Les comptes bancaires virtuels (CBV), ou plutôt l’idée de comptes bancaires virtuels, est à la mode depuis plusieurs années maintenant, les grandes banques internationales y consacrant des investissements significatifs et prêchant pour convertir la clientèle. Mais les comptes bancaires virtuels sont-ils la solution miracle que les trésoriers du monde entier attendent ? Et si oui, pourquoi sont -ils si peu répandus ?

Qu’est-ce qu’un compte bancaire virtuel ?

À bien des égards, un compte bancaire virtuel est identique à un compte physique. Il possède un numéro de compte unique, peut supporter les mêmes types de paiements et, d’un point de vue comptable, il n’est pas traité différemment. La différence entre un compte virtuel et un compte physique réside principalement au niveau du règlement des transactions. Les comptes virtuels fonctionnent comme des sous-comptes rattachés à un compte physique qui règle les transactions et porte le solde consolidé de tous les comptes virtuels qui lui sont liés. Vue sous cet angle, une structure de comptes virtuels semble proche du fonctionnement d’un cash pooling à nivellement quotidien de type ZBA (zero balances account), mais également d’une centrale de paiement pour compte de (POBO) et d’une centrale d’encaissements pour compte de (COBO). Qu’en est-il vraiment ?

Que pouvez-vous obtenir en passant aux comptes virtuels ?

Pour les trésoriers qui opèrent dans les secteurs de la vente au détail, des assurances ou des soins de santé, le quotidien est fait de milliers de comptes clients ou fournisseurs à gérer, à ouvrir et à fermer. En passant aux comptes virtuels, il est possible d’obtenir une meilleure visibilité et un meilleur contrôle des paiements entrants et sortants, des soldes et des rapprochements grâce à une structure de compte simplifiée et rationalisée.

Les comptes virtuels peuvent également représenter une énorme source d’économies sur les frais bancaires et les ressources internes. Ils ne comportent pas autant de frais de maintenance que les comptes physiques et peuvent être ouverts et fermés sans avoir à passer par les procédures de connaissance du client (KYC) à chaque fois.

Pour les entreprises qui gèrent un nombre beaucoup plus restreint de comptes bancaires, les comptes virtuels sont toujours valables. Le véritable numéro de compte physique n’est jamais communiqué à aucun de vos partenaires commerciaux, ce qui réduit le risque de fraude. Vous pouvez également envisager d’ouvrir des comptes virtuels à usage unique ou dédiés qui faciliteront votre processus de rapprochement.

Si nous poussons les choses plus loin, les comptes virtuels sont une solution de remplacement idéale des ZBA. Ils peuvent couvrir des structures à une ou plusieurs entités et suivre, déclarer et régler les positions de prêt interentreprises.

Quelles sont les limites et les pièges des comptes virutels ?

Alors que la liste des avantages est longue, pourquoi le taux d’adoption des comptes virtuels est-il encore si faible ? Dans le cadre de son dialogue régulier avec les banques, Redbridge a demandé quel était le taux d’adoption réel du produit. Il ressort que même les plus grandes banques américaines n’ont réussi à convertir à peine plus de 10 % de leurs clients.

L’un des facteurs contribuant à la lenteur du taux d’adoption est tout simplement le pouvoir d’inertie. La plupart des départements de trésorerie sont encore réticents à devenir des adopteurs précoces.

Un autre facteur contributif pourrait être la réglementation. Si vous opérez dans un secteur très réglementé comme l’assurance, vous risquez de rencontrer des difficultés si l’obligation de ségrégation des avoirs n’est pas respectée.

Si vous avez une empreinte internationale importante, sachez que les régulateurs locaux pourraient ne pas autoriser les comptes virtuels. En Chine, par exemple, la People’s Bank of China (PBOC) n’accepte pas les POBO/COBO et par conséquent toute forme de paiement vers et depuis un compte virtuel.

Tous les comptes virtuels ne sont pas égaux.

Le plus grand défi que pose l’adoption des comptes virtuels est, de loin, de savoir avec qui faire affaire. Contrairement à des produits plus matures tels que les chèques, les ACH et les virements, ou les rapports d’information, il existe actuellement d’énormes lacunes en termes de capacités entre les banques et, chose choquante, même entre les quatre grandes banques américaines.

Ma plus grande préoccupation personnelle concernant les comptes virtuels est la facilité de conversion et de réversibilité. Certaines banques vous demanderont de fermer tous les comptes physiques que vous souhaitez convertir, puis de les rouvrir en tant que comptes virtuels, ce qui implique un investissement initial important en temps et en ressources, ne serait-ce que pour mettre en place la solution. Si vous êtes une entreprise à forte capacité d’acquisition, vous devrez répéter ce processus douloureux pour chaque nouvelle acquisition. Que se passerait-il si vous deviez vendre une entité après avoir investi tout ce temps et ces efforts pour vous convertir aux comptes virtuels ? Votre banque pourrait-elle facilement et rapidement reconvertir tous ces comptes virtuels en comptes physiques ? Certaines banques vous permettront de le faire en appuyant sur un bouton, tandis que d’autres vous feront passer par le douloureux processus de fermeture et d’ouverture de comptes.

La réversibilité n’est cependant pas l’unique critères de différenciation des offres à des comptes virtuels à conserver à l’esprit lorsque vous envisagerez cette solution. Menez vos recherches pour vous faire votre opinion et comparer les offres, ou adressez-vous à un expert, comme Redbridge, pour discuter de vos besoins.

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