Coût en capital réglementaire allégé, reconnaissance élargie dans le calcul des ratios de liquidité, simplification des reportings… la Commission européenne a présenté son projet de réforme destiné à redonner de l’appétit aux banques pour la titrisation, tant en qualité d’originateurs qu’investisseurs.

La Commission a dévoilé le 17 juin sa réforme du cadre législatif et règlementaire de la titrisation dans l’Union européenne, visant à promouvoir ce maillon essentiel à la réalisation du programme d’Union de l’Epargne et de l’Investissement (UEI). Les propositions, qui visent à redynamiser la titrisation auprès des banques, vont être transmises au Parlement européen et au Conseil pour examen et adoption. En complément, la Commission consultera dans les prochaines semaines sur des ajustements à apporter au cadre Solvabilité II, afin de renforcer l’intérêt des assureurs pour les produits de titrisation.

Des ajustements ciblés pour alléger le coût de la titrisation

Pour réduire le coût de la titrisation pour les émetteurs dans l’Union européenne, le projet de réforme prévoit d’assouplir le traitement des titrisations dans le cadre prudentiel bancaire. La règlementation actuelle prévoit l’application d’un seuil sur les besoins en capital règlementaire, auquel sont soumises les banques quand elles investissent dans une part senior de titrisation.

Ce seuil (floor), aujourd’hui de 10 % pour une opération STS (a) (simple, transparente et standardisée), sera désormais fonction du risque inhérent au portefeuille titrisé, et pourra baisser jusqu’à 5 % dans le cadre des transactions dites « résilientes  », un nouveau label proposé par la Commission qui intègre les critères STS et y ajoute une condition de rehaussement de crédit minium.

Par ailleurs, l’un des éléments du calcul du besoin en capital règlementaire (le « p-factor ») sera abaissé très sensiblement pour les parts senior STS. Ce sera notamment le cas quand la banque utilise la méthode de calcul standard (SEC-SA), allégeant mécaniquement les exigences en capital.

Le texte prévoit également une amélioration du traitement de la titrisation dans le cadre du ratio de couverture des besoins de liquidité (Liquidity Coverage Ratio ou LCR). Le LCR fixe le montant des actifs liquides dont une banque doit disposer pour répondre à ses besoins de liquidité de court terme. Il est proposé d’admettre dans la catégorie des actifs liquides une gamme et un volume plus importants d’actifs titrisés. La Commission consulte sur cet aspect de la réforme jusqu’à mi-juillet.

Enfin, la Commission propose de simplifier les obligations de reporting pour les titrisations privées (b) ainsi qu’un allègement des due diligences que les investisseurs doivent entreprendre sur les titrisations dans l’Union européenne.

Une relance attendue après la réforme de 2017

L’actuel régime européen de la titrisation, issu des règlements (UE) 2017/2401 et 2017/2402, visait à restaurer la confiance des investisseurs après la crise financière de 2008. Il imposait notamment un alignement des intérêts via une règle de rétention de 5 % pour les originateurs (c) et un traitement prudentiel plus strict de financements collatéralisés (Asset Backed Securities). Ce cadre a fixé des règles précises en matière d’actifs éligibles à la titrisation, ainsi que les obligations applicables au cédant en matière de sélection des actifs à titriser. L’obligation d’information des investisseurs a été renforcée. Enfin, la Commission a promu la mise en place d’opérations simples, transparentes et standardisées en associant ce label STS à un traitement en capital plus favorable.

Malgré ces avancées,  force est de constater cinq ans après l’entrée en vigueur de la nouvelle règlementation (2019) que la titrisation n’a pas vraiment repris en Europe, en contraste avec la situation aux Etats Unis. Cette faiblesse persistante a conduit Enrico Letta (d) et Mario Draghi (e) à préconiser une relance du marché de la titrisation dans leurs rapports respectifs remis en 2024, qui furent suivis d’un appel formel du Conseil européen invitant la Commission à proposer une réforme. Une consultation publique a été lancée à l’automne dernier, à laquelle ont répondu de nombreux groupes d’intérêts. Les demandes portaient principalement sur une clarification de la définition de la titrisation, un allègement des obligations de transparence et de due diligence, une réduction du coût en capital pour les institutions financières et une amélioration du traitement prudentiel pour les compagnies d’assurances et fonds de pension.

Un impact surtout pour les banques

La réforme proposée devrait donc permettre aux banques de titriser plus facilement leurs propres actifs. Pour les originateurs non bancaires, l’impact attendu reste en l’état actuel limité, notamment en termes de coût. Il conviendra toutefois de suivre attentivement l’évolution du cadre réglementaire au fil de l’examen au Parlement, car la redéfinition des règles du marché de la titrisation pourrait avoir des effets plus larges à moyen terme.

Accola et Redbridge accompagnent les corporates sur l’ensemble des volets financiers de leurs programmes de titrisation. En 2024, nos équipes ont finalisé trois transactions représentant un volume cumulé de 1,7 milliard d’euros de créances titrisées. En 2025, nous restons mobilisés pour construire, structurer et sécuriser vos futurs programmes.

(a) STS est un label dont bénéficient les opérations de titrisation respectant un certain nombre de critères : diversification suffisante du portefeuille, règles d’amortissement claires, localisation de l’originateur/sponsor dans l’UE ; historique de risque suffisant sur le portefeuille sous-jacent.

(b) Une titrisation privée est une titrisation n’ayant pas fait l’objet de l’émission d’un prospectus, dont les parts ne sont pas admises au trading sur un marché, et dont les conditions sont négociées bilatéralement entre l’originateur et un petit groupe d’investisseurs.

(c) Le fait que les banques originatrices d’opérations de titrisation n’analysent pas suffisamment le risque de crédit de leurs emprunteurs puisque, ce risque étant cédé à des investisseurs tiers, elles ne sont elles-mêmes que faiblement exposées aux pertes.

(d) Rapport Lettahttps://www.consilium.europa.eu/media/ny3j24sm/much-more-than-a-market-report-by-enrico-letta.pdf

(e) Rapport Draghi – https://commission.europa.eu/document/download/97e481fd-2dc3-412d-be4c-f152a8232961_en?filename=The%20future%20of%20European%20competitiveness%20_%20A%20competitiveness%20strategy%20for%20Europe.pdf

Nous constatons, depuis plusieurs mois, une tendance à la hausse des prix et à la complexification de la structure tarifaire des programmes d’affacturage, conduisant le plus souvent à des coûts all in supérieurs de 100 points de base à l’indice. Le premier enseignement de ce constat est qu’une simple lecture de la commission de financement ne suffit pas pour juger de la compétitivité d’un programme d’affacturage. De nombreux autres paramètres sont à analyser, dont, pour certains, il convient à la fois d’évaluer l’intérêt et l’impact sur le coût total réel du financement.

Plusieurs questions émergent. Est-il utile de mettre en place un programme confirmé ? Y a-t-il un réel intérêt à syndiquer ? Quelle maturité ? Quelle est la meilleure option pour l’assurance-crédit ? Quelles sont les différentes strates de frais et commissions ? Quels sont les minimums contractuels ? Quelles sont les conditions financières de résiliation anticipée ?

Tous ces aspects doivent être finement examinés, en regard de la situation du cédant, pour prétendre à un programme d’affacturage flexible et compétitif !

Au regard du risque réel porté par le factor et de la qualité des créances cédées, le coût all in apparaît parfois biaisé, sinon clairement surévalué. Il ne reflète pas le risque d’un portage situé généralement entre 40 et 60 jours, même si bien évidemment ce portage est dans certains cas perpétuellement reconduit.

Voici quelques situations propres à faire dériver les prix.

Premier exemple, des maturités contractuelles de cinq ans sont parfois présentées comme une sécurisation optimale du financement court terme. Mais le cédant fait-il une si bonne affaire en s’engageant sur un tel horizon? Disposer d’une maturité confirmée au-delà d’un an peut être pertinent, au regard notamment de l’analyse de la liquidité par les agences de notation (voire de la dette déconsolidée retraitée) et dans cette logique, prolonger la maturité paraît cohérent. Mais de là à signer pour cinq ans, le raisonnement mérite d’être réexaminé en fonction de la situation du corporate. Schématiquement, pour un corporate pour qui l’affacturage est une réelle source de financement, cela peut avoir un intérêt, tandis que dans le cas où l’affacturage vise plus le BFR et le free cash flow, d’autres alternatives plus compétitives sont envisageables. Quoiqu’il en soit, la maturité doit être mise en regard des conditions de sortie. Il ne faudrait pas qu’une résiliation anticipée entraine des « pénalités » ou des sommes à payer qui empêchent toute optimisation.

Deuxième exemple, celui de l’assurance crédit.  Il peut être intéressant financièrement et opérationnellement que l’assurance-crédit soit souscrite par le factor et que donc le coût soit répercuté dans la marge. Les différentes options doivent être mises en concurrence ou testées dans le cadre d’un appel d’offres structurégarantissant la bonne prise en compte de l’ensemble des frais.

Dernier exemple. Le coût des conseils et/ou intermédiaires, qui ne se voit pas toujours. Toute rétrocession de courtage est bien évidemment prise en compte dans la proposition des factors, et le cas échéant des assureurs-crédit. Il s’agit là donc de décortiquer l’impact plein, pas seulement sur une année mais sur l’ensemble de la durée du contrat.

Prix de marché

Il est tentant, pour un corporate mettant en place un programme d’affacturage, de privilégier une solution « sans coût apparent », où les commissions du conseil et/ou du courtier sont intégrées au dispositif via le factor ou l’assureur crédit. Mais est-ce réellement une bonne affaire si le prix final payé est supérieur de plusieurs dizaines de points de base, avec une structure tarifaire rendue opaque par mille-feuille de commissions ?

Bref, dans bien des cas, les coûts cachés sont nombreux, sans parler de la commission d’affacturage. On observe nombre de déséquilibres dans la conception des programmes.

Redbridge accompagne les entreprises dans la mise en place, l’évaluation et la renégociation de leurs programmes d’affacturage. Notre rôle est d’apporter une lecture indépendante, technique et orientée résultats des solutions disponibles sur le marché. Notre connaissance fine des acteurs et des structures de coût nous permet d’identifier les leviers d’amélioration, tant sur le pricing que sur les conditions opérationnelles et contractuelles. L’affacturage reste un outil puissant de financement court terme. A condition de respecter des conditions équilibrées et transparentes.

Le marché français de l’affacturage, premier d’Europe et deuxième au niveau mondial derrière la Chine, dépasse les 425 milliards d’euros de créances achetées chaque année. Bien que concentré sur une dizaine de gros acteurs, majoritairement filiales de grands groupes bancaires, et complété par quelques fintechs venues dynamiser l’offre, ce marché reste très concurrentiel. Aussi, un corporate cédant (ou ses filiales) bénéficiant d’une qualité de crédit « investment grade » et proposant des portefeuilles de créances et de débiteurs cédés de qualité (dilution faible, pas de sinistralité significative, taux d’impayé au-delà de 60 ou 90 jours faible) dispose d’un pouvoir de négociation important. Il peut se refinancer aisément, souvent à des conditions identiques voire plus favorables, dès lors que le marché évolue positivement.

L’Agentic Commerce est le nouveau terme à la mode dans les paiements et les fintechs. Quiconque évolue dans la finance, la technologie, le commerce aura probablement remarqué, ces derniers mois, une multiplication de publications sur LinkedIn, d’articles et d’annonces portant sur le sujet. Le concept est devenu omniprésent.

  • S’agit-il d’un véritable changement de paradigme dans notre expérience de consommation, comme certains l’affirment, ou simplement d’une évolution de nos usages actuels ?
  • L’Agentic Commerce est-il appelé à sombrer rapidement dans l’oubli comme d’autres buzzwords tells l’internet des objets, le metaverse et – pour être subversif – la blockchain ?
  • Ou au contraire, tiendra-t-il ses promesses en s’ancrant rapidement dans les usages ?

