L’AFTE a remis hier ses tous premiers Trophées. Pour cette première édition l’objectif était clair : mettre en avant des projets et des équipes, plutôt que de récompenser un individu. Comme l’a souligné Benoît Rousseau, administrateur de l’AFTE et directeur de la trésorerie et des assurances de Bel, « le métier de trésorier est un métier collectif ».

Un processus exigeant et des projets de grande qualité Le jury, composé de trésoriers, banquiers, éditeurs et avocats, a été impressionné par la qualité des 14 projets soumis à son appréciation. Deux prix ont été décernés pour cette édition inaugurale.

Prix de l’opération de transformation structurante de l’année

Parmi les nominés figuraient : Danone, Kering, Pernod Ricard, Pluxee, Servier, Thales Group, et l’URSSAF Caisse Nationale.

Le Trophée a été remis à l’équipe Thales pour son projet de carve-out de l’activité ferroviaire du groupe. Ce projet représentait 10 % de l’activité totale du groupe et s’est révélé particulièrement complexe. Initialement prévu pour durer entre douze et dix-huit mois, le projet s’est finalement étalé sur trois ans, notamment en raison de la nature internationale de l’opération d’acquisition par Hitachi Rail, une entité anglo-italienne. Le périmètre couvrait 45 pays : chaque filiale devait devenir indépendante avec des comptes bancaires propres et des garanties transférées dans le cadre de la cession. L’un des défis majeurs portait sur le transfert d’un portefeuille de change de plus de 1 000 lignes, mobilisant intensément les équipes de front office de Thales et d’Hitachi.

Ce prix illustre une vision stratégique et récompense une transformation orchestrée avec succès dans la durée. Les critères d’évaluation comprenaient :

  • l’innovation et l’inspiration,
  • la réalisation et l’ambition,
  • l’excellence et l’impact pour l’entreprise,
  • l’intégration dans la politique RSE du groupe.

Le jury a également décerné une mention spéciale à l’URSSAF pour son premier projet d’intelligence artificielle dédié à la prévision de trésorerie, désormais opérationnel.

Prix de l’opération de financement remarquable de l’année

Les candidats en lice étaient : Accor, Eramet, Saint-Gobain, SNCF, Teleperformance, URSSAF et Virbac.

Ce trophée visait à mettre en valeur des opérations complexes et innovantes. Après délibération, le jury a désigné un lauréat et accordé deux mentions spéciales.

Le Trophée a été attribué à Eramet, qui a réalisé un financement structuré de 400 millions de dollars pour une mine de lithium en Argentine.

Ce financement était structurant pour Eramet, portant sur une mine encore en construction, située dans une géographie avec un risque politique élevé et s’appuyant sur une technologie d’extraction brevetée.

L’innovation majeure résidait dans la possibilité de rembourser le financement soit en livrant du lithium, soit d’autres matières premières, de façon à réduire ainsi les risques liés à la construction et au pays. Le projet, développé en collaboration avec l’équipe M&A d’Eramet, les banques partenaires et le client final, a culminé avec la sélection de Glencore comme partenaire stratégique pour un accord de long terme.

Deux mentions spéciales ont été décernées :

  • Virbac, pour une opération au Japon où la dimension culturelle était particulièrement importante.
  • Teleperformance, pour une opération de plus de 3 milliards d’euros, une taille exceptionnelle pour cet emprunteur.

Un tremplin vers les Trophées de l’EACT

Les deux vainqueurs de cette première édition auront l’opportunité de participer aux Trophées de l’EACT, renforçant ainsi leur visibilité et celle de leurs équipes.

L’AFTE invite d’ores et déjà ses membres à préparer leurs candidatures pour la deuxième édition de ces trophées, un véritable levier pour valoriser les équipes et leurs projets collectifs.

Bravo aux lauréats du prix 2024 du meilleur mémoire de finance de l’AFTE ! Cette année, parmi les 44 mémoires reçus d’étudiants en écoles et en universités de toute la France, les membres du jury ont récompensé des travaux abordant les thèmes du développement durable, de la responsabilité sociale, de l’immobilier et de l’euro numérique, des sujets certes techniques, mais qui touchent de près aux réalités contemporaines de l’économie.

Les lauréats 2024

Catégorie Trésorerie et Financements

1er prix Julie Voisin, Université Paris Panthéon Sorbonne Conséquences de l’introduction de l’euro numérique

2ème prix Paul Lemarchand, Audencia Eclatement de la bulle : analyser la contraction du marché immobilier chinois

3ème prix Ouamaima Ouaros, Audencia Dans quelle mesure les scores ESG reflètent-ils les pratiques réelles des banques ?

Catégorie Finance

1er prix Alicia Lim, Chau Anh Nguyen et Dana Sadi, Grenoble Ecole de Management L’intégration du risque climat dans l’évaluation financière : enjeux méthodes et applications

2ème prix Lola Yans, Paris Dauphine Impact des fonds de pension sur l’environnement économique et financier

3ème prix Céline Mongkhoy, Toulouse Business School Quels types de fonds d’investissement favorisent la création d’emploi à long terme ?

Redbridge Debt & Treasury Advisory est le partenaire du prix du meilleur mémoire de finance de l’ AFTE – The French Association Of Corporate Treasurers depuis sa création. Ce sponsoring témoigne de notre engagement envers la formation et l’excellence académique des étudiants et des jeunes diplômés. En mettant en lumière la finance d’entreprise, ce prix d’excellence décerné par l’AFTE contribue à attirer de nouveaux talents dans la carrière. Il valorise également les travaux de recherche innovants, qui permettent à la communauté d’être constamment à l’avant-garde.

Nous renouvelons nos félicitations aux lauréats de ce prix 2024 et donnons rendez-vous à tous les étudiants de finance qui souhaitent se distinguer pour l’édition 2025.

 

Lors des Journées de l’AFTE, lundi 26 novembre, un atelier captivant a rassemblé un large public dans l’amphithéâtre du CNIT autour de la place de l’intelligence artificielle (IA) dans la trésorerie d’entreprise. Le sujet, à la croisée des questions d’innovation et de résilience, a mis en lumière une certitude partagée par les intervenants : tout comme pour la digitalisation, la question n’est plus de savoir s’il faut adopter l’IA, mais bien de déterminer comment, sur quels processus et pour quels résultats ?

Lors des Journées de l’AFTE, lundi 26 novembre, un atelier captivant a rassemblé un large public dans l’amphithéâtre du CNIT autour de la place de l’intelligence artificielle (IA) dans la trésorerie d’entreprise. Le sujet, à la croisée des questions d’innovation et de résilience, a mis en lumière une certitude partagée par les intervenants : tout comme pour la digitalisation, la question n’est plus de savoir s’il faut adopter l’IA, mais bien de déterminer comment, sur quels processus et pour quels résultats ?

