge remarque que, dans son empressement à agir, l’agence S&P a organisé un nombre important de comités de notation pour rééxaminer la situation, tout en reconnaissant que la plupart des entreprises n’auront pas le temps de finaliser leur propre analyse de la situation et leur fournir des éléments précis sur l’impact à court/moyen terme de la crise du coronavirus sur l’activité et la position de liquidité. Alors que d’autres agences comme Moody’s et Fitch semblent plus prudentes dans leur analyse et essayent tout d’abord d’affiner leurs vues sur les impacts sectoriels de la crise, S&P a pris la décision de statuer de façon très rapide sur les ratings spécifiques de nombreux émetteurs dans de nombreux secteurs.

A moins que S&P en sache beaucoup plus que le reste du marché, cette décision nous semble prématurée car la situation évolue de jour en jour et il y a un nombre importants d’éléments à prendre en compte pour se faire une opinion précise de la situation.

 

Une analyse crédit complexe à mener

Même si pour certains émetteurs très exposés à la crise et contraints financièrement, il semble possible de conclure rapidement sur l’évolution certaine du risque de crédit ; des paramètres exogènes multiples seront déterminants pour la sortie de crise et l’avenir de nombreuses entreprises : possibilité de recourir au chômage partiel pour l’entreprise, plan de sauvetage de l’économie visant à stimuler la consommation en sortie de crise, actions des banques centrales destinées à fournir aux entreprises toute la liquidité nécessaire, actions concertées des pays producteurs de pétrole destinée à ramener le calme sur les marchés, nationalisation d’entreprises ou rachat par des fonds de protection, intervention des actionnaires pour réinjecter du capital dans des sociétés en détresse…

Face à cette complexité, il est légitime de s’interroger sur la valeur de jugements prononcés à la hâte par les agences. Qu’apportent-ils de plus aux investisseurs qu’ils ne savaient déjà ? Que l’industrie hôtelière et les compagnies aériennes seront les secteurs les plus durablement touchés par la crise sanitaire ? Ce fait nous semble plutôt bien intégré par les marchés.

 

Effets de seuil préjudiciables

En revanche, une action de notation trop hâtive ou mal motivée à des conséquences dommageables sur la liquidité de l’entreprise. Il y a des effets de seuils préjudiciables tout au long de l’échelle de notation. Pour les émetteurs la plus solides, perdre sa notation court terme A2/P2 se traduira par plus de difficultés à se financer sur les marchés de la dette (obligatataires, commercial paper) dans la mesure où ses titres ne seront plus éligibles au programme de rachat de la BCE. Passer en dessous de la notation à long terme BBB- provoque l’éviction des portefeuilles des fonds obligataires défensifs et des assureurs-vie. Enfin, perdre une notation B- signifie une sortie des conduits de CDO/CLO et place la dette de l’émetteurs aux mains de fonds dits vautours.

 

La cadre des rachats de l’Eurosystème lié aux agences

En conservant à l’esprit les conséquences potentiellement dommageables de l’action des agences sur la liquidité des entreprises, il convient de s’interroger sur la pertinence du référentiel pris en compte par l’Eurosystème pour déterminer les titres éligibles à son programme de rachat. Plutôt que de largement déléguer son analyse crédit à quatre agences, notre banquier central ne serait-il pas bien inspiré, en cette situation exceptionnelle, de prendre pour référence les notations des entreprises attribuées par les banques centrales nationales ? Le référentiel FIBEN établi par la Banque de France sert bien de référence pour les banques lorsqu’elle se présentent au guichet des liquidités de la banque centrale, pourquoi ne pourrait-il pas servir directement aux émetteurs ?

 

Directions financières – Que faut-il faire dans ce contexte ?

Comment doit réagir la direction financière une fois qu’elle a été contactée par son agence de notation ?  La situation est délicate. Donner trop d’informations trop tôt, sans avoir détaillé les réponses qui seront apportées par la direction générale / les autorités pour répondre à la situation, pourrait conduire à une dégradation prématurée de la note de crédit. Dans le même temps, ne pas répondre aux sollicitations conduirait sans doute au même type de résultat.

Dans ce contexte, il est essentiel pour la direction financière de jouer la transparence sur la batterie de mesures prises par le management pour répondre à la crise de manière à éviter une décision potentiellement dommageable sur l’accès aux financements de l’entreprise, tout en ne se faisant pas dicter le timing de la communication financière par les agences.