Qu’est-ce que l’Agentic Commerce ?

A l’oreille, le terme « agentic » sonne comme « argentique », une technologie du passé ou plutôt dépassée… par la déferlante numérique. Il va pourtant falloir s’habituer à ce terme, car la vague vient simplement de débuter.

L’Agentic Commerce désigne des situations dans lesquelles une IA intervient pour faciliter un achat. « Agentic » = agents IA ou bots. « Commerce » = acheter ou vendre quelque chose.

L’idée est la suivante : un acheteur – particulier ou entreprise – réalise un achat via un programme d’intelligence artificielle ou un autre outil (comme un moteur de recherche) qui intègre ce type de fonctionnalités.

À l’avenir, des plateformes comme ChatGPT, Gemini et consorts pourraient permettre des expériences d’achat assistées par IA directement intégrées à nos navigateurs ou applications, sur ordinateur ou mobile.

L’intervention autonome de l’intelligence artificielle pourrait concerner toutes les étapes : recherche, affichage produit, validation du panier, paiement, confirmation. Un bot pourrait être déclenché pour effectuer l’achat, que l’acheteur soit présent ou non à l’instant de l’acte.

Pourquoi un tel engouement maintenant ?

Ce regain d’attention s’explique en grande partie par la vague d’outils d’IA récemment lancés : ChatGPT (OpenAI), Gemini (Google), Copilot (Microsoft), Claude (Anthropic)… L’adoption de ces technologies par le grand public a été fulgurante.

L’IA s’est invitée dans nos foyers, sur nos écrans et dans toutes les discussions stratégiques, à une échelle encore impensable il y a quelques années.

Les usages quotidiens se concrétisent. L’Agentic Commerce en est un exemple.

Quel impact pour les paiements et les fintechs ?

Les grands acteurs s’organisent

Le monde des paiements commence à réagir avec de nouveaux services ou adaptations de leurs offres existantes :
• Visa Intelligent Commerce : https://corporate.visa.com/en/products/intelligent-commerce.html 
• Mastercard Agent Pay : https://www.mastercard.com/news/press/2025/april/mastercard-unveils-agent-pay-pioneering-agentic-payments-technology-to-power-commerce-in-the-age-of-ai/
• American Express investit dans des start-ups de l’Agentic Commerce, comme Nekuda : https://www.businesswire.com/news/home/20250514808097/en/Nekuda-Raises-%245M-Led-by-Madrona-Together-with-Amex-Ventures-and-Visa-Ventures-to-Power-Agentic-Payments

Les start-ups affluent

De nombreuses jeunes pousses surfent sur la vague avec des produits et services censés répondre à des cas d’usage précis. Le marché va vite atteindre un point de saturation : certaines start-ups échoueront, d’autres fusionneront, et les plus prometteuses seront rachetées par de grands groupes.

Des milliards de dollars de capital-risque et de private equity vont circuler – et pour certains, ne plus jamais réapparaître.

Quelques rares noms parviendront à atteindre l’*escape velocity* nécessaire pour devenir des sous-marques reconnues ou des briques technologiques intégrées à des ensembles plus vastes.

Qu’est-ce que cela signifie pour les entreprises et les particuliers ?

De nombreux professionnels vont désormais se positionner comme spécialistes de l’Agentic Commerce. L’innovation n’en est toutefois qu’à ses prémices. Il est donc important de se montrer raisonnablement prudent et faire preuve d’indulgence durant cette phase de lancement.

Je ne prétends pas être un expert de l’Agentic Commerce ni de l’intelligence artificielle, mais j’évolue depuis assez longtemps dans le monde des paiements et des fintechs pour imaginer instinctivement la suite :

Mon avis :
• Le comportement humain en matière d’achat est profondément ancré. Beaucoup aiment faire du shopping, et pour certains, c’est une activité importante. L’IA ne changera pas cela du jour au lendemain.
• Il est plus probable que nos comportements d’achat continueront de se répartir entre divers canaux et outils. L’Agentic Commerce représentera une part croissante de ces parcours d’achat, sans pour autant les remplacer totalement. Le futur du e-commerce passera par davantage d’options, et non par une concentration unique.
• Nous continuerons de naviguer sur des apps, des sites ou des marketplaces pour comparer, décider, ou simplement pour le plaisir de chercher. Mais il arrivera aussi que nous ayons recours à un outil d’Agentic Commerce pour gagner du temps, accélérer le parcours ou bénéficier d’une sélection personnalisée.
• Progressivement, les achats du quotidien – alimentation, électronique, mode, factures – seront les premiers concernés. D’autres secteurs suivront.
• Les entreprises en D2C ou B2B2C devront adapter leurs canaux d’achat et leurs parcours d’achat aux nouveaux comportements, y compris ceux des agents automatisés. Le point de départ restera l’écran de l’utilisateur, mais il faudra faire évoluer les protocoles techniques, les flux de données, les marques d’authentification, les cadres de gestion du risque et de sécurité pour les rendre compatibles avec ces outils.

Révolution ou simple évolution ?

À mon sens, l’Agentic Commerce est une évolution de nos usages actuels.

Un défi majeur reste à surmonter : celui des bots. Depuis deux décennies, l’e-commerce lutte contre les bots, car la majorité de ces agents automatisés sont associés à des activités malveillantes ou frauduleuses. Le secteur devra apprendre à distinguer les bons bots des mauvais – à séparer le bon grain de l’ivraie.

Une partie de la réponse réside déjà dans la tokenisation. Cette technologie, déjà largement adoptée dans la chaîne de valeur, permet de remplacer le numéro de carte par un token lorsqu’un utilisateur s’enregistre dans un wallet ou une extension de navigateur. Ces tokens peuvent aussi servir d’indicateur de confiance, signalant qu’un bot agit bien pour le compte de l’acheteur. L’authentification est alors gérée directement dans l’interface utilisateur de l’agent AI, intégrée à l’application, au site ou à l’outil de recherche – comme c’est déjà le cas avec Apple Pay, Google Pay ou PayPal.

Les tokens, leurs métadonnées et les marques d’authentification associées permettent de réduire la friction et les rejets erronés (*false declines*) générés par les systèmes de détection de fraude tout au long du processus de paiement initié par l’Agentic Commerce – notamment côté commerçant.

Sites e-commerce, apps, passerelles de paiement, acquéreurs, outils anti-fraude, réseaux et émetteurs peuvent tirer parti des infrastructures existantes pour intégrer l’Agentic Commerce à leurs flux, moyennant quelques adaptations ciblées.

Alors, révolution ou simple évolution ? À ce stade, il s’agit bien d’une évolution – mais l’histoire montre que certaines évolutions modestes peuvent provoquer de véritables bascules. Comment votre entreprise s’y prépare-t-elle ?

Output floor, planchers de LGD, disparition de la méthode avancée : les nouvelles règles prudentielles Bâle III finalisé, désormais en vigueur, redéfinissent le calcul des exigences en fonds propres pour les banques. Yassine El Ouazzane et Muriel Nahmias reviennent sur les grands principes du dispositif et expliquent les implications concrètes pour les entreprises.

Qu’est-ce que la règle d’output floor ?

L’output floor est une disposition introduite lors de la finalisation de l’ensemble des règles prudentielles Bâle III applicables au secteur bancaire. Il vise à encadrer l’utilisation des modèles internes par les banques pour le calcul de leurs actifs pondérés par les risques (RWA).

Sa vocation est de limiter la variabilité excessive des RWAs entre banques pour des portefeuilles similaires. En effet, plusieurs études du Comité de Bâle, corroborées par d’autres, de la BCE notamment, ont mis en évidence la vision exagérément optimiste de certaines banques sur le paramètre LGD (perte en cas de défaut) intégré aux modèles.

Concrètement, l’output floor impose que les RWA calculés selon les modèles internes ne puissent pas être inférieurs à 72,5 % des RWA obtenus via l’approche standardisée. Il s’agit donc d’un plancher réglementaire applicable aux modèles internes. Il est à noter que le ratio de 72,5 % est le niveau final, mais la mise en œuvre de l’output floor a débuté cette année et sera progressivement renforcée chaque année jusqu’en 2030.

Pour donner un exemple concret, si une banque calcule un RWA de €100 M en regard d’un engagement via ses modèles internes et que l’approche standardisée donne €160 M, le floor sera en 2030 de 72,5 % x €160 M = €116 M. La banque devra donc retenir ce montant, même si ses modèles internes produisaient un niveau plus bas.

L’output floor est complété par des planchers de LGD (exemple 25% sur les expositions senior unsecured) et de PD (probabilité de défaut – 0,05%). Par ailleurs, Bâle III finalisé aboutit à la suppression de la méthode avancée pour les grandes entreprises. Désormais, il n’y a plus qu’une seule méthode interne.

Pouvez-vous rappeler les différences entre modèle interne et approche standardisée dans le calcul des exigences en fonds propres en matière de prêts ?

Le modèle interne, basé sur des notations internes, permet de modéliser plus finement les risques de crédit (probabilité de défaut – PD, perte en cas de défaut – LGD, etc.).

L’approche standardisée repose sur des pondérations réglementaires fixées selon que la contrepartie dispose ou non d’une notation externe d’une part, et en fonction du niveau de cette notation externe d’autre part.

Quel est l’impact attendu de l’entrée en vigueur des nouvelles règles sur la capacité des banques à octroyer des prêts ?

Logiquement, les nouvelles règles vont peser sur la rentabilité des opérations des banques qui avaient largement minoré les niveaux de LGD dans leur modèle interne. L’output floor est cependant mis en œuvre progressivement, avec un plancher initial de 50 % en 2025, qui augmente par paliers annuels de 5 %, jusqu’à atteindre les 72,5 % définitifs en 2030.

En Europe, les banques japonaises réduisent depuis plusieurs mois la voilure suite à la décision de leur régulateur de n’utiliser plus que la méthode standard. Les banques américaines, dont certaines études prédisent une hausse notable des exigences de capital réglementaire liées à Bâle III finalisé, n’ont pas encore d’horizon pour l’entrée en application. Pour les banques européennes, il convient de rappeler que les changements de règles relatives à l’utilisation des modèles internes sont connus dans leurs grandes lignes depuis 2017, même si le Règlement européen ne s’applique que depuis janvier 2025. Les banques qui, il y a dix ans, avaient été pointées par les régulateurs pour l’hétérogénéité des LGD, ont sans doute eu le temps de corriger le tir et restaurer la confiance dans leurs modèles internes.

Quelles réponses un corporate peut-il apporter pour limiter l’impact de Bâle III finalisé ?

Il est toujours bienvenu de montrer que l’entreprise comprend les nouvelles contraintes qui s’imposent à ses partenaires bancaires, de manière à renforcer le dialogue et co-construire des solutions adaptées. Selon son profil de crédit, la direction financière peut explorer une notation externe. Une catégorie investment grade permettrait aux banques de lui appliquer une pondération de risque plus favorable dans le cadre de la méthode standard. À l’inverse, pour certaines entreprises non notées, rester non-noté peut s’avérer plus avantageux.

Recourir à la dette privée, à la titrisation ou à l’affacturage permet de réduire la dépendance au crédit bancaire traditionnel. A ce titre, la diversification des sources de financement devient un levier stratégique. Enfin, en renforçant les garanties offertes aux prêteurs, une entreprise peut améliorer son profil de risque et accéder à de meilleures conditions de crédit, même dans un contexte prudentiel plus contraint.

Interface repensée, tableaux de bord prêts à l’emploi, productivité renforcée… Gaëlle Parquic présente les dernières améliorations de notre outil de suivi des frais bancaires HawkeyeBSB, conçues pour donner plus d’autonomie aux utilisateurs et accroître la réactivité face aux écarts de facturation.