En échanges liminaires, Manuel Costescu, co-responsable du corporate banking global chez JP Morgan, a souligné la puissance transformante de l’IA, permettant à chacun d’endosser le rôle d’un acteur technologique à part entière. Antoine Fulpin, ex-directeur des financements et de la trésorerie de grands groupes comme Total et Carrefour, a présenté l’IA comme une avancée technologique majeure. Pour Laurent Inard, associé chez Forvis Mazars, les capacités fondamentales de l’IA – détecter, prédire, recommander et imiter – en font à la fois un outil d’une utilité indéniable et un potentiel facteur de risque. Alexandar Lazarevic, directeur digital T&F chez L’Oréal, a pour sa part souligné que l’IA, à travers sa capacité à formuler des recommandations concrètes, permet de transformer les processus opérationnels des trésoriers.

La première étape dans l’intégration de l’IA réside dans la fiabilisation des données. Les experts ont unanimement souligné l’importance d’une donnée de qualité pour maximiser l’impact des algorithmes. Selon Manuel Costescu, l’effort initial de structuration des données est essentiel, car il garantit leur exploitabilité par les systèmes d’IA. Laurent Inard a précisé que différentes approches algorithmiques – supervisées, non supervisées ou pré-entraînées – permettent d’exploiter des volumes de données colossaux. Cependant, le choix des données utilisées est tout aussi crucial que leur structuration, comme l’a rappelé Alexandar Lazarevic. L’utilisation de jeux de données propres et spécifiques est indispensable pour éviter des biais ou des approximations, qui pourraient nuire à la précision des analyses.

Les cas d’usage de l’IA en trésorerie sont stratégiques, même si la table-ronde n’a malheureusement pas présenté des exemples concrets et réels. Antoine Fulpin a illustré comment l’IA révolutionne les prévisions de free cash flow. L’IA permet désormais une approche en temps réel, renforçant ainsi la précision des projections et leur conformité avec les attentes. De son coté, Alexandar Lazarevic a mis en avant l’utilité de l’IA dans la lutte contre la fraude. En analysant de vastes ensembles de données, l’IA identifie des schémas frauduleux, souvent orchestrés par d’autres intelligences artificielles, et alerte sur des menaces potentielles.

Au-delà des prévisions, Laurent Inard a détaillé les bénéfices de l’IA dans le nettoyage des données. En éliminant les doublons dans les référentiels clients et fournisseurs ou en identifiant des paiements en double, l’IA joue un rôle clé dans l’optimisation des processus. Elle peut également détecter des inefficacités organisationnelles, par exemple en repérant des volumes d’ordres anormaux, révélateurs de dysfonctionnements internes. Enfin, Manuel Costescu a évoqué l’impact du développement récent des IA génératives, capables d’extraire et d’analyser des données issues de multiples rapports financiers pour fournir des comparaisons sectorielles précises.

Cependant, intégrer l’IA dans la trésorerie ne va pas sans défis. Alexandar Lazarevic a insisté sur l’importance d’une gouvernance bien pensée, soutenue par une vision à long terme. Le choix de partenaires technologiques adaptés, qu’ils soient externes ou internes, dépend des objectifs spécifiques de chaque organisation. Laurent Inard a rappelé que, malgré les capacités croissantes des machines, le contrôle humain demeure indispensable. La différenciation entre corrélation et causalité, par exemple, nécessite encore l’expertise et le bon sens des trésoriers.

Un autre enjeu majeur est celui de l’impact environnemental. Alors que l’IA consomme d’importantes quantités d’énergie, les trésoriers doivent évaluer non seulement son retour sur investissement financier, mais également son retour sur investissement énergétique. Cette réflexion est essentielle pour concilier performance économique et durabilité environnementale.

En conclusion, si l’IA ne remplacera pas les trésoriers, elle redéfinit leur rôle en leur permettant de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée. L’avenir de la trésorerie repose sur une intégration réussie de ces technologies, combinant innovation, rigueur et éthique.

Nous invitons nos lecteurs à rester attentifs : dans un prochain article, nous explorerons comment les éditeurs de logiciels et les entreprises adoptent l’IA pour fiabiliser leurs processus. Le témoignage du groupement Les Mousquetaires, pionnier dans l’utilisation de l’IA pour optimiser ses prévisions de trésorerie, y sera mis à l’honneur. Une démonstration supplémentaire de l’impact transformateur de l’intelligence artificielle dans le domaine financier.

 

Avec son Pacte vert lancé en 2019, la Commission européenne a fait de la lutte contre le changement climatique un objectif prioritaire. Mais cette ambition a un prix. Les besoins de financements, notamment en titrisation transition énergétique, sont estimés à 1.000 milliards d’euros sur 10 ans et devront en partie être pourvus par le secteur privé. Dans son rapport pour réformer et relancer la croissance durable en Europe, Mario Draghi a désigné la titrisation parmi les instruments à relancer pour relever les ambitieux défis de transition énergétique des 27. Il est vrai qu’en matière de titrisation verte, l’Europe a pris un sérieux retard sur les États-Unis, et même sur la Chine.

Le retard de l’Europe

Outre-Atlantique, l’agence Fannie Mae est le plus gros émetteur mondial de Mortgage Backed Securities verts. La titrisation transition énergétique est également très largement utilisée par les installateurs de panneaux photovoltaïques, qui mobilisent ainsi leurs contrats de leasing opérationnel ou les cash flows futurs de Power Purchase Agreements. Plus récemment, elle s’est élargie aux prêts consentis aux particuliers pour financer leurs installations. Dans son ensemble, la titrisation verte représente 32 % des émissions vertes aux États-Unis en 2022.

En Chine, ce pourcentage atteint 8 %. Les premiers ABS verts ont été émis dès 2016, et depuis lors, des classes d’actifs très diverses ont été exploitées : revenus d’éoliennes, leasing d’équipement énergétique, créances clients « vertes », etc.

En Europe, la titrisation, y compris pour la transition énergétique, ne représente que 2 % des émissions vertes. Le volume titrisé augmente, certes. Il a doublé en 2023 par rapport à 2022, pour atteindre 2,4 milliards d’euros, mais reste très en deçà des besoins, estimés par l’AFME à près de 300 milliards d’euros par an pour le financement de la construction verte, de la rénovation énergétique des logements et du passage à la voiture électrique.

Un marché en croissance

Parmi les opérations de titrisation vertes en Europe figurent une majorité d’émetteurs bancaires, qui utilisent cette technique pour soutenir des projets de transition énergétique. Ainsi, la Landesbank Baden-Württemberg a-t-elle pu dernièrement obtenir 350 millions d’euros pour financer des centrales solaires et des parcs éoliens, avec le support de l’European Investment Bank (EIB).

Les émetteurs non bancaires sont plus rares, mais les transactions se multiplient :

  • En 2022, Perfecta Energia (un installateur espagnol de panneaux solaires) a lancé un fond de titrisation de 133 millions d’euros, qui facilitera le développement de l’énergie solaire résidentielle.
  • En 2023, Enpal GmbH (un installateur allemand) a monté un programme de warehousing de 365 millions d’euros, permettant de financer 12.500 installations.
  • En janvier 2024, Powen Group a titrisé un portefeuille diversifié d’actifs solaires espagnols (prêts, leases, PPAs, à la fois résidentiels et industriels), pour 120 millions d’euros.
  • En novembre 2024, Enpal a lancé la toute première titrisation publique d’actifs solaires pour 240 millions d’euros. La marge est de 40 points sur l’Euribor 1 mois sur la part « AAA », et 85 points sur la part « AA -»  .