Notre conseil le plus avisé dans cette situation est de travailler ses prévisions de trésorerie dans des scénarios de crise central et dégradés, mais de ne communiquer aux agences ce type d’informations qu’une fois validées définitivement par le senior management.

Pour les émetteurs de titres de dette de marché non notés les plus solides, il pourrait par contre être pragmatique d’envisager l’obtention d’une notation pour préserver leur accès au marché ; ce qui a été d’ailleurs identifié par les équipes commerciales de certaines agences…

 

Périmètre de l’étude : Analyse des actions de notation basée sur les portefeuilles de 2 610 entreprises (S&P – Capital IQ) et de 1 935 entreprises (Moody’s) respectivement basées en France, en Italie, au Luxembourg, en Suisse, au Royaume-Uni et aux États-Unis, tous secteurs confondus, entre le 21 février 2020 et le 25 mars 2020. L’analyse des actions de notation de Fitch Ratings est basée sur des données publiées par l’agence le 27 mars 2020 et portant sur un portefeuille de 1 171 entreprises basées en EMEA, aux États-Unis et au Canada.

(*) Negative Rating Action : inclut le changement de perspective en négatif et la mise sous surveillance négative

 

Le programme de rachats d’actifs destiné à restaurer la liquidité sur le compartiment du NEU CP sera pleinement opérationnel ce lundi 30 mars. Pour Redbridge, Olivier Cousseran, directeur de la mise en oeuvre de la politique monétaire de la Banque de France, détaille l’action menée de concert par six banques centrales de l’Eurosystème pour restaurer l’accès des entreprises à une source de financement court terme ultra-compétitive.

Après l’annonce le 18 mars dernier du programme de rachat de la Banque centrale européenne (BCE) visant, entre autres, à restaurer la liquidité sur les marchés européens de billets de trésorerie, l’activité n’a pas repris sur le compartiment parisien du NEU CP (lire notre enquête). La situation devrait se débloquer cette semaine. Les critères des titres court terme éligibles au programme de rachat sont désormais connus et, même si certains critiques jugent que la mise en œuvre aurait pu être plus rapide, la Banque de France a mené vendredi 27 mars ses premières opérations. « Jusqu’à présent, nous n’achetions pas de titres d’entreprises d’une durée inférieure à six mois. Il y a encore quelques détails à ajuster, mais notre programme est opérationnel et il le sera encore plus pleinement dès lundi (30 mars) », confie Olivier Cousseran, directeur de la mise en œuvre de la politique monétaire de la Banque de France.

 

Le soutien au marché du commercial paper sera mené en zone euro de concert par six banques centrales nationales et portera sur des titres notés au minimum A-2/P-2/F-3/R2-L par l’une des quatre agences reconnues dans le cadre des opérations de rachat de l’Eurosystème (S&P, Moody’s, Fitch, DBRS)*. Les rachats seront menés sur les compartiments primaire et secondaire sur des titres de maturité résiduelle minimale de 28 jours, en ligne avec la demande des émetteurs.

 

Les trésoriers d’entreprise ont accueilli positivement la nouvelle que le programme de rachat était compatible avec des émissions à taux négatifs. En revanche, l’Association française des trésoriers d’entreprise (AFTE) s’est montrée plus dubitative sur la décision de la Banque de France de déterminer l’éligibilité des différents émetteurs au programme de rachat sur une base individuelle. En conséquence, chaque émetteur de NEU CP potentiellement éligible doit transmettre au service collatéral de la Banque de France un document reprenant les caractéristiques de son programme à des fins de vérification. « Surprenant, s’agissant de programmes publics et potentiellement de nature à ralentir la mise en œuvre des opérations », a commenté François Gouesnard, vice-président de la commission Financement de l’AFTE, qui aurait préféré que le banquier central publie sa liste sans attendre.

 

« La Banque de France a proposé son aide pour pré-remplir le Template Program contenant les informations indispensables à vérifier. Cet examen sera mené en temps réel et ne freinera pas le process », détaille Emmanuelle Trichet, chef du service des titres de créances négociables à la Banque de France. Outre ce document reprenant les caractéristiques du programme, à produire une seule fois, les dealers devront fournir lors de chaque opération une term sheet, qui leur servira à proposer leur papier à la banque centrale. « Cette Term Sheet – Opération pourra comprendre quelques questions sur les programmes, afférentes aux informations qui ne seraient pas assez précisément renseignées dans la documentation financière », ajoute Emmanuelle Trichet.