En 2025, pourquoi le thème des frais bancaires s’impose-t-il comme une priorité pour les directions financières ?

Gaëlle Parquic : Les entreprises évoluent dans un environnement de plus en plus incertain : volatilité des taux, tensions sur les financements, incertitudes sur les prévisions d’activité. Dans ce contexte, piloter activement la relation bancaire devient un levier stratégique de résilience.

Et cela passe nécessairement par un suivi rigoureux des frais de cash management. Ce n’est pas une option ni une tâche secondaire : c’est une responsabilité naturelle du trésorier. Chaque euro versé aux banques doit pouvoir être justifié. Pourtant, dans de nombreuses entreprises, cette mission reste insuffisamment adressée – non par manque d’intérêt, mais faute de moyens adaptés. Les directions financières manquent d’outils, de ressources formées ou de temps à consacrer à un suivi qui reste perçu comme trop chronophage.

Dans ce schéma, les factures bancaires sont sous-exploitées, les écarts entre tarifs négociés et prix facturés passent inaperçus, et la visibilité sur la relation bancaire reste partielle, aussi bien pour la trésorerie centrale que pour les filiales.

Quelle est votre lecture des outils d’analyse des frais bancaires existants sur le marché ?

Beaucoup d’entreprises considèrent avoir « coché la case » du suivi bancaire en s’équipant d’un TMS intégrant un module dédié. C’est une démarche logique, car les directions financières cherchent à centraliser leurs outils. Mais refuser par principe tout ajout fonctionnel ou tout outil complémentaire, c’est parfois se priver d’une vraie efficacité opérationnelle.

En pratique, ces modules sont souvent lourds à mettre en œuvre, leur couverture reste partielle, et surtout, ils ne permettent pas une lecture compréhensible et homogène des factures émises par les différentes banques. Or, sans vocabulaire unifié, il est compliqué de mener une analyse riche d’enseignements.

Chez Redbridge, nous sommes convaincus que le suivi des frais bancaires exige une granularité et une approche spécifiques que peu de systèmes offrent aujourd’hui. Ce n’est pas une question de remplacer l’existant, mais de le compléter avec un outil dédié, conçu pour répondre à cet enjeu précis. Parfois, faire un pas de côté technologique, c’est ouvrir la voie à un véritable saut de performance.

C’est dans cette logique que HawkeyeBSB a été créé ?

Exactement. À l’origine, HawkeyeBSB a été conçu pour répondre à un besoin très concret exprimé par le terrain : celui des trésoriers en quête de visibilité et de contrôle sur leurs frais bancaires. L’outil a été co-construit avec eux, en lien étroit avec nos équipes conseil spécialisées en cash management.

Ces experts avaient besoin d’une solution robuste pour analyser les factures bancaires, détecter les écarts avec les conditions tarifaires négociées ou les prix de marché, et simuler les économies réalisables.

HawkeyeBSB n’est donc pas un outil né d’un cahier des charges logiciel classique, mais d’un besoin opérationnel partagé entre praticiens. Aujourd’hui, il est utilisé par plus d’une centaine de groupes internationaux et permet de décrypter les factures bancaires sur un périmètre très large, couvrant plus de 110 pays et  575 couples banque-pays.

Qu’est-ce qui rend l’outil particulièrement performant en 2025 ?

En 2025, l’un des grands atouts d’HawkeyeBSB, c’est la mise à disposition d’un reporting Power BI conçu spécifiquement pour les utilisateurs de la plateforme. Il ne s’agit pas d’une simple fonctionnalité intégrée, mais d’un véritable livrable : un tableau de bord prêt à l’emploi, pensé par nos équipes pour répondre aux principales questions que se posent les trésoriers.

Ce reporting offre une synthèse instantanée, lisible et standardisée des données clés : coûts par banque, par pays, par type de service… En un clic, l’utilisateur accède à une vision claire de sa consommation de services bancaires. Ce format facilite grandement le partage en interne – avec les trésoriers locaux, la direction générale – mais aussi en externe, avec les partenaires bancaires.

C’est un outil de pilotage opérationnel autant qu’un support de dialogue, qui permet de diffuser une information homogène et fiable à tous les niveaux.

Et sur le plan de l’ergonomie et de l’autonomie utilisateur ?

C’est un axe clé. Nous avons retravaillé toute l’interface pour qu’elle soit exploitable en toute autonomie, sans besoin de formation poussée. Grâce au mode SaaS, un utilisateur peut se connecter et en quelques minutes accéder à ses périmètres, ses dashboards, et commencer à travailler.

Nous avons aussi développé une approche multi-utilisateur, pour impliquer les trésoriers locaux. C’est essentiel : ce sont eux qui ont la meilleure connaissance du terrain, et ils doivent pouvoir suivre leurs coûts, détecter les anomalies, et dialoguer plus efficacement avec leurs banques.

Vous avez également élargi la cible des entreprises pouvant tirer bénéfice de votre outil ?

L’idée est que nos capacités technologiques ne soient plus réservées aux grands groupes, multibancarisés et présents dans de nombreux pays ou disposant d’un grand nombre de filiales. Notre outil est financièrement intéressant en termes de retour sur investissement même pour des groupes qui n’ont que quelques relations bancaires et monopays.

Quelles sont les prochaines évolutions prévues pour la plateforme ?

Nous revisitons actuellement l’approche d’analyse des écarts entre les conditions tarifaires négociées et les prix effectivement facturés. L’objectif est de proposer une identification dynamique des écarts, plus fluide et plus intuitive pour l’utilisateur.

Concrètement, cette nouvelle fonctionnalité permettra d’avoir, en un clin d’œil, une vision synthétique des écarts bancaires : sur quels services, avec quelles banques, et à quelle hauteur. Ce sera un outil puissant de contrôle et de dialogue, conçu pour gagner en réactivité et en transparence.

Son lancement est prévu pour l’automne 2025, et il marquera une étape clé dans notre mission : aider les trésoriers à reprendre la main sur la qualité et l’audit de leur relation bancaire.

En conclusion, quelle vision portez-vous pour l’avenir du suivi des frais bancaires ?

Notre ambition, c’est de rendre le suivi bancaire aussi stratégique et automatisé que le suivi budgétaire ou les prévisions de trésorerie. Il faut sortir de la logique d’audit ponctuel pour aller vers un pilotage continu, partagé, documenté.

Avec HawkeyeBSB, nous voulons donner aux trésoriers les outils d’analyse et de dialogue qui leur manquaient. Pas uniquement pour économiser, mais pour reprendre la main sur un domaine trop longtemps laissé de côté. Et ça, ce n’est plus réservé aux grands groupes. Nous rendons cela possible pour tous.

 En bref

  • + de 110 pays et 575 couples banque-pays intégrés dans l’outil
  • 300 millions € de factures monitorées chaque mois
  • 2 000 milliards € analysés depuis la création
  • Tarification basée sur le nombre de couples banque-pays
  • Reporting avancé PowerBI intégré
  • Fonction de réconciliation automatique prévue pour la rentrée 2025 – soyez les premiers à en bénéficier !

En savoir plus 

HawkeyeBSB White Paper

Pendant des décennies, les entreprises ont privilégié la carte bancaire comme moyen de paiement principal, en assumant ses coûts et les risques liés à la fraude. Mais cette situation évolue.

Les paiements bancaires – souvent appelés « Pay by Bank », « Open Banking » ou « paiements de compte à compte (A2A) » – gagnent du terrain. Ce n’est pas un simple effet de mode. Les gouvernements et les régulateurs encouragent activement le développement d’alternatives de paiement plus économiques et plus sûres, et les avancées technologiques rendent cela possible.

Un peu de terminologie

Les paiements de compte à compte (A2A) désignent un processus par lequel les fonds sont transférés directement d’un compte bancaire à un autre, en empruntant des infrastructures de paiement déjà en place comme les virements SEPA, l’ACH ou les Faster Payments.

L’Open Banking, quant à lui, est un cadre à la fois technique et réglementaire qui permet à des acteurs non bancaires – souvent des fintechs – d’accéder de manière sécurisée aux données bancaires et de faciliter les transferts d’argent via des API standardisées. Les paiements A2A peuvent ainsi être initiés par des services utilisant l’Open Banking.

Le Pay by Bank est une méthode de paiement proposée par les commerçants à leurs clients. Concrètement, il peut prendre la forme d’un bouton Pay by Bank affiché sur la page de paiement d’un site e-commerce, aux côtés des options habituelles comme la carte bancaire. Cette fonctionnalité repose souvent sur des fintechs Open Banking ou des prestataires de services de paiement (PSP) qui permettent d’initier des flux A2A.

L’essor du Pay by Bank : pourquoi un tel engouement ?

Partout dans le monde, entreprises et consommateurs cherchent des moyens de paiement plus économiques, plus rapides et plus sûrs. Cette tendance favorise l’adoption croissante des services d’Open Banking et des systèmes de paiement en temps réel, qui contournent les réseaux traditionnels de cartes.

Le Pay by Bank s’impose aujourd’hui comme un acteur clé de cette transformation.

  • Une innovation portée par la réglementation

En Europe et au Royaume-Uni notamment, de nouvelles réglementations obligent les banques à ouvrir leur infrastructure aux fintechs. Cela permet d’initier des paiements directs entre comptes, sans passer par les réseaux de cartes. Résultat : des transactions plus rapides, plus transparentes et moins coûteuses.

  • Des économies substantielles pour les entreprises

Les paiements par carte entraînent des frais de traitement, souvent compris entre 1 % et 4 % du montant de la transaction, selon le marché et le type de carte. À l’inverse, les paiements Pay by Bank impliquent moins d’intermédiaires, ce qui réduit considérablement les coûts. Pour les commerçants à fort volume ou avec un panier moyen élevé, le gain peut être significatif.

  • Moins de fraude, moins de rétrocessions

Les paiements par carte sont vulnérables à la fraude en cas de compromission des données. À l’inverse, le Pay by Bank repose sur des protocoles d’authentification forte (souvent biométriques) et sur des connexions bancaires sécurisées. Cela limite les risques de fraude et réduit les litiges et rétrocessions, contribuant à une meilleure prévisibilité des revenus pour les commerçants.

  • Un service client optimisé

En cas d’annulation ou de retour, les remboursements peuvent être traités plus rapidement avec le Pay by Bank — parfois même instantanément une fois validés par le commerçant. De plus, les paiements initiés via API offrent des données enrichies, facilitant le suivi, la recherche et le rapprochement des commandes. Cela se traduit par une meilleure expérience client et une fidélisation accrue.

  • Un règlement accéléré et de meilleurs flux de trésorerie

Alors que les paiements par carte peuvent prendre plusieurs jours à être réglés, les paiements bancaires compatibles avec l’Open Banking sont souvent quasi-instantanés. Ils permettent un transfert rapide des fonds, améliorent la trésorerie et réduisent les besoins en fonds de roulement.
Aux États-Unis, les paiements via ACH peuvent être légèrement plus longs à régler et comportent certains risques post-confirmation (erreurs ou rejets), mais ces inconvénients sont souvent compensés par les gains liés à une mise en œuvre bien maîtrisée.

Qui profite le plus du Pay by Bank ?

Le Pay by Bank concerne de nombreux secteurs d’activité, mais certains tirent particulièrement bien parti de ses avantages.

Pour les commerçants

E-commerce et vente au détail

Des frais de transaction réduits se traduisent par une amélioration directe des marges. Les commerçants peuvent même encourager l’usage de Pay by Bank en proposant des remises à leurs clients optant pour cette méthode.