De nombreuses entreprises énergétiques se financent projet par projet dans des sociétés ad hoc en injectant dans chacune du capital et ont des difficultés à se trouver des fonds au niveau de la holding : une titrisation pourrait (re)financer certains projets en les mutualisant – a minima pour les actifs au stade de production.

Le marché de la titrisation verte peut et doit prospérer. La Commission européenne travaille à un assouplissement de la règlementation, qui devrait faciliter les transactions (pour en savoir plus, lire notre article Titrisation : une reprise nécessaire du marché européen paru précédemment).

Il faut souligner que la titrisation d’actifs liés à la production énergétique soulève des questions spécifiques par rapport aux autres formes de titrisation, notamment :

  • La mesure du risque de défaut et de remboursement anticipé par les consommateurs est rendue difficile par l’absence de données historiques, et parfois, la taille réduite des portefeuilles d’actifs ;
  • Certains risques non financiers doivent être étudiés, tels le risque de renégociation des contrats, le risque de performance technologique, de maintenance insuffisante des installations, ou encore le risque climatique.

Redbridge et son partenaire Accola disposent d’une solide expérience du conseil en titrisation, incluant plusieurs transactions de leasing opérationnel. Nous sommes convaincus que la titrisation a un rôle clé à jouer dans la réalisation des objectifs ambitieux du Pacte vert, que le collateral soit constitué de prêts, de flux de leasing ou de contrats d’offtake.

Schéma de titrisation de contrats de leasing d’énergie solaire

titrisation transition energetique

a Pour prendre un exemple concret, la société Sunrun a installé pour 5 gigawatts de panneaux solaires depuis sa création en 2007 ; 41% de ces installations ont été financées par la titrisation.
b Power Purchase Agreement: contrat d’offtake passé entre le producteur d’électricité et le consommateur
c Programme PACE (Property Assessed Clean Energy)
d Dec 2022, AFME, European Green Securitisation Regulatory State of Play

 

 

 

Gabriel Lucas, directeur chez Redbridge Debt and Treasury Advisory, aborde le sujet de l’augmentation de la fraude amicale et des rétrofacturations (les chargebacks frauduleux), en dévoilant quelques stratégies pour y remédier.

Cet article a été initialement publié dans le magazine The Paypers. 

Introduction aux chiffres des rétrocessions et chargebacks frauduleux

Dans le paysage en constante évolution du commerce numérique, les rétrocessions et chargebacks frauduleux  (également connue sous le nom de fraude de première partie, car ce comportement frauduleux est tout sauf amical) sont devenues l’une des principales préoccupations des commerçants, car elles représentent un sujet opaque qui engendre des pertes considérables.

En 2023, les rétrocessions devaient représenter environ 120 milliards de dollars (selon une projection réalisée par Chargebacks911 sur la base des données de Mastercard) de pertes globales pour les commerçants. La fraude de première partie, qui représente 75 % de ces rétrocessions (selon Visa), coûterait donc aux commerçants environ 90 milliards de dollars par an. L’essor du commerce électronique a exacerbé ce problème, la fraude de première partie augmentant de 20 % chaque année (selon Adyen). Pour y remédier, il faut améliorer les méthodes de vérification et les systèmes de gestion des litiges afin de limiter les pertes et de se prémunir contre les contestations frauduleuses.

Rétrofacturation (chargebacks frauduleux), fraude de première partie et détournement de politique commerciale, quelles différences ?

La rétrofacturation est l’annulation d’une transaction initiée par la banque d’un titulaire de carte pour contester des frais non autorisés ou erronés, afin de protéger le consommateur d’une fraude et d’une erreur du commerçant. La fraude de première partie ou les chargebacks frauduleux survient lorsque le titulaire d’une carte conteste un débit légitime pour obtenir un remboursement, tout en conservant les biens ou les services, très souvent en exploitant intentionnellement le système. La différence essentielle entre rétrofacturation et fraude amicale réside dans l’intention : les rétrofacturations concernent des problèmes réels, tandis que la fraude amicale implique des réclamations trompeuses. Les deux peuvent être coûteux pour les commerçants, mais la fraude amicale est plus difficile à combattre car elle regroupe des litiges sur des transactions initialement autorisées par le titulaire de la carte.

Très proche de la fraude de première partie, puisqu’elle est la plupart du temps le fait de véritables clients, l’abus ou le détournement de politique commerciale est de plus en plus fréquemment observé désormais. Il englobe des situations où les consommateurs exploitent ou manipulent les conditions générales fixées par les commerçants ou les prestataires de services. Il peut s’agir d’exploiter les politiques de retour, d’abuser des programmes de fidélisation, d’utiliser les failles des offres de réduction ou de faire de fausses demandes de remboursement ou de compensation.

Comment les commerçants peuvent-ils relever ces enjeux ?

Pour lutter efficacement contre les rétrofacturations, la fraude de première partie et les abus de politique commerciale, les entreprises peuvent mettre en œuvre une approche à plusieurs dimensions en s’appuyant sur les idées et les stratégies d’experts du secteur :

  1. Règles et communication claires – suivre les procédures établies par les sources les plus fiables, comme les réseaux de cartes, et veiller à ce que des règles transparentes concernant les paiements, les retours et la résolution des litiges soient clairement communiquées aux clients afin de limiter les abus de politique commerciale.
  2. Stratégie avancée de prévention de la fraude – Pensez à utiliser des outils spécialisés qui emploient l’apprentissage automatique (ML) et l’intelligence artificielle (IA) pour détecter les schémas suspects et prévenir les transactions frauduleuses de manière proactive. Leur principal atout par rapport aux outils traditionnels basés sur des règles est qu’ils collectent un nombre extrêmement élevé de points de données afin de pouvoir déterminer individuellement le profil du client et donc de prendre de meilleures décisions – par conséquent, cela vaut pour les rétrofacturations mais aussi pour les abus de politique comme le « wardrobing » (c’est-à-dire les clients qui renvoient un produit après l’avoir utilisé pour une occasion spécifique) ou la fraude au remboursement (c’est-à-dire le retour d’un produit différent de celui qui a été acheté à l’origine). En outre, certaines de ces solutions peuvent également proposer une garantie de rétrofacturation, ce qui peut s’avérer utile dans certains cas.
  1. Contrôle et réponse en temps réel aux demandes de remboursement – utiliser des systèmes de contrôle des chargebacks en temps réel, soit internes, soit provenant de fournisseurs spécialisés, pour identifier et répondre rapidement aux situations, prévenir certaines d’entre elles avant même qu’elles ne se formalisent et résoudre les litiges avant qu’ils ne s’aggravent.

