L’annonce du Brexit a initié un mouvement record de fuite vers la qualité et une hausse de la volatilité sur les marchés de crédit. Le point sur la situation au 27 juin 2016.

  • Rallye sur les emprunts souverains (Schatz 2 ans à -0,70% et Bund 10 ans bien en dessous de zéro).
  • Chute de la livre sterling et des marchés d’actions (taux de change £/$ au plus bas depuis 30 ans, €/$ sous les 1,10).
  • Ecartement de 25-35 pbs des spreads Core / Soft Core / Peripheriques.
  • Ecartement des marges d’emprunts corporate : l’indice iTraxx Main est monté jusqu’à 105 bps avant de revenir sous la barre des 100 bps, l’indice iTraxx X-Over s’est écarté initialement de 120 bps (440 bps) pour finalement se stabiliser vers  395-400 pbs.
  • Rallye sur le marché monétaire. Les taux forward sur l’Eonia et le Schatz anticipent désormais une baisse de deux crans du taux de dépôt de la BCE d’ici décembre. Les taux forward sur les Fed Funds n’intègrent pas de mouvement de la Réserve Fédérale américaine avant mars 2018.
  • La Banque d’Angleterre a annoncé qu’elle fournirait toute la liquidité nécessaire, au-delà des trois opérations de financement à très long terme ayant déjà apporté 250 milliards de livres aux banques britanniques.
  • Les autres banques centrales ont indiqué qu’elles apporteraient également leur soutien au système bancaire.
  • Moody’s a confirmé la note de crédit Aaa de l’UE, perspective négative du Royaume-Uni.

Sombres perspectives pour les actifs risqués européens

La volatilité devrait rester élevée. Le principal risque est une extension de la crise politique au niveau européen. L’impact sur les économies du continent européen est jugé faible. Le risque de contagion financière, qui est essentiellement fonction du levier et de l’impact sur les banques (pas assez significatif aujourd’hui) est également considéré faible.

A défaut de voir les responsables politiques nationaux s’accorder rapidement sur un plan pour l’avenir de l’Union européenne, les banques centrales vont être en première ligne pour stabiliser les marchés. Leur capacité à surprendre positivement les marchés sera déterminante.

  • La Réserve fédérale ne fera probablement rien à l’occasion de son prochain FOMC du 27 juillet. Au mieux décidera-t-elle une hausse de taux en décembre.
  • La marge de manœuvre de la Banque d’Angleterre pour baisser son taux de base et soutenir l’économie dépendra largement de l’ampleur de la dépréciation de la livre sterling, même si la banque centrale britannique a déjà prouvé par le passé qu’elle pouvait baisser ses taux dans un contexte inflationniste.
  • La Banque centrale européenne pourrait annoncer une nouvelle extension de son programme d’assouplissement quantitatif (jusqu’à mi-2018 au rythme de 80 milliards d’euros par mois) et va probablement décider d’une nouvelle baisse de 10 points du taux de dépôt à l’occasion de sa réunion de septembre, si ce n’est celle de juillet.
  • L’euro devrait rester faible et les taux souverains allemands bas.
  • Les spreads obligataires devraient rester sur cette tendance à l’élargissement, en particulier sur le compartiment de la dette non-investissement (HY). L’indice iTraxx Main devrait se stabiliservers 115/120 pbs si l’Eurostoxx maintient la barre de 2500 points. L’indice iTraxx X-Over pourrait remonter jusqu’à 500 pbs.
  • L’activité sur les marchés primaires obligataires, déjà affectée par l’arrivée de la trêve estivale, devrait être impactée. Comme c’était le cas avant le vote, les émission de la catégorie investissement (investment grade) résisteront, tandis que celles de la catégorie non-investissement seront fragilisées, voire ajournées.
  • Les actifs libellés en dollars bénéficieront du mouvement de fuite vers la qualité, comparativement aux actifs libellés en euros.
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