Paiements B2B

Les entreprises qui effectuent ou reçoivent des paiements de factures importantes – notamment dans l’industrie ou les services professionnels – peuvent réaliser des économies significatives par rapport aux cartes d’entreprise ou aux virements bancaires traditionnels.

Services d’abonnement et paiement de factures

Les fournisseurs de services publics, télécoms ou SaaS peuvent optimiser leur flux de trésorerie, réduire les échecs de paiement et faciliter la gestion des abonnements récurrents.

Transactions de luxe et de grande valeur

Dans les secteurs de l’automobile, de la bijouterie ou de l’immobilier, les frais élevés liés aux paiements par carte peuvent être évités, tout en garantissant des paiements rapides et sécurisés.

Pour les clients

Les consommateurs aussi bénéficient de l’expérience Pay by Bank :

  • Sécurité de niveau bancaire grâce à l’authentification forte
  • Remboursements plus rapides en cas de retour ou d’annulation
  • Certitude des flux de trésorerie avec une visibilité immédiate sur leurs dépenses

Cependant, faire adopter le Pay by Bank par les consommateurs reste un défi pour les commerçants. Une stratégie d’incitation adaptée au profil des clients et au modèle économique est essentielle. Cela peut inclure des remises, une meilleure expérience utilisateur ou des avantages exclusifs.

Une solution pas toujours universelle

Il convient toutefois de noter que Pay by Bank n’est pas adapté à tous les modèles d’affaires ni à tous les environnements de paiement. Une analyse préalable des coûts, des volumes de transaction et des attentes clients est indispensable pour en évaluer la pertinence et le potentiel de retour sur investissement.

Mise en œuvre : Quelle est la difficulté ?

L’une des questions les plus fréquentes posées par les commerçants concerne la complexité de mise en œuvre du Pay by Bank. La réponse varie en fonction de deux facteurs clés : la maturité des processus techniques de l’entreprise et les capacités des fournisseurs de services de paiement (PSP) déjà en place.

Dans la majorité des cas, l’intégration du Pay by Bank peut être classée selon trois niveaux de complexité :

  1. Mise en œuvre simple

Si votre entreprise collabore déjà avec un PSP proposant une large gamme de méthodes de paiement locales et alternatives, l’intégration du Pay by Bank peut être rapide et peu contraignante. Il s’agit souvent d’un simple ajout de fonctionnalité via l’interface existante.

  1. Mise en œuvre modérément complexe

Si votre PSP actuel ne propose pas de Pay by Bank, vous devrez envisager de nouveaux partenaires, intégrer des APIs spécifiques et ajuster certains processus opérationnels et financiers. Cette phase nécessite une coordination technique plus poussée, mais reste accessible pour une entreprise structurée.

  1. Mise en œuvre complexe

Dans un contexte de transformation plus globale – par exemple si votre entreprise vend sur plusieurs marchés ou prévoit de refondre son écosystème de paiement (remplacement des acquéreurs, refonte de la gestion des fraudes ou de la tokenisation) – le déploiement du Pay by Bank devient une composante d’un projet plus stratégique et multidimensionnel.

Étapes clés pour bien démarrer

Quelle que soit la complexité du projet, les premières étapes sont déterminantes :

  • Évaluer l’analyse de rentabilité : mesurer les économies potentielles, les risques et les gains opérationnels.
  • Étudier les cas d’usage et les flux de paiement concernés.
  • Définir une stratégie d’adoption client cohérente avec les parcours d’achat existants.

Chez Redbridge, nous accompagnons les commerçants dans cette réflexion : évaluation économique, impact sur les processus, stratégie d’activation… Nous vous aidons à déterminer si le Pay by Bank est un levier pertinent et viable pour enrichir votre architecture de paiement.

Le point de vue de Redbridge : pourquoi il est temps d’agir

Le Pay by Bank s’impose comme l’un des sujets majeurs dans le monde des paiements. Pourtant, malgré l’intérêt croissant, de nombreuses entreprises hésitent encore à franchir le pas.

Cette prudence est compréhensible. L’innovation dans le domaine des paiements s’accompagne souvent de zones d’incertitude : nouvelles réglementations, nouveaux acteurs, nouvelles technologies.

Mais attendre trop longtemps, c’est risquer de se faire distancer.

Les entreprises qui adoptent Pay by Bank aujourd’hui peuvent :

  • Réduire durablement leurs coûts de paiement, en limitant les frais de traitement et les intermédiaires
  • Renforcer la sécurité et se protéger plus efficacement contre la fraude
  • Offrir une expérience client modernisée, avec des paiements fluides, transparents et en temps réel
  • Préparer l’avenir de leur stratégie de paiement, alors que l’adoption de ces solutions s’accélère à l’échelle mondiale

L’opportunité est là. Êtes-vous prêt à la saisir ?

Chez Redbridge, nous accompagnons les entreprises dans leur transition vers le Pay by Bank, de l’évaluation à la mise en œuvre.

Nous avons aidé des acteurs B2B et D2C à déployer ces solutions, qu’il s’agisse de l’ACH aux États-Unis, de l’Open Banking au Royaume-Uni ou de flux SEPA en Europe.

Parlons-en.

Contactez-nous dès aujourd’hui pour découvrir comment le Pay by Bank peut s’intégrer à votre feuille de route en matière de paiements.

Gabriel Lucas, membre de l’équipe conseil en paiement de Redbridge, décrypte les facteurs qui font le succès du Buy Now Pay Later (BNPL) auprès des commerçants et détaille ses perspectives sur la réglementation et la consolidation des acteurs de cette solution.

Cet entretien a été initialement publié dans le rapport « Buy Now, Pay Later – Report 2025 » du magazine The Papers.

En permettant aux consommateurs de différer le règlement de leurs achats, souvent en plusieurs échéances, le Buy Now, Pay Later (BNPL) s’est imposé comme une pratique courante. Quelles sont les tendances actuelles de cette solution de paiement ?

Gabriel Lucas, Redbridge – Depuis nos premiers articles sur le Buy Now, Pay Later (BNPL) en 2022, le paysage a considérablement évolué. La solution, autrefois perçue comme une innovation, est devenue une option de paiement courante. Initialement porté par des fintechs orientées vers le commerce en ligne, le BNPL est aujourd’hui proposé par l’industrie bancaire et les géants du paiement. Parallèlement, la réglementation se durcit, notamment en Union européenne, au Royaume-Uni et aux États-Unis, avec des mesures de protection des consommateurs renforcées, comme l’illustre récemment le cas des Pays-Bas.

Pour les prestataires de services de paiement (PSP) proposant cette solution, l’objectif n’est plus l’expansion rapide, mais la recherche de rentabilité. La hausse des coûts de financement et l’augmentation des défaillances obligent à affiner les modèles de risque et à revoir les tarifs, certains ayant doublé en moins d’un an.

Les partenariats se renforcent, avec une intégration croissante du BNPL dans les logiciels de caisse, les applications bancaires et le financement B2B. Des collaborations stratégiques, comme celles entre Klarna et Adyen ou J.P. Morgan, illustrent cette tendance. Par ailleurs, le marché voit émerger une distinction de plus en plus marquée entre les solutions BNPL à court terme sans intérêt, privilégiées pour les achats du quotidien d’une part, les plans de paiement échelonnés sur le long terme avec intérêt, qui se rapprochent des modèles de crédit traditionnel, d’autre part.

La hausse des taux d’intérêt et l’augmentation des défauts de paiement contraignent les acteurs du Buy Now, Pay Later à ajuster leurs modèles de risque et à revoir leurs tarifs, certains ayant doublé en moins d’un an.

Au-delà du battage médiatique, quels avantages concrets le BNPL offre-t-il aux consommateurs et aux commerçants ?

Le Buy Now, Pay Later (BNPL) offre aux consommateurs une flexibilité accrue par rapport au paiement par carte de crédit. La possibilité de fractionner les paiements sans intérêt (à condition de respecter les échéances) séduit particulièrement les acheteurs soucieux de leur budget, notamment les jeunes qui redoutent l’endettement lié aux cartes à débit différé. De plus, la fluidité du passage en caisse en fait une alternative attrayante aux solutions de crédit consommation et crédit renouvelable traditionnelles.

Un aspect souvent éludé concerne la gestion des litiges. En cas de problème lors du paiement, les clients peuvent se sentir déconcertés d’être, dans la plupart des cas, renvoyés vers le prestataire BNPL plutôt que vers le commerçant auprès duquel ils ont effectué leur achat.

Pour les commerçants, le BNPL peut améliorer les taux de conversion, augmenter la valeur des commandes et faciliter l’acquisition de nouveaux clients, bien que les résultats varient selon l’activité. Un conseil : ne partez pas du principe que ce qui fonctionne ailleurs fonctionnera forcément pour vous, surtout dans la sphère B2B. L’un des avantages majeurs du BNPL réside dans le fait que les prestataires du service prennent en charge le risque de crédit, permettant aux commerçants d’être payés immédiatement.

Toutefois, le BNPL n’est pas une solution universelle. Contrairement aux cartes de crédit, son utilisation est limitée à certains commerçants et il manque souvent d’avantages tels que la protection contre la rétrofacturation (chargeback) ou l’assurance-achat. Son coût dépend principalement des pénalités de retard et des intérêts appliqués aux paiements étalés sur longue période.

Le Buy Now, Pay Later (BNPL) est généralement lié à la vente au détail et au commerce en ligne, mais peut-il transformer d’autres secteurs ? Quels sont les facteurs clés de son succès selon les types de commerçants ?

Le potentiel du BNPL s’étend au-delà du commerce de détail, avec des cas d’usage probants dans les secteurs du voyage, de l’hôtellerie et de la santé, où les paiements échelonnés rendent les achats importants plus accessibles. Même les transactions B2B sont en train d’adopter un financement de type BNPL pour optimiser les flux de trésorerie. Le succès dépend de la taille du ticket, du comportement de paiement et de la réglementation. Les achats importants et peu fréquents (voyages, soins médicaux, etc.) sont plus intéressants que les biens de consommation courante. Les industries dont les remboursements sont prévisibles et le risque de défaillance faible attirent les fournisseurs de BNPL, tandis que des règles de prêt plus strictes peuvent en limiter l’applicabilité. Les entreprises ou les commerçants dont les marges sont étroites trouvent souvent les solutions BNPL trop coûteuses et choisissent plutôt de répercuter les frais sur les clients (une approche respectueuse de la réglementation, car la perception d’une surtaxe ne peut être appliquée à l’heure actuelle) ou de développer des solutions internes. Certains se tournent également vers des fournisseurs en marque blanche, qui offrent une solution équilibrée en gérant la majeure partie de la charge de travail informatique et en assumant le risque.

Le BNPL est souvent associé à la vente au détail et au commerce électronique, mais peut-il changer la donne dans d’autres secteurs ? Quels sont les facteurs qui déterminent son succès pour les différents commerçants ?

Le potentiel du Buy Now, Pay Later (BNPL) dépasse largement le commerce de détail. Il trouve des applications convaincantes dans des secteurs tels que le voyage, l’hôtellerie et la santé, où le paiement échelonné facilite l’accès à des achats plus coûteux. Même le marché B2B commence à intégrer des solutions BNPL pour optimiser les flux de trésorerie et améliorer la gestion financière des entreprises.

Le succès du BNPL repose sur plusieurs facteurs clés.

La taille du ticket moyen : Plus l’achat est important et peu fréquent (ex. voyages, soins médicaux), plus le BNPL devient attractif.

Le comportement de paiement : Les secteurs où les remboursements sont prévisibles et le risque de défaut limité intéressent particulièrement les prestataires BNPL.

La réglementation : Des règles de prêt plus strictes peuvent freiner l’adoption du BNPL dans certaines régions ou industries.