En intégrant ces stratégies, les commerçants peuvent atténuer efficacement les risques associés aux rétrofacturations, à la fraude de première partie et à l’abus de politique commerciale. Cette approche proactive permet non seulement de protéger les intérêts financiers, mais aussi d’améliorer la satisfaction des clients et de renforcer la sécurité globale de l’entreprise.

Conclusions

Les rétrocessions et la fraude amicale représentent des défis importants dans le paysage du commerce numérique. Ainsi, la mise en œuvre d’une stratégie de rétrofacturation efficace présente plusieurs avantages clés pour les entreprises :

  1. Réduction des pertes financières – en déployant des technologies avancées de détection des fraudes et des systèmes de contrôle proactifs, les entreprises peuvent identifier et prévenir les transactions frauduleuses à un stade précoce. Cela permet de minimiser l’impact financier des rétrocessions et de préserver les recettes.
  2. Renforcement de la confiance des clients – la communication transparente des politiques et la gestion proactive des litiges contribuent à une expérience positive pour les clients. La résolution rapide et équitable des rétrocessions peut renforcer la confiance et la loyauté des clients, ainsi que leur confiance dans l’entreprise.
  3. Respect des normes du secteur – le respect des meilleures pratiques et des lignes directrices d’organisations telles que Visa garantit la conformité avec les réglementations et les normes du secteur. Cela protège l’entreprise contre les pénalités et préserve sa réputation sur le marché.
  4. Amélioration de l’efficacité opérationnelle – des politiques claires et des processus de résolution des litiges rationalisés permettent aux entreprises de traiter les rétrocessions de manière plus efficace. Cela réduit les charges administratives et permet au personnel de se concentrer sur les activités principales plutôt que de gérer les litiges de manière réactive.
  5. Des relations renforcées avec les prestataires de paiement – une gestion efficace des rétrocessions favorise des relations positives avec les prestataires de paiement et les réseaux de cartes. Cela peut conduire à une réduction des frais de traitement, à de meilleures conditions et à une résolution plus rapide des problèmes de paiement.

 

En conclusion, une stratégie de rétrofacturation bien exécutée protège non seulement la santé financière de l’entreprise, mais améliore également la satisfaction des clients, renforce l’efficacité opérationnelle et favorise les relations positives au sein de l’écosystème de paiement. En investissant dans des technologies, des politiques et des formations qui soutiennent une gestion efficace de la rétrofacturation, les entreprises peuvent atténuer les risques et se positionner pour un succès à long terme sur un marché de plus en plus concurrentiel et digitalisé. Veuillez-vous référer à nos articles pour d’autres stratégies d’atténuation des rétrofacturations tout en garantissant des taux d’acceptation maximaux.

Besoin d'échanger sur votre problématique ?

Le rapport Draghi sur la compétitivité européenne* est sans équivoque : « Pour augmenter la capacité de financement du secteur bancaire, l’UE doit relancer la titrisation ». La Commission Européenne vient, en réponse, de lancer une consultation** ciblée sur le fonctionnement du marché de la titrisation.

La titrisation a particulièrement souffert en Europe des conséquences de la crise financière de 2008. Avant la crise, le marché européen (incl. le Royaume Uni) représentait 75% de celui des Etats Unis. En 2020, il s’établissait à seulement 6%. A l’origine de cet écart on trouve, notamment, des règlementations plus sévères dans l’Union Européenne.

La règlementation post crise

Le législateur européen a réagi à la crise en renforçant en 2017 le cadre de la titrisation (Règlementation EU 2017/2402 et 2017/2401) :

  • Pour lutter contre l’aléa moral (le fait que les banques originatrices d’opérations de titrisation n’analysent pas suffisamment le risque de crédit de leurs emprunteurs puisque, ce risque étant cédé à des investisseurs tiers, elles ne sont elles-mêmes que faiblement exposées aux pertes), le législateur a imposé aux originateurs de conserver au moins 5% du risque titrisé. Il a aussi contraint les banques à appliquer des mesures de « due diligence » strictes concernant les prêts titrisés.
  • Le cout en capital des Asset Backed Securities (ABS) a été revu à la hausse et la dépendance vis-à-vis des agences de notation a été réduite. En effet, avant la crise, le traitement prudentiel de la titrisation reflétait souvent la note attribuée par les agences de rating aux tranches d’ABS émises. Or, il s’est avéré que les agences avaient mal modélisé le risque inhérent à certaines de ces tranches, donnant à tort aux investisseurs l’impression qu’elles étaient presque sans risque.
  • Des règles précises définissent désormais les actifs éligibles à la titrisation ainsi que les obligations applicables au cédant en matière de sélection des actifs à titriser.
  • L’obligation d’information des investisseurs a été renforcée.

La Commission Européenne a par ailleurs encouragé la mise en place d’opérations « Simples, Transparentes et Standardisées (STS )» par l’application d’un traitement en capital plus favorable. Ces opérations ne peuvent porter que sur certains types d’actifs, respectant des règles de qualité et de diversification. Cependant, l’obtention du label STS se fait aujourd’hui sur la base d’une documentation relativement complexe à fournir à l’Autorité Européenne des Marchés Financiers.

La reprise se fait attendre

Les nouvelles règles sont entrées en vigueur au 1er janvier 2019 et, plus de cinq ans après, force est de constater que l’activité n’a pas vraiment repris. Dans un rapport daté d’octobre 2022***, la Commission rapporte que les intervenants de marché ne pensent pas que la règlementation ait permis de relancer la titrisation. La base d’investisseurs est par ailleurs demeurée étroite.

Or, la titrisation est une technique très attrayante pour les entreprises et ce d’autant plus que le contexte économique pèse sur les besoins en fonds de roulement (BFR). En effet, par le jeu du tranching du risque, il leur est possible de se financer à des spreads très inférieurs à ceux qui auraient été obtenus par recours direct au crédit bancaire. Par exemple, une entreprise de qualité de rating  « BB », dont le spread « senior unsecured » serait de 150 bps, se financera par titrisation à un niveau « AA », permettant de réduire le spread de 50 bps.

Vers une réforme d’envergure

De nombreux groupements d’intérêt (notamment l’Association for Financial Markets in Europe – AFME, la Fédération bancaire européenne, Paris Europlace) ont formulé des propositions concrètes pour améliorer l’attractivité de la titrisation.

Dans sa consultation ciblée en cours, la Commission Européenne reprend certaines des critiques formulées par ces acteurs de marché, dans le but d’évaluer le bien-fondé des mesures suivantes :

  • Une clarification de la définition de ce que constitue une titrisation
  • Un allégement des exigences de due diligence et de transparence
  • Une réduction du cout en capital des opérations de titrisation pour les institutions financières
  • Une amélioration du traitement prudentiel des investisseurs compagnies d’assurance et fonds de pension

La Commission ne limite pas son approche à la seule titrisation bancaire, mais s’inquiète également de la titrisation directe de créances clients ou contrats de leasing par les entreprises.

