Olivier Grandval, en charge du déploiement des solutions de trésorerie chez Louis Dreyfus Company, présente comment SWIFTgpi simplifie au quotidien le travail de l’équipe trésorerie du négociant en matières premières agricoles. Pour lui, l’amélioration de la traçabilité des virements internationaux ouvre de nouvelles perspectives en matière de relations bancaires et de prévisions de trésorerie.

– Depuis quand émettez-vous des virements SWIFTgpi et pour quels bénéfices ?

–  Olivier Granval, LDC – La trésorerie de Louis Dreyfus Company émet depuis mi-janvier des virements SWIFTgpi. Ce service répond à notre double exigence de traçabilité et de rapidité en ce qui concerne nos paiements. Louis Dreyfus Company (LDC) évolue dans une industrie nécessitant une transparence et une réactivité accrues. Chaque jour, dans le cadre de notre activité de négoce de matières premières agricoles, nous émettons des paiements de très gros montants dans presque tous les pays du monde. Un paiement non reçu, c’est potentiellement un bateau qui reste à quai. Les conséquences financières peuvent être lourdes !

Aussi, nous passons beaucoup de temps à rassurer nos bénéficiaires de l’arrivée prochaine des fonds. La méthode traditionnelle consiste à demander à nos banques des messages MT103 apportant la preuve de notre virement. Le process SWIFTgpi, outre sa vélocité, simplifie ce mode opératoire. Nous avons la capacité de tracer chaque paiement à partir de la référence UETR (unique end-to-end reference transaction) intégrée à l’ordre et de savoir en temps réel où se trouvent les fonds. Nous pouvons également partager cette référence avec le bénéficiaire. Au final, nous pouvons donner plus d’informations qu’avec un MT103, qui fait foi dans notre métier, et cela rassure mieux nos contreparties.

– Comment avez-vous déployé le service ?

– Nous avons été sollicités en fin d’année dernière par une de nos banques pour être un des premiers utilisateurs du service SWIFTgpi. Notre éditeur a été en mesure de travailler en partenariat avec Swift et de nous accompagner pour délivrer en deux mois la fonctionnalité permettant de générer et suivre des références UETR dans notre outil de trésorerie/communication bancaire.

Actuellement, seule notre équipe régionale EMEA émet des virements SWIFTgpi pour nos paiements qui partent de l’Europe, principalement en dollars. Nous aurons bientôt une deuxième banque opérationnelle sur le service et une troisième en début d’année prochaine.

– Qu’avez-vous appris jusqu’ici sur le cheminement de vos paiements ?

– En premier lieu, SWIFTgpi nous permet de découvrir les corridors bancaires empruntés par nos paiements. Avant, le réseau de banques correspondantes emprunté pour l’acheminement d’un paiement était une boite noire. A titre d’illustration, aujourd’hui, nous savons avec quels corridors notre banque travaille entre la France et le pays de destination de notre virement. Nous savons également si notre banque va utiliser le corridor le plus utilisé pour un pays de destination donné, celui qui offre la meilleure traçabilité ou le moins cher ! Le corporate n’a pas la main sur le choix du corridor utilisé par sa banque. Mais la transparence de SWIFTgpi va mettre une pression saine dans les paiements internationaux, en invitant les banques à mettre en place des réseaux de correspondants toujours plus performants. Toute cette transparence va nous permettre, lorsque nous aurons le temps, les outils et suffisamment de recul, de comparer les corridors utilisés ainsi que les coûts facturés par les banques pour une même destination, et par voie de conséquence, de demander leur optimisation.

– Comment suivez-vous l’évolution de vos virements SWIFTgpi ?

– Nous avons une approche industrielle des virements internationaux. Nous n’aurions pas été candidats au service SWIFTgpi si nous avions dû nous connecter au portail de notre banque pour suivre l’évolution de chaque virement. Nos virements sont directement émis depuis notre outil de trésorerie. Cet outil récupère toute l’information en aval de l’émission.

Nous avons déjà émis plus de 10,000 paiements gpi à ce jour. Nous avons de la visibilité sur le nombre de paiements gpi émis par banque, par devise et par statut (crédité, rejeté, etc.). En revanche, nous n’avons pas encore les outils de reporting adaptés pour exploiter les informations sur les frais et le niveau de connectivité gpi de notre corridor (c’est-à-dire de toutes les banques impliquées dans la chaîne du paiement). Nous avons besoin d’un système de reporting efficace sur les frais explicites facturés à chaque étape de la transaction, de l’émission à la réception en passant par les frais facturés par les banques correspondantes, et sur les frais implicites générés, par exemple, lorsqu’un virement est émis vers un compte qui n’est tenu pas dans la devise du paiement. Nous nous intéressons également au type de frais. Nous observons que certaines banques correspondantes changent qui supportera les frais de virements (mode OUR modifié en mode SHARE notamment).

Exploiter ces reportings va constituer la deuxième grande étape de ce projet mais construire un outil de reporting alimenté, capable de remonter des alertes et des analyses auprès du management prendra du temps.

– Outre la dimension reporting, quels sont les futurs développements que vous attendez sur SWIFTgpi ?

– Nous sommes très intéressés par l’API de pré-validation des ordres, qui nous permettra de réduire les retours et les rejets sur nos paiements. Cette API nécessite toutefois une mise à jour de notre outil de communication bancaire.

Aussi, nous travaillons avec notre éditeur pour recevoir en avance des informations sur les paiements entrants à venir, afin de les intégrer à nos prévisions de trésorerie. Ce service, dénommé gpi inbound, sera disponible pour les corporates pilotes à partir de début 2020.

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