Toutefois, le BNPL n’est pas toujours viable pour tous les commerçants. Ceux dont les marges sont trop faibles trouvent souvent ces solutions trop coûteuses. Certains choisissent alors de répercuter les frais sur les clients, bien que cette approche doive respecter les cadres réglementaires en vigueur. D’autres développent des solutions internes ou optent pour des prestataires en marque blanche, qui prennent en charge la gestion technique et le risque financier, offrant ainsi un compromis efficace.

Pression des régulateurs, préoccupations en matière de rentabilité… le modèle économique du Buy Now Pay Later est-il soutenable ?

La supervision par les autorités réglementaires constitue le principal enjeu. Les gouvernements et les régulateurs financiers s’attachent à protéger les consommateurs, en mettant l’accent sur la transparence, l’évaluation de la solvabilité et l’information sur le crédit. Désormais, les fournisseurs de BNPL doivent appliquer des vérifications de solvabilité plus strictes et communiquer les conditions contractuelles avec davantage de clarté. Ces exigences pourraient ralentir l’adoption du service et alourdir les coûts d’exploitation.

Par ailleurs, la finance intégrée ouvre de nouvelles perspectives en étendant l’usage du BNPL au-delà des caisses traditionnelles du commerce électronique. Son intégration dans les applications bancaires et les portefeuilles numériques pourrait favoriser une adoption plus large et renforcer l’ancrage du modèle.

Enfin, la rentabilité demeure un sujet clé. Le modèle initial du BNPL, fondé principalement sur les commissions perçues auprès des commerçants, subit la pression de la hausse des taux. Pour y faire face, de nombreux fournisseurs explorent de nouvelles sources de revenus, telles que les prêts fractionnés avec intérêts, les modèles par abonnement et les pénalités de retard. Toutefois, un recours excessif aux pénalités pourrait entamer la confiance des consommateurs et susciter une réaction défavorable des régulateurs.

La viabilité du modèle repose ainsi sur un équilibre entre croissance et crédit responsable. Les acteurs capables de renforcer leur gestion du risque, de diversifier leurs revenus et d’opérer dans un cadre réglementé seront mieux positionnés pour s’inscrire dans la durée. Quant aux commerçants, ils doivent évaluer leurs partenariats BNPL avec précaution, en veillant à ce qu’ils favorisent les ventes sans imposer de charges financières excessives aux clients.

Quel avenir pour le BNPL ? Consolidation, innovations, déclin ?

Le marché du BNPL semble voué à se consolider. Les grandes institutions financières et les géants du paiement multiplient les acquisitions ou les partenariats avec des fournisseurs de BNPL, tandis que les fintechs de taille plus modeste, à la rentabilité incertaine, risquent d’éprouver des difficultés à survivre de manière indépendante. Les pressions des régulateurs pourraient accélérer le phénomène en poussant les acteurs les plus fragiles à se retirer du marché, laissant place à un nombre restreint de prestataires dominants.

L’innovation va continuer de transformer le secteur. Les modèles de souscription basés sur l’IA permettront une meilleure évaluation des risques, réduisant ainsi les taux de défaillance. Par ailleurs, la finance intégrée promet d’élargir la portée du BNPL au-delà des logiciels de caisses traditionnelles, en l’intégrant aux applications bancaires et aux portefeuilles numériques.

Le BNPL pourrait également évoluer vers des services financiers plus complets, en proposant des outils d’épargne et des solutions favorisant le développement du crédit. Si l’adoption risque de ralentir dans les régions où la réglementation fixe un cadre strict, la demande pour des options de paiement flexibles restera forte. Tant que les fournisseurs sauront s’adapter aux évolutions du marché et aux attentes des consommateurs, le BNPL continuera d’occuper une place clé dans l’écosystème des paiements, mais dans un cadre plus responsable et durable.

Domingos Antunes, responsable trésorerie et financement du groupe Décathlon, nous dévoile comment l’enseigne a repensé son organisation de trésorerie en misant sur la donnée comme levier stratégique. Retour sur cette transformation conçue avec Redbridge pour accompagner la montée en compétence de l’équipe, réduire les risques, optimiser le pilotage financier et, pour la suite, cibler des économies.

Pourriez-vous décrire brièvement l’organisation de la trésorerie du groupe Décathlon ?

Domingos Antunes : Décathlon est une enseigne de distribution de matériel de sports et de loisirs implantée dans 60 pays. Le groupe réalise un chiffre d’affaires annuel de 16 milliards d’euros à travers un modèle qui, outre l’activité de distribution, intègre de l’immobilier, de la logistique et des centres de productions. Ainsi, dans plusieurs régions, Décathlon est structuré localement en trois ou quatre entités aux cycles d’activité distincts.

Notre organisation de trésorerie s’est bâtie sur un principe de subsidiarité. Elle mobilise 144 personnes, à temps plein ou à temps partiel, réparties à travers les différentes zones géographiques où le groupe est implanté.

La diversité des pratiques de la trésorerie dans le monde, combinée au défi des décalages horaires et des cut-offs bancaires, rend impossible toute centralisation complète de la trésorerie. Néanmoins, l’évolution du métier de la trésorerie s’accompagne d’une exigence de spécialisation accrue des praticiens et nous amène à considérer une mutualisation des ressources à l’échelon régional.

Quels bénéfices attendez-vous de la mutualisation à l’échelon régional des ressources de trésorerie ?

La question s’examine sous les angles de l’efficience d’une centralisation accrue du cash, d’une réduction des risques – les liquidités conservées sur des comptes dans une zone et une devise bien maîtrisées étant toujours moins exposées que des avoirs dispersés dans des régions plus incertaines – ainsi que, du point de vue des équipes, d’un recentrage des missions et d’un renforcement des compétences.

Il y a trois ans, nous avons examiné les bénéfices d’une mutualisation des ressources de trésorerie pour la zone APAC à Singapour. L’étude a mis en évidence les avantages de la centralisation de notre cash et de la mutualisation des flux d’acquisition monétique. Elle a également souligné les limites de notre organisation décentralisée, fondée sur des collaborateurs polyvalents. En effet, ces dernières années, Décathlon avait développé un outil de trésorerie interne aux fonctionnalités avancées, mais qui s’est révélé peu exploité par les opérateurs.

Conçue au départ comme une validation de principe, cette analyse a ainsi ouvert la voie à une réflexion plus large en interne sur l’organisation cible de trésorerie.

Pourquoi avoir choisi de faire appel à un consultant pour définir le modèle opérationnel cible de la trésorerie ?

Mener un tel projet en interne est toujours un défi. Il est naturel de se raccrocher à l’existant et de sous-estimer l’ampleur des changements nécessaires. Nous avons donc ressenti le besoin d’un regard externe capable de nous sortir de notre zone de confort en confrontant nos convictions sur le modèle cible, les processus, les aspects techniques de la trésorerie, ainsi que sur la technologie et les outils.

Nous avons choisi Redbridge, partenaire de longue date de la direction financière de Décathlon. Nous apprécions l’expertise de ses équipes en matière de trésorerie, mais surtout, nous comptions sur leur rigueur et leurs prises de position affirmées pour nous aider à faire accepter et réussir ce changement.

Quel a été l’apport de Redbridge dans l’élaboration du nouveau modèle opérationnel cible ?

Les consultants de Redbridge nous ont poussé à intégrer des choix plus structurants, plus pérennes, qui permettent la montée en compétences de nos opérateurs de trésorerie.

Le cahier des charges a été révisé en tenant compte des contraintes liées à la communication bancaire, un domaine souvent méconnu des équipes de trésorerie. Nous avons ensemble fait le choix d’abandonner notre outil interne de trésorerie au profit d’une plateforme standard. Redbridge nous a aidés à distinguer les discours commerciaux des réelles capacités des éditeurs.

Enfin, l’intervention de Redbridge a permis de structurer et rythmer ce projet de transformation en séquençant et en coordonnant les tâches. Notre conseil a joué un un rôle clé dans la gestion de nos relations avec l’ensemble des partenaires, en veillant à ce que chacun respecte ses engagements lorsqu’il s’agit de délivrer.

Comment ce projet va-t-il transformer l’organisation de la trésorerie de Décathlon ?

Avec ce projet, Décathlon abandonne son système de trésorerie propriétaire, actuellement déployé dans 10 pays, pour le remplacer par deux modules plus standardisés : l’un dédié à la trésorerie centrale et aux Global Treasury Centers, l’autre destiné aux trésoreries locales.

Dans un premier temps, l’outil pour les centres de trésorerie régionaux sera déployé sous une version allégée, axée sur la gestion des paiements. Le Forex, principalement géré par la trésorerie centrale, sera traité séparément. Pour les trésoreries locales, la solution offrira un tableau de bord accessible aux directeurs financiers et aux contrôleurs financiers, leur fournissant une vue en temps réel sur la position de trésorerie, la dette et les prévisions.

En Europe, Décathlon a choisi d’implanter son centre de trésorerie régional au Portugal, où sont déjà basés un pôle comptabilité et des équipes de trésorerie. L’objectif est d’instaurer une organisation fluide, favorisant une communication efficace entre comptabilité et trésorerie afin de répondre rapidement aux demandes des responsables financiers locaux.

Où en est Décathlon dans le déploiement de son nouveau modèle et quelles sont les prochaines étapes du projet ?

L’outil de trésorerie est désormais sélectionné. Décathlon effectue actuellement des démonstrations (proof of concept – POC) au sein de ses centres de trésorerie régionaux, afin de valider les prérequis et de réaliser le bêta-testing des premiers modules.

D’ici fin 2025, l’objectif est de déployer un premier module cash sur un périmètre intégrant la holding du groupe ainsi que le centre de trésorerie régional APAC, qui sera implanté à Singapour. En parallèle, des POC seront menés dans les trésoreries locales asiatiques, notamment en Chine – un marché complexe pour la gestion de trésorerie – et dans un second pays plus standardisé, à savoir la Malaisie ou Hong Kong. En Europe, les tests seront réalisés en Belgique, pour refléter un environnement bien structuré, et en Suisse, un pays présentant des spécificités liées aux devises et à la diversité de ses activités.

Les modules connexes seront déployés progressivement, en commençant par le Forex, suivi des financements. L’objectif est de paralléliser les déploiements de nos différents modules afin de finaliser le projet courant 2026.

 

Pourquoi le nouveau modèle de trésorerie promet de transformer la gestion financière du groupe ?

Parce que nous allons disposer de plus de données pour piloter notre gestion financière. L’équipe IT dédiée à la trésorerie chez Décathlon compte sept personnes, directement rattachées à la direction financement-trésorerie du groupe. Jusqu’ici centrée sur la technologie, elle évolue vers une approche où la donnée, son accessibilité et sa qualité prennent une place prépondérante.

Grâce à cette orientation data, intégrée au cœur du projet, l’objectif est d’équiper le groupe d’un outil de trésorerie performant, capable de produire des prévisions précises et de s’adapter aux variations économiques et aux chocs géopolitiques sans complexité excessive.

Au-delà de la technologie, ce projet vise à recentrer les ressources de trésorerie sur l’analyse et la stratégie. Les équipes seront davantage en mesure d’optimiser les coûts de fonctionnement. Par exemple, Décathlon réalise chaque semestre des opérations de change pour un montant total de 8 milliards d’euros, sans que leurs coûts et frais associés ne soient réellement challengés. Ce projet ouvre donc la porte à d’importantes économies.

Une fois cette nouvelle organisation de trésorerie axée sur la donnée en place, il reviendra aux équipes d’identifier de nouvelles sources d’économies et de proposer des projets stratégiques alignés avec les attentes de la direction générale.

 

Cet article a également été publié dans La Lettre du Trésorier du mois de mars 2025.