Il est maintenant très probable que le statut du produit titrisation s’améliore à court terme, avec à la clé des économies pour les émetteurs. Accola et Redbridge disposent d’une expertise unique dans ce domaine. Nous venons en 2024 de clôturer trois transactions pour un volume cumulé de EUR1.7mds. Pour en savoir plus sur ces opérations :

Mission – NGE – Titrisation

Mission – Saint Gobain – Titrisation

 

* Sept 24, The future of European competitiveness – A competitiveness strategy for Europe

** Oct 24, Targeted consultation on the functioning of the EU securitisation framework

*** Oct 22, Report of the Commission to the European Parlement on the functioning of the securitization regulation.

 

A l’attention des responsables financiers d’entreprises, voici un peu de matière sur une réalité contemporaine du cash management aux Etats-Unis.

Que penseriez-vous si votre banque, après une hausse des taux directeurs, ne relevait pas dans les mêmes proportions le taux qui rémunère vos dépôts sous la forme d’un bon de réduction pour votre facture de cash management ?

J’imagine qu’après vous y être pris à deux fois pour lire « un bon de réduction pour votre facture de cash management », la tentation est forte de répondre que les trésoriers américains sont bien chanceux de bénéficier d’un pareil mécanisme, dénommé ECR ou Earning Credit Rate.

Mais notre propos concerne la relation bancaire. Et où qu’elle se situe, cette relation doit reposer sur des bases transparentes et équilibrées.

Or, les banques américaines n’ont répercuté que très partiellement les hausses de taux d’intérêts sur l’ECR durant la phase de resserrement monétaire de 2022-2023. Elles ont aussi un peu trainé les pieds et été plutôt lentes à agir après chaque décision de la Fed. C’est ce que montre le graphique ci-dessous, qui présente l’évolution des taux d’ECR d’une série d’entreprises américaines ayant partagé leurs données avec Redbridge, en préalable à une renégociation de leurs conditions de cash management.

Aujourd’hui, le vent tourne. La Fed a procédé fin septembre à une première baisse de taux et nos premiers retours montrent que les banques américaines n’attendent pas cette fois-ci pour minorer l’ECR à pleine proportion. Alors évidemment, le trésorier français, qui s’est battu vainement contre l’instauration du floor de l’Euribor dans les contrats de prêt, se dira que c’est un peu la même histoire qui se joue ici. Que les banques gagnent toujours à la fin. Mais il n’y a pas de fatalité.

A tous les groupes ayant des opérations aux Etats-Unis, Redbridge envoie un message simple : l’ECR négocié avec sa banque américaine peut, et doit, reposer sur un mécanisme transparent et automatique. Il est possible de fixer un spread par rapport au Fed Fund Rate apportant une rémunération largement supérieure à votre ECR actuel qui, comme nous le voyons trop souvent, est généralement laissé de côté dans les négociations. Les taux américains vont continuer de baisser, mais il reste possible d’agir pour payer son cash management outre-Atlantique moins cher.

 

Depuis le 1er octobre, Wero change la donne des paiements en Europe et nous avons le plaisir de proposer en replay notre webinaire consacré au lancement de cette nouvelle solution de paiement de particulier-à particulier : « Comment changer la manière dont l’Europe paie ? »

EPI Company a officiellement lancé ce 1er octobre la solution de paiement Wero. Pour connaître le fonctionnement et les ambitions à moyen terme dans la sphère du commerce de cette nouvelle solution de paiement paneuropéenne, écoutez le replay de notre émission en compagnie de Ludovic Francesconi (EPI), Pierre-Antoine Vacheron (Groupe BPCE) et Alain Lacour (Lyra Network). 

 

Replay - Webinaire - WERO change la donne des paiements en Europe

Venez écouter notre discussion enrichissante en compagnie de trois responsables qui œuvrent au quotidien à transformer notre écosystème des paiements.

• Ludovic Francesconi, responsable de la stratégie chez EPI / Wero

• Pierre-Antoine Vacheron, directeur général Paiements du Groupe BPCE

• Alain Lacour, président de Lyra Network

 

L’événement était animé par Emmanuel Léchère, responsable des études et publications et Gabriel Lucas, director – conseil en monétique chez Redbridge.

A propos de Wero
Wero est une plateforme innovante qui révolutionne la gestion des paiements en Europe. Grâce à des solutions technologiques avancées, Wero simplifie et sécurise les transactions financières, offrant ainsi une expérience utilisateur fluide et efficace.

A propos de Redbridge
Redbridge fournit aux entreprises des solutions modernes pour les paiements. En offrant des services personnalisés et une assistance continue, Redbridge permet à ses clients de se concentrer sur leur cœur de métier tout en bénéficiant d’une gestion des paiements efficace et fiable.

La nouvelle étude annuelle de Redbridge sur la stratégie de financement des principaux groupes cotés français révèle des signaux menaçants pour les profils de crédits : tensions sur les besoins en fonds de roulement et impact fort de la hausse des taux sur les charges financières.

Dans un environnement où les banques deviennent frileuses, le spécialiste du conseil en financement-trésorerie suggère aux directions financières de parer au risque d’un cycle de baisse des taux de courte durée, en anticipant sur leurs refinancements et en examinant le recours à des poches de liquidité alternatives cohérentes avec leurs profils de risque et leurs critères de décision.

 

Paris, le 23 septembre 2024 – Les principales conclusions de la quatorzième enquête de Redbridge sur la stratégie de financement des 100 corporates du SBF 120 (comptes 2023 et 1er semestre 2024) sont les suivantes :

En 2023, les entreprises du SBF 120 (hors valeurs financières et foncières) ont connu une dégradation notable de leurs agrégats financiers, qui s’est amplifiée au premier semestre 2024 pour désormais intégrer « à plein » les effets de l’inflation et de la hausse des taux.

  • Sur les 18 derniers mois, le recul de la profitabilité (EBITDA) a été accentué par une détérioration de tous les postes du BFR des entreprises.
  • L’endettement net des principales sociétés cotées françaises progresse de 120 milliards d’euros par rapport à fin 2022.
  • La situation observée en France et en Europe contraste avec celle des Etats-Unis où les entreprises se montrent plus résilientes dans un contexte d’inflation et de hausse des taux.

Les conséquences des hausses de taux initiées en 2022 se sont amplifiées pour les prêteurs bancaires, les investisseurs et les corporates.

  • Côté prêteurs bancaires, la liquidité bancaire est moins importante mais le repricing des marges qui avait marqué la moitié de l’année 2022 et l’année 2023, s’est stabilisé depuis cet été.
  • Les investisseurs (prêteurs obligataires) ont confirmé leur repositionnement, pour la partie placements privés, sur des signatures de crédit « non investment grade », à des niveaux de marges (spreads) beaucoup plus élevés qu’avant la hausse des taux.
  • Côté corporates, la hausse des frais financiers s’étant amplifiée en 2023 et au premier semestre 2024, certaines entreprises ont repoussé des opérations de financement dans l’attente de la baisse des taux et favorisé des solutions plus flexibles comme l’affacturage et le « leasing ».