 

Ni la Banque de France, ni la BCE ne communiquent sur l’enveloppe du programme d’achat de commercial paper. « L’intention concernant les programmes de rachat de titres d’entreprises, court terme et moyen-long terme, est de dégripper les marchés compte tenu de la situation générale des émetteurs et des gérants. Nous n’avons pas de limite a priori sur le soutien à apporter au marché des NEU CP, sous réserve des critères d’éligibilité des titres et de l’interdiction des achats au marché primaire des titres d’émetteurs publics. La flexibilité prévaut », estime Olivier Cousseran. Afin de ne pas contribuer à fragmenter le marché, la Banque de France ne communiquera pas sur les titres, ni sur les montants rachetés sur chaque ligne. La BCE publiera des données comptables agrégées. La possibilité de livrer un peu plus de détails que la simple distinction actuelle entre rachats sur le marché primaire et secondaire sera certainement étudiée.

 

Aux regrets de l’AFTE que le programme de rachat exclue les émetteurs non-notés, ainsi que les émetteurs notés par Scope Ratings et Spread Ratings, la Banque de France se retranche derrière le cadre fixé par l’Eurosystème. « Les programmes de rachats d’actifs de la BCE ne se fondent pas sur la notation des banques centrales nationales. Par ailleurs, il faut dissocier l’autorisation d’accéder au marché des NEU CP donnée aux émetteurs notés par des agences régulées au niveau européen, de la grille d’analyse de risque de l’Eurosystème, fondée exclusivement sur les notations de quatre agences », explique Olivier Cousseran.

 

L’AFTE s’inquiète d’une fermeture prolongée du marché des NEU CP pour les émetteurs PME et ETI, qui ont accédé en grand nombre à cette source de financement ultra-compétitive à la faveur de la réforme du marché des TCN menée il y a trois ans sous l’égide de la Place de Paris et de la Banque de France. Pour Olivier Cousseran, « au-delà de l’action ciblée de l’Eurosystème sur les commercial papers, il y a une forte préoccupation de la BCE sur le financement des entreprises qui va prochainement se traduire par des mesures d’assouplissement du cadre du collatéral accepté afin de donner plus de moyens au secteur bancaire pour prêter et protéger le tissu économique ». Conserver d’excellentes relations avec son banquier semble dans ces conditions plus que jamais indispensable !

 

* les observateurs auront noté l’appréciation divergente de l’Eurosystème entre la limite aux émissions notées par S&P/Moody’s d’une part (A-2/P-2) et celle de Fitch d’autre part (F3), située un cran plus bas dans l’échelle d’équivalences généralement admise.

Un point exclusivement consacré au décryptage des dispositifs de financements spécial COVID-19 en France. Les informations à retenir, notre analyse et un temps d’échange pour répondre à toutes les questions que se posent les responsables financiers d’entreprises.

Visionnez l’émission du vendredi 27 mars 2020

Au sommaire : Qui est éligible et comment ? / Dispositifs Bpifrance (lignes de crédit confirmées, crédits de renforcement de trésorerie, prêts Atout) / Prêt Garanti d’Etat (PGE) / Questions fréquemment posées

Le 1er avril prochain, les réseaux Visa et Mastercard publieront leur « Spring Card Brand Release » présentant les nouvelles tarifications et les nouvelles règles applicables aux transactions par carte aux Etats-Unis. Les grands réseaux internationaux publient chaque trimestre des modifications de programmes et de tarifs, mais ce sont les versions d’avril et d’octobre qui, historiquement, présentent les changements les plus importants. Leurs communiqués n’affectent aucunement les règles et les tarifs en Europe.

Mise à jour 1er avril 2020 : En raison du ralentissement économique lié au coronavirus, les réseaux de cartes ont annoncé fin mars 2020 un décalage de la publication des règles aux Etats-Unis au 1er juillet au lieu du 1er avril initialement prévu. Les informations contenues dans cet article ont donc été modifiées en conséquence. 

Quels changements devons-nous attendre au 1er juillet ?

En résumé, nous serons confrontés aux changements les plus radicaux et les plus transformateurs depuis plus d’une décennie. Bien que ces changements aient été présentés par les réseaux comme un allègement du coût de l’acceptation dans certains secteurs, la plupart des marchands verront leurs coûts augmenter. Une myriade de nouvelles modifications de l’acceptation des cartes est attendue. Il semble qu’une nouvelle série de règles obscures va s’ajouter à ce qui est déjà un système complexe, que ce soit sur les taux d’interchange, les frais de réseau ou encore les critères de qualification des cartes.

L’augmentation des coûts d’acceptation et la nature opaque sous-jacente de ces modifications ne peuvent pas survenir à un pire moment. Toutes les entreprises sur le territoire américain sont actuellement confrontées à des pressions et des défis économiques imprévus.