 

Force est de constater que l’affacturage inversé (reverse factoring) n’a pas décollé en France. Si en 2023, le volume des créances mobilisées a atteint 427 milliards d’euros, l’affacturage inversé n’a contribué qu’à hauteur d’à peine 3 % à la production totale et stagne en volume depuis 2020, selon l’Association des sociétés financières.

Il semble que tout soit réuni pour que cette situation perdure, à moins que les freins structurels au développement du reverse factoring ne soient levés, ce qui est souhaitable car les bénéfices pour les grandes entreprises et leurs fournisseurs sont significatifs.

La mise en œuvre d’un programme exige d’énormes efforts de la part du donneur d’ordres : une communication intra-métier approfondie, un travail de pédagogie auprès des équipes internes, une adaptation des systèmes d’information, un soutien actif au plus haut niveau, et une sélection rigoureuse des partenaires financiers. A cela s’en ajoutent d’autres, immenses, pour susciter l’adhésion des fournisseurs, puis leur participation active et croissante dans le temps.

Mais ces défis opérationnels ne sont qu’une partie du problème. Des obstacles plus fondamentaux entravent l’adoption de ces dispositifs. En France, plus grand marché européen de l’affacturage et deuxième mondial après la Chine, les leaders du secteur ne cherchent pas à promouvoir le reverse factoring.

En 2023, les sociétés d’affacturage françaises ont enregistré un produit net bancaire de 1,24 milliard d’euros et réalisé un résultat net agrégé de 379 millions d’euros. Cette rentabilité exceptionnelle, supérieure à 30 %, est paradoxalement un frein au développement de l’affacturage inversé.

Les factors n’ont pas intérêt à promouvoir tels montages, si ce n’est pour répondre à la demande d’un client donneur d’ordres. L’affacturage est une activité parfaitement rôdée, optimisée, au coût du risque limité, à la faible consommation de fonds propres, et qui concerne quelque 30 000 entreprises en France. Un projet d’affacturage inversé n’a pas ces attributs, en premier lieu à cause du rôle central joué par le donneur d’ordres.

En conséquence, les acteurs français n’ont guère fait la promotion sincère de ce dispositif auprès des grandes entreprises. Ils n’ont pas suffisamment investi depuis une décennie en comparaison de leurs homologues anglais, espagnols et américains notamment, ou de nombreuses fintechs européennes ou américaines.

Optimiser le BFR ? pas le bon objectif

Dans l’immense majorité des cas, le leitmotiv d’un acheteur à l’origine d’un programme consiste à créer les conditions permettant d’améliorer ses termes de paiement fournisseurs, cela selon différentes modalités. Le donneur d’ordres peut par exemple négocier avec ses fournisseurs des termes allongés en échange de la mise à disposition de son programme d’affacturage inversé, qui neutralise lesdits termes pour le fournisseur, payé par anticipation.

Il peut aussi faire l’impasse sur les termes de paiement, mais dans ce cas, le débit du donneur d’ordres est décalé : le financeur du programme supporte le décalage jusqu’au débit ainsi différé. Cet aménagement peut s’analyser comme une contrepartie offerte par le financeur en échange de son rôle dans le programme, ou, en somme, comme une rétrocession douce. Cet objectif purement financier d’amélioration du capital circulant, du cash, mais aussi de la dette nette et du levier financier, est légitime. Malheureusement, il est responsable de l’abandon de nombre de programmes.

Il peut s’avérer complexe de solliciter un allongement des délais de paiement auprès des fournisseurs : l’exercice peut être fastidieux, donc improbable, quand on en dénombre des milliers ; il peut être périlleux au regard de l’encadrement des délais de paiement ; ou tout simplement se heurter à la réticence des fournisseurs.

Et si le montage se borne à différer le remboursement du financeur – qui a donc payé le fournisseur – par le donneur d’ordres, il peut sembler délicat que l’encours supporté par le financeur continue d’être présenté comme une dette fournisseur. Une telle présentation nécessite de démontrer que la substance et les caractéristiques de cette dette ne sont pas modifiées.

Ce que l’affacturage permet dans un arrangement déconsolidant portant sur les receivables, de façon assez solide et pérenne, est certainement, à long terme, plus fragile s’agissant des payables en affacturage inversé. Viser l’amélioration du besoin en fonds de roulement de l’acheteur au moyen d’un programme requiert de déployer des moyens considérables pour susciter l’adhésion de toutes les parties, cela dans un contexte où le Financial Accounting Standards Board et l’International Accounting Standards Board ont durci les règles comptables en la matière.

Ce constat plaide en faveur d’un changement de paradigme où les entreprises seraient invitées à abandonner une logique exclusivement centrée sur l’optimisation du cash-flow pour adopter des ambitions plus responsables et durables.

Les bons objectifs à servir

En mettant à profit leur profil de crédit, les grandes entreprises peuvent offrir à leurs fournisseurs un accès à des financements plus avantageux et plus flexibles que ceux disponibles naturellement sur leur marché local. Ce soutien renforce la stabilité de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.

Un programme bien conçu peut être perçu comme une démarche responsable, contribuant à resserrer les liens entre l’entreprise et ses fournisseurs. Ce climat de confiance favorise un partenariat durable.

En offrant des conditions encore plus attrayantes aux fournisseurs qui s’engagent dans des initiatives ESG, les donneurs d’ordres peuvent aligner leurs programmes avec leurs engagements en matière de responsabilité sociale des entreprises tout en incitant leurs partenaires à adopter des pratiques plus responsables.

En dédiant le traitement des paiements à l’opérateur en charge du programme, ce dernier peut endosser une responsabilité plus forte dans les risques de piratage et de fraude des opérations.

Les délais d’approbation des factures fournisseurs varient considérablement selon les métiers et les organisations. Un programme d’affacturage inversé, dont la matière première est constituée des bons à payer, peut contribuer à améliorer ces processus au fil du temps.

De l’or entre les mains de la comptabilité

Seule la comptabilité fournisseurs du donneur d’ordres a connaissance des factures bonnes à payer à un instant t. Cette information vaut de l’or si elle est transmise à un tiers financier amené à payer par anticipation les fournisseurs, car le paiement s’effectue alors avec l’assurance que le donneur d’ordres paiera.

La quasi-totalité des programmes d’affacturage fonctionne sans approbation préliminaire du débiteur sur la facture achetée, son montant, sa devise, sa date de règlement.

Ce principe d’approbation des factures n’est donc pas un détail : dans le cadre de l’affacturage, le factor n’a aucune certitude sur le paiement à terme des factures cédées, tandis qu’en présence d’un affacturage inversé, tout paiement anticipé en faveur d’un fournisseur se fera en sachant au préalable que l’acheteur paiera à l’échéance.

Facilitateurs de succès

Un tel projet, parce qu’il est synonyme de changement, rencontrera toujours des obstacles. Mais quelques règles peuvent faciliter sa mise en œuvre.

L’objectif d’amélioration du besoin en fonds de roulement doit être écarté, même si les prestataires argumentent le contraire. En amont, le donneur d’ordres doit se demander pourquoi il est lui-même souvent peu enclin à participer à de tels programmes en sa qualité de fournisseur (prix peu attrayant, manque de temps, etc.).

Il faut viser des conditions de prix les plus compétitives possible pour les fournisseurs : l’écart entre les conditions usuellement payées par le fournisseur auprès de ses financeurs et celles payées au travers du programme qui lui est proposé peut être très significatif (plusieurs centaines de points de base).

Enfin, il faut porter une attention soutenue aux conditions d’adhésion, puis de participation. A ce titre, le modèle d’agent payeur basé non pas sur le principe de cession de créance, mais sur celui de transfert des droits de flux de trésorerie, mérite d’être investigué et pratiqué dans les périmètres où ce modèle est éprouvé.

Neuf entreprises sur dix paient trop cher leurs  frais de change. Tel est, du moins, le constat tiré par Redbridge Debt & Treasury Advisory, conseil des directions financières, de ses observations parmi les grosses ETI et les grands groupes qu’il accompagne dans leurs relations avec les banques en cash management et en financement.

« L’optimisation des marges, le suivi précis des opérations est l’apanage des entreprises pratiquant une gestion du change sophistiquée, avec des volumes élevés et mettant les banques en compétition via des plateformes de type FXall et 360t, explique Pauline Lion, Associate Director, Redbridge Debt & Treasury Advisory. Chez celles qui ont pour habitude de traiter en bilatéral avec leurs banques, les marges observées ressortent dix fois plus élevées, voire au-delà. » Le coût est encore plus élevé sur les transactions de compte à compte où s’applique un
taux de change automatique. « Le taux peut aller jusqu’à plusieurs points de pourcentage », poursuit Pauline Lion. Et de citer l’exemple d’une grande entreprise avec une trésorerie sophistiquée mais qui suivait peu ses opérations de change, celles-ci étant relativement rares : les marges sur des opérations automatisées de change montaient jusqu’à 220 points de base auprès de certaines banques. « Ce niveau de marges n’était pas en adéquation avec le profil de notre client, assure la spécialiste. Nous avons donc renégocié les conditions et diminué le coût du change de 75% pour cette entreprise ».

Des cours « all in »

Payer des prix élevés en change serait fréquent parmi les entreprises du SBF 120, faute pour celles-ci d’avoir une vue claire de ce qui leur est proposé. « Les banques donnent aux entreprises un cours ‘all in’ qui ne distingue pas le cours et la marge », observe Pauline Lion. Après l’opération, si les plateformes de négociation envoient des comptes rendus consolidés avec de la visibilité sur les prix, quand les entreprises reçoivent des confirmations d’opérations une à une des banques, l’analyse constitue un véritable défi et requiert beaucoup de temps. D’où la proposition de Redbridge d’analyse des opérations, qu’il s’agisse du change lié aux transactions ou aux couvertures. « Nous parvenons à reconstituer la marge à partir des confirmations d’opérations que les banques sont tenues d’envoyer à leurs clients et grâce aux informations de marché dont nous disposons en quantité », déclare Pauline Lion.

Avec des résultats à la clé pour les entreprises qui ont déjà utilisé ce service. « Notre intervention permet d’abaisser de manière significative les frais de change et surtout, elle favorise un dialogue plus constructif avec la banque, les opérations de change constituant un poste de ‘side business’ important », rappelle Pauline Lion. Réduire l’asymétrie d’information entre la banque et son client va toujours dans le bon sens…

La migration à la norme ISO 20022 va permettre la transmission d’informations plus riches et mieux structurées dans les paiements. Adoptée par les infrastructures de marchés au niveau des échanges européens (Target2 et Euro1/Step1), et le monde du correspondent banking, via les messages SWIFT (projet CBPR+ pour Cross-Border Payments and Reporting Plus), cette norme exige notamment une structuration différente des adresses véhiculées dans les messages de paiement, afin d’améliorer l’efficacité des outils de conformité.

La migration est déjà engagée dans le monde interbancaire et en novembre 2025, les adresses non structurées seront interdites dans les messages échangés sur Target2 et Euro1/Step1, et en correspondent banking. L’European Payment Council (EPC) réfléchit également à introduire l’utilisation des adresses structurées dans les messages SEPA, lorsqu’une adresse est fournie.

La migration n’est pas obligatoire pour les entreprises, ce qui ne signifie pas que les trésoriers doivent s’en désintéresser. Au contraire, la migration vers la norme ISO 20022 pour les messages de paiements sera, au choix de chaque entreprise, une source de bénéfices, d’efficience, génératrice d’opportunités pour ceux qui l’embrasseront ; ou au contraire une source de coûts pour ceux qui la délaisseront.

La migration exige une approche minutieuse de la part de l’équipe trésorerie

Au fil du temps, l’utilisation des formats de message d’ancienne génération deviendra certainement plus coûteuse et il n’est pas certain qu’il soit possible de conserver sur le long terme ces formats anciens. Dans ce contexte, est-ce vraiment dans l’intérêt de votre organisation de s’y accrocher ?