 

 

Pour Muriel Nahmias, Managing Director, conseil en financement de Redbridge : « La fin de l’abondance sur les marchés de dette bancaire et les incertitudes sur l’ampleur de la baisse des taux en Europe impliquent de préférer un refinancement anticipé de ses lignes bancaires, jusqu’à deux ans voire trois ans avant l’échéance. Lorsque possible, le recours à l’affacturage doit être poursuivi, à condition d’être mené sur des conditions de prix optimisées. Enfin, la question d’une notation externe, privée ou publique, doit être rouverte afin de pouvoir bénéficier de toutes les opportunités de diversification offertes par les marchés de dette désintermédiée. »

Pour Matthieu Guillot, Managing Director, conseil en financement de Redbridge : « Les perspectives de baisses des taux ne doivent pas faire oublier les bons réflexes pour sa stratégie de dette : quelle est la juste note que mes banques doivent m’attribuer ? Dois-je considérer me faire noter par une agence externe pour un rating privé ou public ? Quelle est la bonne structure de mon pool bancaire compte tenu de mon courant d’affaires et de mon profil de crédit ? Enfin, même en l’absence de mur de liquidité approchant, ni de besoins immédiats, il est conseillé de réfléchir à un refinancement anticipé tant que les voyants de l’entreprise sont au vert ».

Pour Didier Philouze, Managing Director, responsable du pôle conseil en financement de Redbridge : « Si l’augmentation significative du BFR affecte les niveaux de dette nette des entreprises, le recours pragmatique à l’affacturage (avec ou sans recours) et à la titrisation ont permis de piloter le levier et continueront de représenter des sources de liquidité opportunistes et attractives ».

L’étude complète est disponible sur demande.

Fondé en 1999, Redbridge Debt & Treasury Advisory est le partenaire international de référence des directions financières. Ses équipes, situées à Paris, Genève, Londres, New York, Chicago et Houston, ont mené plus de 750 missions sur les dix dernières années pour aider les entreprises à optimiser leurs financements et leur trésorerie, de la conception stratégique des solutions à leur mise en œuvre opérationnelle.

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Contact :
Laetitia Hottinguer
SHAN
laetitia.hottinguer@shan.fr

Emmanuel Léchère
REDBRIDGE
elechere@redbridgedta.com

Redbridge ouvre un nouveau bureau à Chicago

Redbridge ouvre un nouveau bureau à Chicago

Chicago, le 2 septembre 2024 – Redbridge Debt & Treasury Advisory, le conseil des directions financières, est heureux d’annoncer l’ouverture d’un bureau à Chicago, dans la Willis Tower. Cette nouvelle implantation marque le 25ème anniversaire de la société et souligne son engagement auprès du marché américain.

« Alors que Redbridge célèbre vingt-cinq années d’excellence et d’innovation dans les services de conseil en financement-trésorerie, l’ouverture du bureau de Chicago s’est révélée comme une évidence », a déclaré Patrick Mina, Chief Executive Officer de Redbridge. « Notre équipe était déjà particulièrement active dans le Midwest américain, et avoir une présence physique améliorera notre capacité à servir les grandes entreprises de la région et au-delà. »

Le nouveau bureau de Chicago complète le maillage territorial de Redbridge, qui disposait aux Etats-Unis d’implantations à New York et Houston. Cette nouvelle ouverture témoigne de la croissance du groupe et de son engagement à fournir à ses clients les meilleurs services de conseil en matière de financements, de trésorerie et de paiements.

À propos de Redbridge Debt & Treasury Advisory

Fondé en 1999, Redbridge Debt & Treasury Advisory est le partenaire international de référence des directions financières. Ses équipes, situées à Paris, Genève, Londres, New York, Houston et Chicago, aident les entreprises à optimiser leurs financements et leur trésorerie, de la conception stratégique des solutions à leur mise en œuvre opérationnelle.

Pour plus d’informations sur Redbridge et ses services, veuillez consulter le site www.redbridgedta.com/fr

Contacts :

Europe

Emmanuel Léchère
Redbridge Debt & Treasury Advisory
elechere@redbridgedta.com

 

Etats-Unis

Michael Denison
Redbridge Debt & Treasury Advisory
mdenison@redbridgedta.com

Webinar financements : Le doigt sur la détente. Alors que la baisse des taux se profile en Europe, comment adapter la politique de financement de l’entreprise ?

Date : Mercredi 25 septembre 2024

Zoom : https://zoom.us/webinar/register/8317259860074/WN_7MQwpWxLRqi9rW1sjkT2MQ

Heure : 08h30 – 09h30

 webinaire financement

Venez assister au point de 45 minutes animé par notre équipe conseil en dette le 25 septembre pour relever les défis de la liquidité bancaire et des financements alternatifs !

Nos experts Muriel Nahmias, Matthieu Guillot et Didier Philouze répondront à vos questions lors de cette nouvelle session interactive conçue exclusivement pour les responsables financiers d’entreprise.

Agenda :

• Enquête sur la structure de financement et la situation de liquidité des corporates européens

• Tendances et perspectives des marchés de financement

• Quelle feuille de route pour accéder à la liquidité dans le nouvel environnement financier ?

Evènement réservé exclusivement aux trésoriers et responsables financiers d’entreprises.

Nous avons le plaisir de vous inviter au webinaire Redbridge intitulé « Comment changer la manière dont l’Europe paie ? ». Rejoignez cette discussion en ligne si vous souhaitez en savoir plus sur les nouvelles avancées du paiement instantané. 

Date : Lundi 30 septembre 2024

Zoom : https://zoom.us/webinar/register/WN_eNtm20eZQZSLu3KmVz1P-Q

Heure : 13h00 – 14h00

Webinaire la chaîne des paiements en Europe

Cet événement abordera l’actualité du portefeuille de paiement paneuropéen Wero, qui intègre en France la solution de particulier-à-particulier Paylib, et ambitionne demain de concurrencer les réseaux internationaux Visa et Mastercard dans le monde du commerce. Il y sera question de paiement instantané, d’innovation, de souveraineté, de modèle économique… ainsi que du rôle joué par les différents acteurs de la chaîne des paiements en Europe.

Rejoignez-nous pour une discussion enrichissante en compagnie trois responsables qui œuvrent au quotidien à transformer notre écosystème des paiements :

Pierre-Antoine Vacheron, directeur général Paiements du Groupe BPCE

Ludovic Francesconi, responsable de la stratégie chez EPI / Wero

Alain Lacour, président de Lyra Network

L’événement sera animé par Emmanuel Léchère, responsable des études et publications et Gabriel Lucas, director – conseil en monétique chez Redbridge.

Vous souhaitez connaître la manière dont les professionnels de la trésorerie pourront bénéficier des nouvelles avancées du paiement instantané ? Ne manquez pas cette chance de prendre part à des échanges passionnants et de poser vos questions en direct.

Merci de bien vouloir confirmer votre présence en vous inscrivant ci-dessous.

Évènement ouvert à tous.