Cette année, tous les réseaux introduiront des changements, mais les plus importants seront chez Visa. Ces changements ne se limitent pas aux taux eux-mêmes, mais à l’ensemble de la structure financière.

Voici un récapitulatif des changements les plus importants qui entreront en vigueur en juillet 2020 :

Avec ces modifications, chaque catégorie de marchands verra son coût augmenter, mais de différente façon en fonction de leur activité, des types de cartes acceptées…

Comment les marchands peuvent-ils s’adapter efficacement à ces changements et atténuer les augmentations de coûts?

La bonne nouvelle est que les entreprises peuvent prendre des mesures pour gérer l’impact de manière proactive.

Pour éviter les hausses de coûts, avant tout, il est essentiel de comprendre les nouvelles complexités des structures de frais d’interchange. Certes, il n’est pas possible de modifier ou changer les nouveaux taux d’interchange, mais il est possible de gérer certains éléments clés :

  • Les données doivent être normalisées pour l’ensemble des canaux d’acceptation et des fournisseurs de services afin de déterminer l’impact sur l’environnement d’acceptation actuel et des frais/taux associés.
  • Il est essentiel que votre organisation dispose des processus et des systèmes nécessaires, qu’il s’agisse d’applications développées en interne ou de solutions tierces. C’est le seul moyen de suivre, d’examiner et d’analyser efficacement les données de vos cartes de paiement.
  • Il est essentiel d’établir des indicateurs clés de performance (KPI) liés aux paiements et de gérer ces KPI
  • S’assurer qu’il existe un système et un processus permettant de rapprocher les frais et de garantir l’exactitude
  • Avoir un niveau de technologie en mesure de répondre aux besoins actuels de l’entreprise tout en satisfaisant aux nouvelles exigences d’acceptation des réseaux
  • Les fournisseurs de services doivent être évalués pour s’assurer qu’ils sont en mesure de fournir le niveau de technologie et de soutien nécessaire
  • L’exposition à la fraude et aux risques et les seuils de tolérance acceptables doivent être évalués en permanence

Les grands réseaux cherchent à compliquer davantage la structure de frais établie aux Etats-Unis, tout cela dans le but de rendre plus difficile la gestion des coûts monétiques pour les marchands. Il appartient à chaque entreprise d’être proactive, de prendre le contrôle, de gérer sa stratégie de paiement actuelle et de veiller à ce qu’elle évolue pour rester au fait des meilleures pratiques.

Pour gérer, contenir et atténuer efficacement l’augmentation tarifaire, votre entreprise doit disposer autant que possible des meilleurs outils, processus, systèmes et connaissances techniques nécessaires pour garder une longueur d’avance sur les réseaux de cartes aux Etats-Unis.

Pour de plus amples informations ou des questions sur la manière dont vous pouvez être proactif, veuillez contacter votre conseiller Redbridge.

Voici le résumé des dispositifs de financement spécial COVID accessibles aux entreprises françaises, dont les détails ont été donnés hier matin par Bercy et publiés au Journal Officiel.

  • La garantie BPI des lignes de crédit confirmées CORONAVIRUS ne sera ouverte qu’aux PME et aux ETI. Cette garantie est limitée à 5 M€ de risque pour les PME et 30 M€ pour les ETI. Elle s’entend par entreprise ou groupe d’entreprises. La durée de la garantie est égale à celle de la durée de la ligne de crédit, soit de 12 mois à 18 mois. La quotité garantie maximale s’élève à 90 %. La commission de garantie est de 1,25 % pour les cotations Banque de France 3++ à 4, zéro et non-notés. La commission est de 2,5% pour les cotations 5+ à 9.
  • La garantie BPI sur crédit de renforcement de trésorerie CORONAVIRUS est une garantie de 2 à 7 ans disponible pour les PME/ETI dans les limites respectives de 5 M€ (PME) et 30M€ (ETI). La quotité garantie maximale s’élève à 90 %. La commission de garantie est de 1,25 % pour les PME et pour les PMI, cette commission évolue en fonction des cotations Banque de France 3++ à 4 et 2,5% pour les cotations 5+ à 9.
  • Les Grandes Entreprises pourront bénéficier de la garantie sur fonds d’Etat (à 80% pour les GE < 5 Mds€ de CA, à 70% pour les GE > 5 Mds de CA) dans le cadre des Prêts Garantis d’Etat (nouveau nom des Prêts Lemaire). Principe : crédit in fine de 12 mois limité en montant à 25% du CA annuel (CA France) ou 2 ans de masse salariale, pouvant être rééchelonné jusqu’à 6 ans max à l’échéance (option d’amortissement complètement à la main de l’emprunteur à la fin de la 1ère année). Le dossier devra néanmoins passer par le Trésor pour approbation alors que pour les PME/ETI la garantie sera automatique.