Le passage à la norme Camt.053 nécessitera une approche minutieuse et un patient travail. Par exemple, les entreprises doivent reconfigurer leur ERP, leur TMS et leurs outils de rapprochement pour s’assurer qu’ils pourront interpréter le nouveau standard. La plupart des ERP et des TMS sont équipés pour traiter du Camt.053, mais les entreprises doivent définir la manière dont les données doivent être traitées. Par exemple :

  • Comment l’ERP doit-il faire correspondre les paiements avec les écritures comptables, comme les factures, pour générer une nouvelle entrée dans le Grand Livre ?
  • Comment le TMS doit-il réconcilier les prévisions de trésorerie avec les flux de trésorerie réels ?
  • Quels flux de trésorerie doivent être suivis pour améliorer les reportings sur les besoins en fonds de roulement ?

Les réponses à ces questions ne sont pas prédéfinies par les éditeurs de logiciels – elles doivent être déterminées par l’équipe de trésorerie.

Les banques ne vont peut-être pas accepter indéfiniment les anciens formats

Les banques investissent dans l’automatisation pour traiter efficacement les fichiers de paiement conformes à la norme ISO20022. Cependant, combien de temps toléreront-elles de recevoir des fichiers de paiement incomplets ou incorrects de la part des entreprises ? Conserveront-elles d’importantes équipes de back-office pour corriger ou enrichir les fichiers non conformes au nouveau standard – et si oui, à quel prix ?

Si la migration vers la norme ISO 20022 n’est pas aujourd’hui la priorité pour la trésorerie, voici quelques indicateurs à suivre dans le temps pour juger s’il est bien toujours fondé d’attendre :

  • le nombre et le coût des paiements rejetés chaque mois,
  • le nombre et le coût pour l’entreprise des paiements que les banques doivent corriger manuellement.

Suivre ces indicateurs aidera à identifier le moment où il devient crucial de passer à l’action.

La migration exigera potentiellement du temps et des ressources

Pour les trésoreries qui envisagent de migrer, il faut garder à l’esprit que la mise en œuvre des changements prend du temps. Les équipes en charge des achats sont généralement déjà très occupées et la migration des coordonnées fournisseurs au nouveau référentiel peut s’avérer un processus complexe. La résolution des problèmes liés aux données de paiement manquantes (telles que l’adresse, le numéro de facture, etc.) pourrait requérir une approche agile et itérative impliquant plusieurs mises à jour des dossiers des fournisseurs.

Il sera également très probablement nécessaire de mener des développements sur l’ERP pour préparer des fichiers de paiement XML conformes à la norme ISO 20022. La disponibilité limitée des consultants – en particulier pendant les migrations S/4HANA de SAP – pourrait entraîner des retards sur cette migration ISO. Obtenir des budgets et affecter des ressources à la migration ISO entrera potentiellement en conflit avec d’autres projets stratégiques pour l’entreprise. Mieux vaut se mettre dans la file sans attendre !

Les avantages de la migration

La migration représente à notre avis une excellente occasion pour les entreprises :

  • d’automatiser et d’améliorer les processus de rapprochement,
  • d’améliorer ses rapports sur les encaissements, les paiements et les prévisions de trésorerie,
  • d’optimiser la gestion du besoin en fonds de roulement,
  • de nettoyer la base de données de tiers (clients et fournisseurs, par exemple).

Cela peut sembler beaucoup de travail, mais choisir de ne pas migrer reviendrait pour l’entreprise à se priver d’opportunités d’améliorer ou de développer des capacités en matière de prévision directe des flux de trésorerie, d’analyse du besoin en fonds de roulement et / ou de suivi du cycle de conversion de la trésorerie.

De plus, à repousser sine die la migration ISO 20022, la direction financière risque d’être confrontée à des critiques de la part des équipes, qui seront par exemple fondées à demander pourquoi les rapprochements s’effectuent toujours manuellement, en décalage avec un objectif de réduction des délais de clôture des comptes.

En adoptant la bonne approche, la migration est susceptible d’apporter une valeur ajoutée considérable à l’entreprise voire de transformer la conformité en une source de profitabilité.

Migration ISO 20022 – Redbridge accompagne les trésoriers

À chacun de choisir si cette migration ISO 20022 doit être un fardeau ou une opportunité. Redbridge, partenaire de confiance des directions financières depuis 25 ans, dispose au sein de son équipe conseil en transformation de la trésorerie d’experts à votre écoute, pour vous accompagner et vous aider à réussir ce beau projet.

Paris – 28 janvier 2025 – Le conseil des directions financières Redbridge Debt & Treasury Advisory a engagé Thoughtworks, société de conseil en technologie alliant stratégie, conception et ingénierie, pour moderniser sa plate-forme digitale en vue de fournir des données et des analyses encore plus approfondies aux clients de son équipe conseil en monétique.

 

En matière de monétique, Redbridge aide les entreprises de taille intermédiaire et les grandes entreprises à optimiser tous les aspects de la chaîne de valeur des paiements électronique (cartes de débit / crédit et autres formes de paiement électronique). En s’appuyant sur une vision claire des évolutions du monde des paiements et du besoin pour les commerçants d’analyser tous les aspects de leurs relations avec les prestataires de services de paiements, Redbridge s’est associé à Thoughtworks pour concevoir une plateforme basée sur le cloud à la pointe de l’industrie.

La collaboration avec Thoughworks permet à Redbridge de simplifier encore le traitement des données relatives à la performance des paiements de ses clients, en s’appuyant sur l’apprentissage automatique et des capacités de traitement avancées. L’objectif est de fournir à chaque client du cabinet une transparence incomparable sur ses coûts des transactions, les commissions et les niveaux d’interchange. La plateforme hébergée sur AWS fournit des informations riches et transversales sur les données de paiements, permettant d’identifier rapidement des pistes de création de valeur et de de réduction des coûts.

« Redbridge a toujours donné la priorité aux investissements stratégiques afin d’offrir à ses clients une plus-value sans égale », explique Dan Carter, Senior Director, Conseil en Paiements de Redbridge. « Le partenariat avec Thoughtworks permet de concrétiser notre vision stratégique de fournir des résultats fondés sur l’apprentissage en profondeur et les données, couplée avec une interprétation experte. »

« Nous sommes extrêmement heureux d’apporter nos plus de trente années d’expérience à des leaders du conseil comme Redbridge DTA, qui mettent tout en œuvre pour renforcer la valeur de leur intervention en s’appuyant sur l’innovation, la technologie, les données et la transparence », déclare Craig Stanley, Executive Vice President, Thoughtworks Americas.


À propos de Redbridge

Depuis 1999, Redbridge travaille et innove main dans la main avec les directions financières afin d’optimiser leur stratégie de financement, leur liquidité, leurs paiements et l’efficacité de leur trésorerie. Nos équipes, présentes à Houston, Chicago, New York, Londres, Paris et Genève, apportent à chaque client l’ensemble des informations lui permettant de prendre la meilleure décision et d’optimiser sa performance financière. Nous intervenons en prolongement de la direction financière, fournissant les ressources et les expertises nécessaires à la réussite de son projet. Notre conseil spécialisé, transparent et fondé sur les données, est adapté à la complexité de chaque situation.

À propos du département conseil en monétique monde de Redbridge

Le département conseil en monétique monde de Redbridge aide les commerçants et les entreprises à rester à la pointe de l’innovation et de l’expérience client en matière de paiements, à travers l’adoption d’architectures de paiement avancées.

Nous recourons à des outils propriétaires pour fonder notre conseil sur des analyses de données enrichies, qui permettent à nos clients d’augmenter leurs ventes, d’acquérir de nouveaux clients et de réduire leurs coûts.

Nos domaines d’expertise :

  • Analyse des coûts de transaction et optimisation des frais d’encaissement
  • Optimisation des taux d’autorisation
  • Lutte contre la fraude et la contestation des paiements
  • Déploiement de méthodes de paiement locales et internationales
  • Analyse de données, insights et reporting
  • Sélection de prestataires de paiements et de gestion des risques, à travers des processus structurés d’appels d’offres
  • Négociation des conditions avec les prestataires de services de paiement
  • Gestion de la conformité aux schemes de paiement
  • Architectures de traitement des paiements intégrées de bout-en-bout.

Redbridge sert certaines des plus grandes enseignes au monde et connaît une croissance rapide.

Pour en savoir plus :
www.redbridgedta.com/fr

À propos de Thougthworks

Thoughtworks est un cabinet international de conseil en technologie qui intègre la stratégie, la conception et l’ingénierie pour stimuler l’innovation numérique. Nous sommes plus de 10 000 Thoughtworkers répartis dans 48 bureaux et 19 pays. Depuis plus de 30 ans, nous produisons un impact extraordinaire auprès de nos clients en les aidant à résoudre des problèmes métier complexes grâce à la technologie comme facteur de différenciation.

Pour en savoir plus :

https://www.thoughtworks.com/


Contacts

Redbridge

Europe
Emmanuel Léchère
elechere@redbridgedta.com
+ 33 6 08 21 69 53

Etats-Unis
Michael Denison
mdenison@redbridgedta.com
+1 832 888 3565

Thoughtworks
Linda Horiuchi
linda.horiuchi@thoughtworks.com
+1 646 581 2568

L’essor du commerce en ligne s’accompagne d’une hausse du volume des paiements transfrontaliers observé par les commerçants, qui soulève plusieurs questions. Faut-il laisser les acheteurs situés en dehors de la zone monétaire supporter les commissions de change sur leur achat ? Faut-il leur proposer une solution de conversion directement intégrée au paiement ? Voire, faut-il proposer un panier directement libellé dans la devise de l’acheteur ? A la convergence des mondes du paiement et du change, nous explorons les options ouvertes aux commerçants, en analysant en quoi elles peuvent aider – ou pas – à optimiser les coûts et maximiser les revenus.

Quels sont les principaux défis d’un paiement en devise pour le commerce de détail ?

L’opération de change qui vient finaliser un achat ouvre deux incertitudes, qui seront supportées soit par l’acheteur, soit par le commerçant : la première concerne le taux de conversion pratiqué sur l’opération et la seconde le niveau des commissions prélevées par les intermédiaires. Dans un environnement B2B comme B2C, l’acheteur se montrera avant tout soucieux de la légitimité du vendeur et des frais supplémentaires engendrés par la conversion de son paiement en devise.

Comment les commerçants peuvent-ils tirer parti de cette opération de change ?

Pour effectuer des opérations fréquentes dans une devise spécifique, certains décideront d’ouvrir un compte dans cette devise, bénéficiant ainsi de conditions tarifaires favorables. Toutefois, cette solution est peu adaptée aux clients qui font des transactions de manière occasionnelle ou de faible valeur, pour lesquelles les coûts supplémentaires peuvent ne pas être anticipés ou ne pas en valoir la peine. Dans ce cas, la décision de savoir qui supporte le risque de change et les frais de conversion devient cruciale. Plusieurs solutions sont possibles :

  1. Devise du commerçant – le commerçant peut choisir de maintenir les transactions dans sa monnaie locale, en transférant le risque de change et les frais de conversion à l’acheteur. Bien que simple pour le commerçant, cette approche peut avoir un impact négatif sur l’expérience du client, en particulier pour ceux qui n’ont pas de comptes multidevises ou de conditions de change favorables. En outre, les frais de transaction peuvent rester élevés pour les opérations transfrontalières.
  1. Conversion dynamique des devises (DCC) – disponible pour les transactions en ligne et physiques, la DCC offre aux acheteurs le choix de payer dans la devise du commerçant ou dans leur propre devise. Si l’acheteur opte pour sa devise, une commission est indiquée avant de confirmer la transaction. Le commerçant peut recevoir une partie de cette commission, qui devient une nouvelle source de revenus financiers. En outre, l’offre de DCC peut limiter les contestations de paiement, qui sont souvent déclenchées par le fait que les clients ne reconnaissent pas les transactions étrangères sur leurs relevés de compte. Le paiement en monnaie locale peut également avoir un impact positif sur les taux d’acceptation.
  2. Tarification multidevises (MCP) – les commerçants peuvent proposer une tarification multidevises, permettant aux acheteurs de payer dans leur propre devise. Cela améliore l’expérience du client, mais transfère le risque de change et la charge des frais au vendeur. Une stratégie d’atténuation potentielle consiste pour le vendeur à ouvrir un compte multidevises ou une entité locale (lorsque l’investissement en vaut la peine), ce qui lui permet de vendre et de recevoir des paiements dans la même devise (également appelé « règlement à l’identique »). Dans certains cas, les commerçants peuvent également monétiser ce service et recevoir une ristourne de la part du fournisseur de services de change.
  3. Plate-forme de marché – la même logique s’applique aux plateformes, qui peuvent transformer le change en un service à valeur ajoutée en proposant des paiements en monnaie locale, améliorant ainsi leur proposition de valeur pour les commerçants qu’elles hébergent tout en générant des revenus supplémentaires.