Invitation – Petit Déjeuner – Prévisions de Trésorerie et Intelligence Artificielle

Date : Mardi 19 novembre 2024

Lieu : Paris – Keeze La Volière – 25 rue d’Artois / 6ème étage

Heure : 8h30 – 11h00

Redbridge a le plaisir de vous convier à un petit déjeuner – conférence sur le thème « Prévisions de Trésorerie et Intelligence Artificielle », qui se tiendra le jeudi 7 novembre à Paris.

 

Au programme :

À l’invitation de notre équipe conseil en transformation de la trésorerie, cinq éditeurs de renom présenteront les dernières innovations apportées à leurs plateformes dédiées. Vous découvrirez comment ces avancées rendent les prévisions de trésorerie plus précises et plus fiables.

Les débats mettront en lumière l’intégration de l’intelligence artificielle au cœur des développements des éditeurs. Des pistes concrètes seront également présentées pour vous aider à préparer vos données internes et bénéficier pleinement de la puissance des modèles prédictifs.

Les témoignages d’experts seront illustrés par un cas client, qui partagera son expérience en direct lors de la conférence. Les noms des intervenants vous seront communiqués prochainement.

Pourquoi participer ?

  1. Découvrez les dernières innovations en matière de gestion de trésorerie.
  2. Comprenez comment l’intelligence artificielle révolutionne les prévisions de trésorerie.
  3. Échangez avec des experts et des pairs sur des sujets d’actualité.

Inscription :

Les places sont limitées à 50 participants. Ne manquez pas cette opportunité unique de vous informer et de réseauter. Réservez votre place dès maintenant en cliquant sur le lien ci-dessous :

Notre expert monétique Gabriel Lucas analyse les perspectives ouvertes par le développement des paiements de type « tap to pay », notamment sous les angles de l’inclusion financière et de la sécurité.

L’article ci-dessous a été initialement publié sur le site du magazine The Paypers.

Ces dix dernières années, le monde des paiements s’est significativement transformé, en partie grâce au développement de la technologie « tap to pay ». Cette innovation, rendue possible par la communication en champ proche (en anglais, « Near Field Communication » ou « NFC »), permet aux consommateurs d’effectuer des transactions sans contact, en approchant simplement leur carte ou leur appareil mobile compatible NFC d’un terminal de paiement, éliminant ainsi la nécessité d’un code PIN. L’expérience de paiement s’en trouve grandement améliorée. La pandémie de COVID-19 a encore accéléré la demande de paiements sans contact pour des motifs prophylactiques. Entre le premier trimestre 2020 et le premier trimestre 2021, la part des transactions en personne / sans contact a bondi de plus de 50 % dans plus d’une centaine de pays. Cet engouement s’est ensuite prolongé.

Les commerçants et les prestataires de services de paiement préparent désormais l’avenir, en développant de nouvelles méthodes de paiement et en modernisant les terminaux. A ce titre, le SoftPOS, une application qui convertit les smartphones Apple et Android en terminaux de paiement, constitue une innovation notable. Sa popularité croissante suscite l’intérêt des leaders historiques de l’industrie des terminaux de paiement. Ainsi, Ingenico a-t-il acquis en mars 2023 la société Phos, leader des solutions logicielles pour les terminaux de paiements, afin de proposer aux commerçants d’accéder à ses services directement via leur téléphone, sans recourir à des terminaux de paiement traditionnels.

Opportunités et défis

En matière d’expérience client, le tap to pay offre une grande commodité d’utilisation en s’appuyant sur les wallets numériques des smartphones comme Apple Pay et Google Pay. Les transactions sont effectuées rapidement, d’un simple toucher, ce qui réduit les temps d’attente en caisse et améliore la praticité. Ces plateformes s’intègrent aux wallets numériques pour une gestion transparente des paiements et des programmes de fidélité. La nature sans contact de la transaction garantit l’hygiène, tandis que les fonctions de sécurité telles que le cryptage et la tokenisation protègent les informations sensibles, instaurant ainsi la confiance des usagers et rendant le processus de paiement plus fluide et plus sûr.

Les commerçants qui adoptent des portefeuilles comme Apple Pay et Google Pay en point de vente remarquent souvent une satisfaction accrue des clients et une amélioration de l’efficacité du processus de paiement. Cependant, ils peuvent également faire l’expérience de factures mensuelles plus élevées dans les pays dotés de cartes co-badgées, où le réseau local prédomine. Cette situation est particulièrement vraie en France, où les portefeuilles internationaux se sont d’abord associés à des réseaux mondiaux, ce qui a permis aux banques émettrices de s’appuyer, au moins dans un premier temps, uniquement sur Visa ou Mastercard pour les paiements par portefeuilles NFC.

L’arrivée de SoftPOS constitue un changement radical, car les smartphones et les tablettes peuvent désormais servir de terminaux de paiement sans matériel supplémentaire. Cela soulève des questions importantes pour les commerçants, sur l’opportunité de digitaliser entièrement leur flotte de terminaux de paiements. La digitalisation est susceptible d’apporter des services à valeur ajoutée et de la flexibilité, car le matériel n’est plus un élément essentiel de l’offre du prestataire de services de paiement (PSP). Pour accepter les paiements par tap to pay, il suffit désormais d’un smartphone, d’un contrat avec un PSP et de l’application du PSP – une approche qui ressemble beaucoup à celle du commerce électronique.

Le matériel n’étant plus lié aux PSP ou aux banques, les commerçants peuvent avoir plusieurs contrats et applications avec différents acquéreurs. Le défi est désormais de trouver la solution la plus efficace pour l’acheminement des paiements, plutôt que sélectionner manuellement l’application d’acquisition la plus pertinente. Les orchestrateurs de paiement vont-ils entrer dans cette arène et exploiter leur savoir-faire en matière de commerce électronique ? Actuellement, les solutions SoftPOS sont particulièrement attrayantes pour les petites entreprises en raison de leur coût et de leur facilité d’utilisation.

L’avenir des terminaux de paiement

Le terminal de point de vente traditionnel est-il voué à disparaître ? Probablement pas, car la réalité est plus complexe, en particulier pour les commerçants disposant de nombreux points de vente dans différents pays.

Comment les commerçants pourraient-ils gérer la complexité de l’achat de centaines ou de milliers de smartphones uniquement pour accepter les paiements ? Il leur faudrait alors traiter avec les fabricants de smartphones ou de nouveaux spécialistes, ce qui accroîtrait la complexité de leur architecture de paiement.

Les coûts liés à l’achat de smartphones peuvent rapidement dépasser ceux des terminaux de paiement traditionnels. Les smartphones nécessitent un entretien régulier et posent des problèmes de remplacement supplémentaires. Leurs batteries, par exemple, peuvent ne pas supporter l’utilisation intensive et continue typique des environnements à forte demande comme les supermarchés.

En outre, bien que la technologie de paiement par tap to pay soit certifiée par les réseaux, les acquéreurs et d’autres entités réglementaires, son efficacité en matière de sécurité par rapport aux terminaux traditionnels n’a pas encore été démontrée de manière concluante par une utilisation intensive dans le monde réel.

