Sur quelle proposition de valeur les entreprises peuvent-elles adopter des solutions technologiques pour réduire le coût de traitement et atténuer les risques de leurs opérations de commerce international ? Pour Mihai Andreoiu, senior director chez Redbridge, la solution retenue sera différente selon que l’avantage recherché est un gain d’efficacité, un gain financier, une réduction des risques, ou une combinaison des trois.

Le 6 avril, la Chambre de commerce internationale (ICC) a publié un mémo urgent à l’intention des gouvernements et des banques centrales portant sur les mesures essentielles destinées à faciliter la continuité du financement du commerce international dans le contexte inédit de crise sanitaire mondial. Le mémo demande aux gouvernements de lever temporairement toutes les exigences de documentations papier accompagnant les opérations de négoce. Les gouvernements sont également invités à adopter la loi-type de 2017 relative aux documents transférables électroniquements (MLETR) préparée par la Commission pour le droit commercial international des Nations Unies. Ce texte fixe un cadre juridique pour l’adoption de contrats numériques pour les effets de commerce et leurs instruments de financement.

« En dépit de négociations approfondies et l’adoption unanime de ce texte par l’Assemblée générale des Nations unies – ainsi que des discussions connexes au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) – l’adoption de la MLETR est faible. Le moment est venu de promouvoir son adoption à grande échelle, afin de garantir que le financement du commerce international puisse se faire avec des documents dématérialisés, avec des opérateurs travaillant depuis leur domicile ».

Si la levée de la documentation papier est présentée comme une mesure temporaire justifiée par la crise sanitaire, un retour en arrière semble difficilement imaginable. Le mémo de la CCI fait suite à deux révisions majeures du cadre juridique régissant le commerce international, dans l’objectif d’aider les banques et les entreprises à accélérer la dématérialisation des opérations de négoce : la version révisée des Règles et usances uniformes électroniques relatives aux crédits documentaires (e-URC version 2.0) et son tout premier supplément aux règles uniformes pour l’encaissement URC 522 (e-URC version 1.0).

Cette initiative s’inscrit dans le cadre des travaux de la commission bancaire de la CCI, centrés sur trois piliers : eCompliance, eLegal et eStandards. Selon le site web de la CCI, les e-UCP version 2.0 complètent les RUU n° 600 de la CCI (révision de 2007) « afin d’autoriser la présentation de documents électroniques seuls ou en combinaison avec des documents papier ». La version 1.0 des e-URC complète les URC n° 522 de la CCI (révision de 1995) pour permettre également la présentation électronique ou la présentation mixte de documents électroniques et papier.

La CCI exhorte les gouvernements à agir en faveur de la digitalisation des opérations de négoce international. Les opportunités d’améliorer les processus, de réduire les coûts de traitement et d’atténuer les risques des opérations de commerce international grâce à la technologie sont importantes. Cependant, trop de solutions sur le marché sont positionnées sur une niche ou une technologie bien particulière. Certaines solutions proposent de remplacer les documents papier par des documents électroniques, d’autres s’occupent uniquement de la numérisation de l’exécution des transactions, ou se concentrent sur les aspects de communication entourant les processus de financement du commerce. D’autres s’appuient sur de nouvelles technologies telles que la blockchain. Certaines solutions sont réservées au négoce de matière première agricoles, tandis que d’autres couvrent les besoins des acteurs du secteur de l’énergie…

Reste la question de la proposition de valeur. Qu’est-ce qui invite les exportateurs, les négociants et les importateurs ainsi que leurs financiers à privilégier une solution sur une autre ?

Nous avons identifié certains avantages clés à prendre en compte par les entreprises :

  1. Opérationnel : accélération des processus documentaires, y compris la création, la signature, la modification, le stockage et la traçabilité ; automatisation de certaines tâches manuelles jusqu’à l’automatisation des processus robotisés ; communication plus rapide avec les parties concernées par le processus ; possibilité de facturation automatisée avec élimination des retards liés à la disponibilité des données ; certificats électroniques accélérant le traitement.
  2. Financier : réduction des coûts de traitement, réduction des coûts commerciaux et financiers spécifiques (par exemple, surestaries, confirmation), amélioration du délai de recouvrement des créances, ce qui signifie une réduction du besoin en fonds de roulement et des coûts connexes ; réduction du coût des emprunts grâce à l’amélioration du suivi des actifs mis en gage et des titres.
  3. Risque : réduction du risque opérationnel, réduction du risque de fraude, réduction du risque de conformité et de crédit grâce à une traçabilité complète des actifs, réduction du risque de contrepartie.

Nous pensons que le monde du financement du commerce et les trésoreries d’entreprise ne tarderont pas à adopter le potentiel d’optimisation offert par un monde commercial numérisé.

Nous sommes impatients de connaître votre point de vue et de soutenir votre entreprise dans l’identification et la mise en œuvre de solutions pertinentes pour le financement du commerce.

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