Nombre de commerçants sont confrontés à un défi monétique, lié à l’élargissement de la gamme des moyens de paiements offerts à la clientèle mené sur une architecture vieillissante. Optimiser sa monétique nécessite d’impliquer les départements trésorerie, marketing et informatique. Pas toujours simple ! Dans ce contexte, l’orchestration des paiements propose une solution pratique, consistant à unifier les différentes méthodes de paiement et les prestataires au sein d’un système unique et optimisé. Cette intégration garantit que les paiements sont acheminés par les canaux les plus efficients, ce qui permet d’améliorer l’expérience client et de réduire les frais d’encaissement. Qu’en est-il vraiment ?

Qu’est-ce que l’optimisation des paiements ?

Avant d’aller plus loin, revenons sur ce que recouvre le terme « orchestration des paiements ». L’orchestration des paiements est une solution logicielle promettant aux commerçants de simplifier leurs processus de paiement, de réduire leurs coûts, d’augmenter leur volume de ventes et de renforcer l’efficacité et la résilience de leurs opérations. Cette solution regroupe sur une même plate-forme les fournisseurs de paiement, les passerelles et les moyens de paiement. Les commerçants peuvent ainsi traiter plus efficacement leurs transactions et router les paiements vers des canaux économiquement avantageux et fiables. A la clé, l’orchestration des paiements réduit les frais de transaction et minimise le risque d’échec, ce qui permet au commerçant d’augmenter ses ventes.

Dans le monde des paiements d’aujourd’hui, où les commerçants doivent composer avec de multiples méthodes et technologies de paiement, l’orchestration s’impose comme un outil puissant. L’orchestration n’est certainement pas adaptée ou requise pour chaque les comerçants, mais cette solution mérite absolument d’être examinée afin d’évaluer si elle peut renforcer sa compétitivité et son développement.

Attention, il y a beaucoup de littérature et de marketing autour de l’orchestration des paiements. Beaucoup de solutions s’en réclament, sans en présenter pas les principales caractéristiques.

Quelles améliorations un commerçant peut-il espérer observer après la mise en application d’une couche d’orchestration des paiements ?

D’abord, une garantie de continuité de service et une résilience renforcées : l’orchestration des paiements consolide tous les processus de paiement et assure un routage intelligent automatique vers le fournisseur le plus efficace. Il est permis d’objecter que cette centralisation crée un point de défaillance unique, ce qui est vrai. Par conséquent, pour garantir la continuité des opérations et la résilience, il est essentiel de sélectionner un fournisseur solide et de disposer d’une stratégie de sauvegarde.

Deuxième bénéfice, une meilleure visibilité et des enseignements riches sur sa chaîne d’opérations : une fois les données harmonisées et centralisées sur une même plateforme, la couche d’orchestration peut fournir des informations précieuses sur les comportements de paiement des consommateurs, les performances des différents canaux et les coûts des transactions. Cette visibilité aide les entreprises à prendre des décisions éclairées et à optimiser leurs stratégies de paiement.

Puisque toutes les données se trouvent au même endroit et sont harmonisées, il devient facile de comparer les indicateurs et d’identifier les options de routage les plus efficaces. Cette optimisation permet généralement de réduire les coûts et d’améliorer les taux d’approbation des transactions.

Un autre bénéfice réside dans l’amélioration de l’expérience client au moment du paiement : en s’appuyant sur des méthodes de paiements ne nécessitant pas de frappe de code, ou bien simplement celle d’un code faible, l’orchestration vient améliorer le process de paiement. Les données de paiement sont collectées dans des champs de saisie sécurisés par des composants d’interface utilisateur, ce qui rend l’expérience utilisateur plus fluide et personnalisée, sans nécessiter de ressources informatiques conséquentes. L’orchestration réduit la complexité du paiement pour les équipes informatiques, ce qui se traduit généralement par une réduction des exigences PCI DSS.

Enfin, la couche d’orchestration simplifie l’ajout ou le changement d’un prestataire de paiement et d’un service tiers. L’implication de l’équipe informatique est minimisée. Cette flexibilité aide les entreprises à s’adapter rapidement aux évolutions du marché et à maintenir des performances de paiement optimales.

Bien évidemment, l’orchestration des paiements a aussi ses inconvénients. La centralisation crée un point de défaillance unique. La mise en œuvre et la maintenance de l’orchestration peuvent se révéler complexes, et coûteuses. L’investissement initial est généralement important et le besoin de maintenance continu. Par exemple, l’intégration de multiples fournisseurs et de systèmes de paiement peut révéler des problèmes de compatibilité. En ce qui concerne la sécurité des données et la conformité, le traitement d’informations sensibles relatives aux transactions par un système centralisé exige des mesures strictes pour se protéger contre les violations et garantir le respect de la réglementation. Enfin, l’orchestration des paiements a été initialement développée au service du commerce électronique et des transactions numériques. Elle peine encore à s’imposer dans le monde physique, en particulier sur les terminaux de point de vente – un sujet que nous avons abordé dans notre récent article consacré à la technologie Tap-to-Pay.

A retenir

L’orchestration des paiements est une solution proposée aux commerçants confrontés à un environnement des paiements toujours plus complexe. La centralisation et la rationalisation des différentes méthodes de paiement et des fournisseurs dans un système unique permettent de simplifier la gestion des transactions, de réduire les coûts et d’améliorer l’efficacité opérationnelle. Les commerçants peuvent escompter une continuité des opérations renforcée, une meilleure visibilité des données de transaction et un acheminement optimisé des paiements, pour augmenter le volume de leurs ventes. Toutefois, la centralisation des paiements n’est pas sans poser de difficultés : point de défaillance unique, mise en œuvre potentiellement coûteuse et complexe, problèmes de compatibilité et de sécurité des données à examiner en amont, plutôt plus adapté au monde du e-commerce…

Si l’orchestration des paiements semble une solution très prometteuse, les entreprises doivent soigneusement évaluer si ses avantages l’emportent sur ses inconvénients potentiels et déterminer comment l’intégrer au mieux dans leurs opérations pour rester compétitives.

Spécialiste accompli du monde des paiements, Hugh Paterson a accompagné de nombreuses enseignes de commerce dans leur croissance. Il va désormais mettre son expérience au profit des clients du cabinet indépendant de conseil en financement-trésorerie.

Paris, le 28 janvier 2025 – Le partenaire des directions financières Redbridge annonce la nomination de Hugh Paterson au poste de Managing Director – responsable du département conseil en monétique monde.  

Hugh Paterson arrive chez Redbridge après avoir travaillé chez Farfetch, le site de e-commerce dédié à la mode et au luxe, où il officiait en qualité de directeur des paiements et des relations avec les fintechs. Il y a notamment mis en place une organisation de paiement mondiale en soutien de la croissance de la plate-forme, dont la valeur des échanges s’élevait à plusieurs milliards de dollars. Avant Farfetch, Hugh Paterson a occupé des postes à responsabilité chez PaySafe, Omio, Huawei, Visa et Worldpay. C’est un expert en matière d’optimisation des paiements, de prévention de la fraude, de gestion des risques et de sélection de technologies de paiement de pointe.

S’exprimant sur ses nouvelles responsabilités, Hugh Paterson a déclaré : « Je suis ravi de rejoindre Redbridge, une entreprise dont je partage la vision de rendre plus transparentes les relations entre les commerçants et les prestataires de services de paiements. Nous investissons pour développer des outils de pointe, dont les enseignements servent à renforcer la performance des chaînes d’encaissement de nos clients. J’ai hâte d’apporter mon expérience pour rendre le conseil en monétique de Redbridge, alliant expertise et données, toujours plus unique. »

Patrick Mina, Chief Executive Officer de Redbridge Debt and Treasury Advisory, a fait part de son enthousiasme quant à la nomination de Hugh : « La vaste connaissance de l’écosystème des paiements de Hugh est un atout considérable pour nos clients et nos équipes en Europe et aux États-Unis. Son expérience dans la mise en place d’organisations de paiement de classe mondiale pour les commerçants, ainsi que dans la sélection de méthodes de paiement, de passerelles, de prestataires de services de paiement, d’acquéreurs et de fournisseurs de solutions de prévention de la fraude, apportera une grande valeur à notre entreprise. Sa nomination souligne l’engagement de Redbridge à accélérer les investissements stratégiques qui renforcent notre capacité à fournir des services de conseil inégalés et des insights basés sur les données dans le domaine des paiements.

———————-

À propos de Redbridge

Depuis 1999, Redbridge travaille et innove main dans la main avec les directions financières afin d’optimiser leur stratégie de financement, leur liquidité, leurs paiements et l’efficacité de leur trésorerie. Nos équipes, présentes à Houston, Chicago, New York, Londres, Paris et Genève, apportent à chaque client l’ensemble des informations lui permettant de prendre la meilleure décision et d’optimiser sa performance financière. Nous intervenons en prolongement de la direction financière, fournissant les ressources et les expertises nécessaires à la réussite de son projet. Notre conseil spécialisé, transparent et fondé sur les données, est adapté à la complexité de chaque situation.

À propos du département conseil en monétique monde de Redbridge

Le département conseil en monétique monde de Redbridge aide les commerçants et les entreprises à rester à la pointe de l’innovation et de l’expérience client en matière de paiements, à travers l’adoption d’architectures de paiement avancées.

Nous recourons à des outils propriétaires pour fonder notre conseil sur des analyses de données enrichies, qui permettent à nos clients d’augmenter leurs ventes, d’acquérir de nouveaux clients et de réduire leurs coûts.

Nos domaines d’expertise :

  • Analyse des coûts de transaction et optimisation des frais d’encaissement
  • Optimisation des taux d’autorisation
  • Lutte contre la fraude et la contestation des paiements
  • Déploiement de méthodes de paiement locales et internationales
  • Analyse de données, insights et reporting
  • Sélection de prestataires de paiements et de gestion des risques, à travers des processus structurés d’appels d’offres
  • Négociation des conditions avec les prestataires de services de paiement
  • Gestion de la conformité aux schemes de paiement
  • Architectures de traitement des paiements intégrées de bout-en-bout.

Redbridge sert certaines des plus grandes enseignes au monde et connaît une croissance rapide.

Pour en savoir plus :
www.redbridgedta.com/fr

Contacts

Europe
Emmanuel Léchère
elechere@redbridgedta.com
+ 33 6 08 21 69 53

Etats-Unis
Michael Denison
mdenison@redbridgedta.com
+1 346 207 0250

 

Téléchargez l'étude Redbridge x l'AFTE

Select your location