Conclusion

La technologie tap to pay va s’installer durablement et l’avenir des paiements par tap to pay sera probablement marqué par un équilibre entre les terminaux de paiement traditionnels et les solutions innovantes, chacun répondant à des besoins différents du commerce de détail. Les commerçants, les prestataires de services de paiement et les fournisseurs de technologie devront s’adapter aux complexités de ce paysage en évolution pour en tirer pleinement parti. Plus efficaces, plus sûres et plus pratiques pour les consommateurs comme pour les commerçants, le tap to pay allie commodité, sécurité et avancées technologiques ouvrant la voie à un écosystème de paiement plus rationnel et plus efficace. En gardant un œil averti sur ses développements, les commerçants et les prestataires de services de paiement peuvent améliorer l’expérience des clients, optimiser leurs opérations et rester compétitifs dans un monde des paiements de plus en plus digitalisé.

Webinar paiements : comment changer la manière dont l’Europe paie ?

Date : Lundi 30 septembre 2024

Zoom : https://zoom.us/webinar/register/WN_eNtm20eZQZSLu3KmVz1P-Q

Heure : 13h00 – 14h00

Régulièrement, les directions financières s’interrogent sur le format le plus adapté pour la dette bancaire : crédit renouvelable (RCF) ou prêt à terme (Term Loan) ? Crédit syndiqué ou lignes bilatérales ? Matthieu Guillot, Managing Director, conseil en dette chez Redbridge, fait un point didactique sur la question.

– Pouvez-vous nous présenter brièvement les caractéristiques du RCF ?

– Matthieu Guillot, Redbridge : Le crédit renouvelable (RCF) est l’instrument de la liquidité par excellence pour l’entreprise. Il permet de financer les besoins généraux de l’entreprise et de faire face à des besoins ponctuels de trésorerie, en tirant sur une ligne confirmée généralement sur une période de 5 ans (assortie souvent de deux options de prolongation d’un an). Le remboursement s’effectue in fine.

Le RCF peut intégrer une clause accordéon, qui permet à l’emprunteur d’augmenter le montant de la ligne de crédit sans avoir à obtenir l’accord de l’unanimité des prêteurs.. Il peut également être utilisé comme « swingline » par les emprunteurs ayant des programmes de commercial papers (ex NEUCP, EuroCP, USCP…). La swingline permet de procéder à des tirages en valeur jour..

Le taux d’intérêt, d’une ligne RCF comporte une marge (généralement fonction du levier d’endettement ou du rating), une commission d’utilisation et l’index de la devise (ex Euribor pour des tirages en Euros). Sur la part non tirée du crédit, l’emprunteur paie une commission de non-utilisation. Dans le cas où le RCF est utilisé comme ligne de back-up, il est possible de négocier des marges serrées,  – un crédit non tiré génère en effet un coût de liquidité très faible pour les banques.

A noter que le RCF peut (et devra de plus en plus) intégrer des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) sous la forme de Sustainability-Linked Loans (SLL) avec généralement 2-3 indicateurs de performances et des trajectoires d’engagement durable de l’entreprise fixées sur la durée du crédit.

– Que faut-il savoir sur le term loan ?

– Le term loan est un crédit bancaire à moyen terme qui permet à l’entreprise de financer ses investissements ou ses acquisitions. La maturité du term loan peut aller jusqu’à 7 ans. C’est généralement un crédit amortissable, même s’il est possible de négocier une part « bullet » importante.

Il est possible et conseillé de prévoir une période de disponibilité (pendant laquelle le crédit peut être tiré) relativement longue, jusqu’à 3 ans.

Le term loan peut également prévoir une clause accordéon.

Le taux d’intérêt d’un crédit à terme comporte une marge (généralement fonction du levier d’endettement ou du rating) et l’index de la devise (ex Euribor pour des tirages en Euros). Sur la part non tirée du crédit, l’emprunteur paie une commission de non-utilisation.

– Comment les grands groupes et les ETI utilisent ces instruments ?

– Les grands groupes (type CAC40) ont généralement recours au RCF pour assurer leur liquidité : celui-ci sert de back-up à leurs programmes de CP. Ils souscrivent un term loan généralement lors d’un financement d’acquisition, dans le cadre d’un mix crédit relais (sur des émissions sur les marchés de capitaux) / crédit à 3-5 ans, avec ou sans prise ferme par des banques.

Pour leur part, les ETI utilisent souvent le RCF en back-up ou pour financer leurs besoins en fonds de roulement (BFR), même si l’instrument peut aussi être mobilisé pour financer la croissance. Les term loans sont plutôt utilisés par les ETI dans le cadre du (pré) financement des capex et des acquisitions (d’où l’intérêt d’avoir des périodes de disponibilité prolongées).

– En matière de dette bancaire, vaut-il mieux syndiquer ou privilégier des lignes bilatérales ?

– Les deux formats peuvent en réalité se compléter et être utilisés de manière conjointe pour répondre aux besoins de financement de l’entreprise, mais pour répondre à la question, commençons par passer en revue les avantages et inconvénients des syndiqués et des lignes bilatérales.

Le crédit syndiqué présente plusieurs avantages pour les entreprises. Tout d’abord, la documentation juridique associée à un crédit syndiqué peut servir de référence pour d’autres financements, notamment dans le cadre de financements d’acquisition. Ensuite, le crédit syndiqué permet de couvrir un spectre large des besoins de financement de l’entreprise : besoin en fonds de roulement (BFR), financement d’acquisitions, projets d’investissement (capex). La profondeur de marché de la syndication est significative, ce qui permet à l’entreprise de lever des montants importants de dette bancaire. Enfin, le crédit syndiqué est particulièrement adapté pour les financements d’acquisition, car il permet de réunir dans un délai court un pool de banques prêteuses.

Les lignes bilatérales présentent également des avantages pour les entreprises. Elles sont généralement souscrites à des prix compétitifs, car la relation avec la banque joue beaucoup. La documentation juridique est généralement plus souple et plus facile à négocier que celle associée à un crédit syndiqué. Il convient toutefois de bien veiller à aligner les documentations des différentes lignes, pour conserver une documentation homogène, comme dans un syndiqué.

– Pourquoi convient-il de mixer crédit syndiqué et lignes bilatérales ?

– Le crédit syndiqué est plus cher, mais permet de lever des montants plus importants. Les lignes bilatérales rencontrent un appétit plus faible des prêteurs et la gestion des évènements de crédit (waivers / amendements) y est plus risquée. La gestion administrative des lignes bilatérales est également plus lourde sur tous les volets : autant de négociations, refinancements, tirages, remboursements que de crédits bilatéraux

Dans une stratégie de financement d’entreprise, il peut être judicieux de mixer crédit syndiqué et lignes bilatérales pour bénéficier des avantages de chaque format de dette bancaire.

Par exemple, le crédit syndiqué peut être utilisé pour financer la holding de l’entreprise, tandis que les lignes bilatérales peuvent être utilisées pour financer les filiales.

Enfin, le crédit syndiqué peut être utilisé comme une ligne de back up pour les besoins de trésorerie de l’entreprise, tandis que les lignes bilatérales peuvent être utilisées pour financer les besoins courants.

 

 

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