Le prix comprend le coût de la garantie (tableau ci-dessous) et index+marge du prêteur.

Un site dédié sera ouvert ce mercredi matin à partir de 8h (https://attestation-pge.bpifrance.fr).

Quelques éléments de process restent à clarifier (instruction Trésor notamment, pour le GE)

  • Enfin, arbitrage de dernière minute hier, le Prêt Atout de la BPI ne sera finalement pas ouvert aux Grandes Entreprises, mais seulement aux PME/ETI (prêt sans garantie d’un montant maximum de 30 M€, d’une durée de 3 à 5 ans avec un différé en capital de 1 an).

Depuis le 11 mars, les volumes d’émissions ont soudainement décroché. Seules les meilleures signatures ont pu émettre (82% ont un rating ≥ A-2 / P-2 vs 61% en février). Redbridge a fait le point en interrogeant 36 émetteurs les jeudi 19 et 20 mars. ENQUETE

Résultat du sondage Redbridge mené auprès de tous les émetteurs NEU CP les 19 et 20 mars 2020 – 36 répondants

36 répondants
Source – Redbridge – Enquête NEU CP

24 répondants
Source – Redbridge – Enquête NEU CP

  • Plus de 75% des corporates ayant cherché à émettre ont accepté d’augmenter leurs coupons, majoritairement de moins de 20 bps
  • Certains ont même accepté de réduire la maturité de leurs émissions (42%)
  • In fine, seuls 5 corporates ont pu émettre : 3 pour le montant recherché et 2 pour une partie uniquement, tous acceptant de payer une prime
  • Beaucoup de défiance sur le marché « tendu », « instable », « quasiment fermé ».
  • Les émetteurs attendent que la BdF redonne de la liquidité au marché

24 répondants
Source – Redbridge – Enquête NEU CP

24 répondants
Source – Redbridge – Enquête NEU CP

Le nouveau programme PEEP de la BCE de 750 Mds€ prévoit des achats de billets de trésorerie de « qualité de crédit suffisante »

  • Les achats dans le cadre du PEEP (Pandemic Emergency Purchase Programme) seront effectués aussi longtemps que la BCE jugera que la phase de crise de Covid-19 n’est pas terminée, mais au moins jusqu’à la fin de 2020
  • Toutes les catégories d’actifs admissibles dans le cadre du programme actuel d’achat d’actifs (APP) sont éligibles
  • Les actifs éligibles dans le cadre du programme d’achat de titres émis par les Corporates non financiers (CSPP) seront étendus aux billets de trésorerie, ce qui rendra tous les billets de trésorerie « d’une qualité de crédit suffisante » éligibles dans le cadre du CSPP
  • Détails précisés prochainement par la BCE et les BCN, notamment sur les critères d’éligibilité, les montants, etc
  • Par analogie avec les critères d’éligibilité fixés sur les obligations corporates (qualité de crédit minimale ECAI de rang 3 équivalente à BBB-/Baa3/BBBL), les titres court terme de qualité de crédit minimale A-3/P-3/A3 devraient être éligibles. En cas de notation multiple, la meilleure des notes est prise en compte.
  • Assouplissement des standards des collatéraux pour les opérations de refinancement . En particulier, extension du périmètre des créances privées acceptées en collatéral. Cela garantira que les contreparties puissent continuer à utiliser pleinement les opérations de refinancement de l’Eurosystem
  • Concomitamment à l’annonce de la BCE, la Fed a également lancé mercredi un programme de soutien aux fonds monétaires (Money Market Fund Liquidity Facility) à travers un mécanisme de protection d’un montant de 10 Mds$
  • En début de semaine, la Fed avait également annoncé la réactivation de son dispositif CPFF (Commercial Paper Funding Facility)

Un point exclusivement consacré à l’actualité des financements et de la trésorerie durant la crise. Les bonnes infos à retenir, notre analyse de marché et un temps d’échange pour répondre à toutes les questions que se posent les responsables financiers.

Visionnez l’émission du lundi 23 mars 2020

Au sommaire : point marché / indicateurs à suivre / projet de loi de finances rectificative / enquête exclusive sur le marché des NEU CP

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